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Corpus: Marceline Desbordes-Valmore et Bouquets et Prières « Ma chambre », Charles Baudelaire « Rêve parisien », Paul Verlaine, Sagesse, « Le ciel est, par-dessus le toit... », Guillaume Apollinaire, Alcools, « À la Santé »

Documents Gratuits : Corpus: Marceline Desbordes-Valmore et Bouquets et Prières « Ma chambre », Charles Baudelaire « Rêve parisien », Paul Verlaine, Sagesse, « Le ciel est, par-dessus le toit... », Guillaume Apollinaire, Alcools, « À la Santé ». Recherche parmi 297 000+ dissertations

Par   •  17 Novembre 2014  •  872 Mots (4 Pages)  •  1 334 Vues

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Texte 1

Ma demeure est haute

Donnant sur les cieux ;

La lune en est l'hôte,

Pâle et sérieux :

En bas que l'on sonne,

Qu'importe aujourd'hui ?

Ce n'est plus personne,

Quand ce n'est pas lui !

Aux autres cachée,

Je brode mes fleurs ;

Sans être fâchée,

Mon âme est en pleurs :

Le ciel bleu sans voiles,

Je le vois d'ici ;

Je vois les étoiles :

Mais l'orage aussi !

Vis-à-vis la mienne

Une chaise attend :

Elle fut la sienne,

La nôtre un instant :

D'un ruban signée,

Cette chaise est là,

Toute résignée,

Comme me voilà !

Marceline Desbordes-Valmore, Bouquets et Prières, « Ma chambre », 1841.

Texte 2

À Constantin Guys(1)

I

De ce terrible paysage,

Tel que jamais mortel n'en vit,

Ce matin encore l'image,

Vague et lointaine, me ravit.

Le sommeil est plein de miracles !

Par un caprice singulier,

J'avais banni de ces spectacles

Le végétal irrégulier,

Et, peintre fier de mon génie,

Je savourais dans mon tableau

L'enivrante monotonie

Du métal, du marbre et de l'eau.

Babel(2) d'escaliers et d'arcades,

C'était un palais infini,

Plein de bassins et de cascades

Tombant dans l'or mat ou bruni ;

Et des cataractes(3) pesantes,

Comme des rideaux de cristal,

Se suspendaient, éblouissantes,

À des murailles de métal.

Non d'arbres, mais de colonnades

Les étangs dormants s'entouraient,

Où de gigantesques naïades(4),

Comme des femmes, se miraient.

Des nappes d'eau s'épanchaient, bleues

Entre des quais roses et verts,

Pendant des millions de lieues,

Vers les confins de l'univers ;

C'étaient des pierres inouïes

Et des flots magiques ; c'étaient

D'immenses glaces éblouies

Par tout ce qu'elles reflétaient !

Insouciants et taciturnes,

Des Ganges(5), dans le firmament(6),

Versaient le trésor de leurs urnes

Dans des gouffres de diamant.

Architecte de mes féeries,

Je faisais, à ma volonté,

Sous un tunnel de pierreries

Passer un océan dompté ;

Et tout, même la couleur noire,

Semblait fourbi(7), clair, irisé ;

Le liquide enchâssait sa gloire(8)

Dans le rayon cristallisé.

Nul astre d'ailleurs, nuls vestiges

De soleil, même au bas du ciel,

Pour illuminer ces prodiges,

Qui brillaient d'un feu personnel !

Et sur ces mouvantes merveilles

Planait (terrible nouveauté !

Tout pour l'œil, rien pour les oreilles !)

Un silence d'éternité.

II

En rouvrant mes yeux pleins de flamme

J'ai vu l'horreur de mon taudis,

Et senti, rentrant dans mon âme,

La pointe des soucis maudits ;

La pendule aux accents funèbres

Sonnait brutalement midi,

Et le ciel versait des ténèbres

Sur le triste monde engourdi.

Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal, « Rêve parisien », éd. de 1861.

Texte 3

À Bruxelles, en 1873, Verlaine tira deux coups de feu sur Rimbaud avec lequel il avait une liaison. Il fut condamné et resta deux mois en prison, où il écrivit ce poème.

Le ciel est, par-dessus le toit,

Si bleu, si calme !

Un arbre, par-dessus le toit,

Berce sa palme.

...

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