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Étude du recueil Les fleurs du mal de Charles Baudelaire

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Par   •  17 Mai 2013  •  Commentaire de texte  •  6 827 Mots (28 Pages)  •  2 207 Vues

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Les Fleurs du mal

I Autour de l’œuvre

Ce recueil de 100 poèmes a été publié le 25 juin 1857 à Paris chez Poulet-Malassis. Ces poèmes sont répartis en 5 sections comportant respectivement 77, 12, 3, 5 et 3 poèmes. Ils sont précédés d’une dédicace à Gautier et du poème «au lecteur».

Les 5 sections initiales sont : « Spleen et Idéal », « Le Vin », « Fleurs du Mal », « Révolte » et « La Mort ».

Une seconde édition augmentée de 35 poèmes nouveaux (et d’une section inédite : «Tableaux parisiens ») est publiée en 1861. L’édition définitive des Fleurs du Mal a été publiée en 1868, après la mort de Charles Baudelaire (1821-1867).

Ce recueil est mal accueilli par la critique. Seuls quelques-uns, dont son ami Barbey d’Aurevilly, défendent la poésie de Charles Baudelaire. Le 5 juillet 1857 parait un violent article du Figaro, qui assure non seulement une grande notoriété au poète mais le conduit également devant les tribunaux. En août 1857, six mois après le procès de Madame Bovary (pour des chefs d’inculpation similaires: immoralité et obscénité), Baudelaire est condamné ( Flaubert ne l’avait pas été) pour « offense à la morale publique, (…) à la morale religieuse et aux bonnes mœurs ». Il est condamné à 300 francs d’amende et à la suppression de six poèmes. Ces 6 poèmes seront publiés à nouveau, en 1864, en Belgique dans le Parnasse satyrique du XIXe siècle.

Baudelaire a apporté un soin particulier à la disposition de son recueil. Les Fleurs du Mal ne sont pas une succession de poèmes qui prennent place au fur et mesure de l’inspiration de l’auteur. Baudelaire les a disposés suivant un itinéraire bien précis.

1) Charles Baudelaire :

Charles Baudelaire est mort très jeune. Les membres de sa famille, tout comme lui, sont morts de problèmes de santé. Baudelaire a été obsédé par la mort de son père et n'accepta jamais le remariage de sa mère. Il détesta son beau-père le général Aupick. Il cultiva le goût aristocratique de déplaire. Placé d'abord en pension à Lyon, il étudia ensuite à Paris. Il vécut une vie d'insouciance et de bohème jusqu'en 1841 où il embarqua de force pour un long voyage à destination des Indes. Il s'arrêta à l'île de la Réunion (raison du goût de l'exotisme dans son œuvre). De retour en France il vécut une vie de dandy (opium et alcool). Poussé par le besoin d'argent il se lança dans la critique d'art et il traduisit les œuvres de Edgar Allan Poe. Il écrivit entre autres Les fleurs du mal et Le Spleen de Paris (Les petits poèmes en prose). Malade, atteint de paralysie, il mourut en 1867.

2) Le titre : Les Fleurs du mal

Les Fleurs du Mal ( oxymore entre le mot fleur et le mot mal ) eut trois titres successifs :

Le premier Les Lesbiennes, fait référence à Sapho, poétesse grecque qui enseignait les arts à des jeunes filles sur l'île de Lesbos, dans la mer Egée. En choisissant ce titre Baudelaire voulait choquer la bourgeoisie.

En 1848, Baudelaire se mit à préférer un autre nom pour son œuvre, Les Limbes. À l'époque, il imaginait que ses poèmes devaient évoquer les sept péchés capitaux, péchés au-dessus desquels trônerait le mal suprême, l'Ennui. ( Limbes : lieu où se retrouvent les âmes des morts qui n'ont pas reçu le sacrement du baptême. )

Les Fleurs du Mal est le projet poétique de Baudelaire. Ce titre emprunté à une des parties du recueil peut signifier la volonté provocatrice du poète qui entend dénoncer certaines mœurs et le conformiste des bourgeois. Il peut être aussi interprété comme la valeur rédemptrice de la poésie qui fait œuvre de beauté : « Tu m'as donné ta boue et j'en ai fait de l'or ». Grâce à l'alchimie poétique, les fleurs naissent du mal, esthétiquement fécond. Ce peut être enfin une allusion lucide au mal existentiel de Baudelaire : Baudelaire vit la poésie comme une tentative désespérée et pathétique d'échapper au mal de vivre. Ces « fleurs maladives », nées de la souffrance du poète sont dédiées à Théophile Gautier. En août 1857, l'ouvrage est condamné pour « outrage à la morale publique et aux bonnes mœurs », preuve que la première signification a fait scandale et a dépassé les autres.

Le mal dont Baudelaire parle peut être un mal social (être déchu), un mal moral (goût pour le crime et le sadisme), un mal physique, un mal métaphysique (âme angoissé car Baudelaire n'est pas Catholique bien que son père soit prêtre et que sa mère soit très pieuse. Il a même versé dans le satanisme pendant un moment.)

3) Contexte Culturel :

Le Parnasse est un mouvement littéraire français de la 2nde moitié du XIXème siècle. Il succède à la période romantique. Ce mouvement rejette l'engagement social et politique de l'artiste et valorise l'art poétique par la retenue. ( En effet les parnassiens trouvaient que le lyrisme était à l’excès pendant la période romantique.) Ces nouveaux principes littéraires furent définis dans la préface de mademoiselle de Maupin de Théophile Gautier. Ils disaient : "Il n'y a de vraiment beau que ce qui peut ne servir à rien. Tout ce qui est utile est laid,…". Cette théorie est celle de « l'art pour l'art ». Les parnassiens réunis autour du comte de Lisle refusaient une poésie de l'expression, de l'effusion des sentiments et privilégiaient le travail sur la versification. Ils étaient à la recherche d'une perfection technique. Pour les thèmes, ils avaient recours à l'érudition, au savant, à l'étrange, à l'archaïque, à l'exotique ou l'antique. Ce mouvement fut un échec car les poèmes étaient trop compliqués et obscurs.

Le symbolisme : mouvement littéraire de la fin du XIXème siècle apparu en réaction au naturalisme et au Parnasse. Ce mouvement d'origine russe met l'accent sur les valeurs suggestives du langage, seules aptes à déchiffrer l'univers considéré comme le "symbole d'un autre monde" ("l'homme intérieur est le ciel sous sa petite forme et le ciel est un grand homme" Baudelaire) Cette citation montre une étroite corrélation entre l'homme et l'univers. Le symbolisme est une opposition

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