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Anthologie sur la mort dans Les Fleurs du mal de Charles Baudelaire

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Par   •  26 Septembre 2022  •  Analyse sectorielle  •  1 635 Mots (7 Pages)  •  553 Vues

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Anthologie sur la mort dans Les Fleurs du mal de Charles Baudelaire

Introduction:

La mort est un thème present tout au long du recueil Les Fleurs du mal de Charles Baudelaire. “La mort” est aussi la dernière section des Fleurs du mal. Ce thème est d'abord présent de manière grotesque sous la forme du cadavre grouillant de vers et sous l'apparence de squelettes hideux. En effet, le cadavre est une des figures les plus caractéristiques et récurrentes des Fleurs du Mal. On le retrouve dans de nombreux poème et notamment dans la section intitulée “La mort”. De plus, la mort est un thème qui est présent dans nos vies au quotidien, et c’est aussi un thème auquel de nombreux poètes ont pensé. Charles Baudelaire considérait la mort comme un moyen d’échapper au spleen et de trouver l’idéal qu’il recherche tant. C’est un thème qui m’intrigue beaucoup et qui peut être représenté de différentes manières. Dans cette anthologie nous verrons cinq poèmes de Charles Baudelaire qui ont tous pour thème principal, “La mort”.

  1. L’horloge, Charles Baudelaire

Horloge ! dieu sinistre, effrayant, impassible,

Dont le doigt nous menace et nous dit :  » Souviens-toi !

Les vibrantes Douleurs dans ton coeur plein d’effroi

Se planteront bientôt comme dans une cible,

Le plaisir vaporeux fuira vers l’horizon

Ainsi qu’une sylphide au fond de la coulisse ;

Chaque instant te dévore un morceau du délice

A chaque homme accordé pour toute sa saison.

Trois mille six cents fois par heure, la Seconde

Chuchote : Souviens-toi ! – Rapide, avec sa voix

D’insecte, Maintenant dit : Je suis Autrefois,

Et j’ai pompé ta vie avec ma trompe immonde !

Remember ! Souviens-toi, prodigue ! Esto memor !

(Mon gosier de métal parle toutes les langues.)

Les minutes, mortel folâtre, sont des gangues

Qu’il ne faut pas lâcher sans en extraire l’or !

Souviens-toi que le Temps est un joueur avide

Qui gagne sans tricher, à tout coup ! c’est la loi.

Le jour décroît ; la nuit augmente, souviens-toi !

Le gouffre a toujours soif ; la clepsydre se vide.

Tantôt sonnera l’heure où le divin Hasard,

Où l’auguste Vertu, ton épouse encor vierge,

Où le repentir même (oh ! la dernière auberge !),

Où tout te dira : Meurs, vieux lâche ! il est trop tard !  »

Charles Baudelaire, Les fleurs du mal

“L’horloge” est un poème de Charles Baudelaire qui appartient au recueil Les Fleurs du mal. “L'horloge “ est le tout dernier poème de la section Spleen et idéal. On remarque que la structure du poème rappelle la structure du temps utilisée par l'horloge. Il y a 24 vers, comme les 24 heures d'une journée. Les rimes sont alternées, rappelant le mouvement de va-et-vient du balancier. Ici, la mort est représentée par l’image du temps qui s’écoule et qui rattrape l’homme le dirigeant droit vers la mort.

  1. Danse Macabre, Charles Baudelaire

A Ernest Christophe,

Fière, autant qu'un vivant, de sa noble stature,

Avec son gros bouquet, son mouchoir et ses gants,

Elle a la nonchalance et la désinvolture

D'une coquette maigre aux airs extravagants.

Vit-on jamais au bal une taille plus mince ?

Sa robe exagérée, en sa royale ampleur,

S'écroule abondamment sur un pied sec que pince

Un soulier pomponné, joli comme une fleur.

La ruche qui se joue au bord des clavicules,

Comme un ruisseau lascif qui se frotte au rocher,

Défend pudiquement des lazzi ridicules

Les funèbres appas qu'elle tient à cacher.

Ses yeux profonds sont faits de vide et de ténèbres,

Et son crâne, de fleurs artistement coiffé,

Oscille mollement sur ses frêles vertèbres.

Ô charme d'un néant follement attifé.

Aucuns t'appelleront une caricature,

Qui ne comprennent pas, amants ivres de chair,

L'élégance sans nom de l'humaine armature.

Tu réponds, grand squelette, à mon goût le plus cher !

Viens-tu troubler, avec ta puissante grimace,

La fête de la Vie ? ou quelque vieux désir,

Éperonnant encor ta vivante carcasse,

Te pousse-t-il, crédule, au sabbat du Plaisir ?

Au chant des violons, aux flammes des bougies,

Espères-tu chasser ton cauchemar moqueur,

Et viens-tu demander au torrent des orgies

De rafraîchir l'enfer allumé dans ton coeur ?

Inépuisable puits de sottise et de fautes !

De l'antique douleur éternel alambic !

A travers le treillis recourbé de tes côtes

Je vois, errant encor, l'insatiable aspic.

Pour dire vrai, je crains que ta coquetterie

Ne trouve pas un prix digne de ses efforts ;

Qui, de ces coeurs mortels, entend la raillerie ?

Les charmes de l'horreur n'enivrent que les forts !

Le gouffre de tes yeux, plein d'horribles pensées,

Exhale le vertige, et les danseurs prudents

Ne contempleront pas sans d'amères nausées

Le sourire éternel de tes trente-deux dents.

Pourtant, qui n'a serré dans ses bras un squelette,

Et qui ne s'est nourri des choses du tombeau ?

Qu'importe le parfum, l'habit ou la toilette ?

Qui fait le dégoûté montre qu'il se croit beau.

Bayadère sans nez, irrésistible gouge,

Dis donc à ces danseurs qui font les offusqués :

" Fiers mignons, malgré l'art des poudres et du rouge,

Vous sentez tous la mort ! Ô squelettes musqués,

Antinoüs flétris, dandys, à face glabre,

Cadavres vernissés, lovelaces chenus,

Le branle universel de la danse macabre

Vous entraîne en des lieux qui ne sont pas connus !

Des quais froids de la Seine aux bords brûlants du Gange,

Le troupeau mortel saute et se pâme, sans voir

Dans un trou du plafond la trompette de l'Ange

Sinistrement béante ainsi qu'un tromblon noir.

En tout climat, sous tout soleil, la Mort t'admire

...

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