Apollinaire - Alcools - commentaire Le Brasier

Le poème Le Brasier est extrait du recueil Alcools, de Guillaume Apollinaire.

Le Brasier est le premier poème d'une suite de trois poèmes du recueil paru en mai 1908 sous le titre initial "Le Pyrée" (nom de l'autel du feu, chez les Perses), qui deviendra "Le Brasier" dans la version définitive.

la première partie du poème de Guillaume Apollinaire est très classique dans sa structure : cinq quintiles d'octosyllabes. Le Brasier marque une étape dans l'évolution personnelle du poète.

Ce poème a été écrit en 1908, une période assez faste sentimentalement qui correspond au début de la liaison avec Marie Laurencin et un sentiment de renouveau existentiel. Particulièrement chéri par l’auteur, « son meilleur poème sinon le plus immédiatement accessible », il le définit aussi comme l’exemple d’un lyrisme neuf et humaniste.

Le thème du phénix a toujours inspiré les poètes. Dans ce texte, nous assistons à une réécriture du mythe. Comment Apollinaire manipule son passé ainsi que le renouveau de sa vie grâce au feu ? En effet, nous pouvons voir que dans cette œuvre, l’auteur jette son passé et ses amours dans un brasier afin de se séparer de souvenirs douloureux pour mieux renaître à la vie et à l’amour.

Nous verrons donc dans un premier temps les relations complexes que le poète entretient avec son passé puis nous montrerons comment et en quoi le feu permet à Apollinaire de naître à nouveau en se libérant de son passé et en quelque sorte de lui-même.

Dans tout le début du poème, Apollinaire cherche à se purifier. Il jette son passé dans les flammes. « J’ai jeté dans le noble feu / Ce passé » (vers 1 et 3).

Il veut se débarrasser de ses souvenirs, particulièrement de ses amours malheureux, qui le font souffrir. « L’amour est devenu mauvais » (vers 13). Les femmes qu’Apollinaire a autrefois aimées, il cherche à les éliminer, les faire mourir de façon plutôt radicale : « Les têtes coupés qui m’acclament/ne sont que des têtes de femmes. »

Le passé équivaut pour lui à la mort « Ce passé ces têtes de morts » (vers 4), qui l’empêche de vivre pleinement le présent. Le poète souhaite se libérer de son passé qui le hante. Il n’en livre que des images funestes, il veut totalement s’en détacher. Aucun signe positif du passé n’en émane dans les 2 premières strophes. On peut noter un jeu de mot avec « feu le Passé » qui, sans ponctuation à cet endroit, exprime clairement que le passé est désormais mort pour lui.

Cependant, au début de la 3è strophe, Apollinaire éprouve une légère nostalgie vis-à-vis de son passé « Où sont ces têtes que j’avais ? / Où est le Dieu de ma jeunesse ?» (vers 11 et 12). Mais ce sentiment est très vite interrompu par le retour des flammes qui sont cette fois celles du soleil. On perçoit dans ce feu solaire une image beaucoup plus positive. Cela marque une transition entre le feu qui détruisait et celui qui va permettre de revivre ou plutôt renaître. L’âme d’Apollinaire est purifiée, il entame sa renaissance. Cette strophe marque une transition entre le thème du passé dont il veut détruire les souvenirs et le thème de la renaissance.

En effet, le brasier ne sert pas seulement

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