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Analyse de Faire l'amour de Jean-Philippe Toussaint

Fiche de lecture : Analyse de Faire l'amour de Jean-Philippe Toussaint. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  8 Mai 2019  •  Fiche de lecture  •  2 317 Mots (10 Pages)  •  876 Vues

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Lecture cursive : Faire l’amour de Jean-Philippe Toussaint

  1. Expliquez le/les sens du titre, tels que vous les comprenez après avoir lu le texte. Justifiez vos arguments par des citations. 

Le titre peut avoir deux interprétations. Au premier abord, le titre donne l’impression d’être racoleur, de vouloir retenir l’intérêt du public. En effet, Faire l’amour peut être interprété de façon littérale puisqu’au début du roman, le narrateur compare la première et dernière fois qu’ils ont fait l’amour : « Et, à chaque fois, ces deux soirs, à Paris et à Tokyo, nous avions fait l’amour, la première fois, pour la première fois – et, la dernière, pour la dernière ». Le narrateur décrit de manière très explicite la dernière fois qu’ils ont fait l’amour. Cependant, Faire l’amour peut être interprété de manière plus subtile. Le titre signifierait « faire l’amour » dans le sens : vivre en couple et cultiver l’amour dans un couple. Le titre annonce une histoire autour d’un couple qui n’arrive plus à se supporter ou ne s’aime plus ; un couple à la dérive : « je savais que l’avènement du jour apporterait la preuve que le temps passait, irrémédiable et destructeur, et avait passé sur notre amour ». Ils ont besoin de réapprendre à « faire l’amour ».

  1. Pour chacun des romans, dégagez les étapes des voyages des personnages principaux, analysez leur parcours. Pourquoi, selon vous, est-ce si important dans ces deux romans ?

Après sept ans ensemble, Marie et le narrateur ne se tolèrent plus. Mais, Marie l’invite quand même avec elle lors d’un voyage au Japon pour préparer une exposition de sa collection de vêtements, parce qu’elle a besoin de lui, besoin de soutien. Dans une chambre d’hôtel à Tokyo, ils font l’amour pour la « dernière fois ». Ils sont interrompus par l’arrivée d’un fax ; le narrateur se lève brusquement et Marie, fragile, est très blessée par sa désinvolture. Puis, le narrateur ère dans l’hôtel ; il se baigne dans la piscine. Il a enfin un moment de paix. Marie, elle, de son côté, est très malheureuse et ne cesse de pleurer. C’est une relation compliquée où à la fois ils ont besoin l’un de l’autre mais en réalité, ils se font peut-être plus de mal que de bien. Ils se baladent longuement dans la ville, jusqu’au lever du soleil. Plus tard dans la matinée, Marie rencontre les personnes qui s’occupent de l’exposition ; le narrateur l’accompagne. Mais, soudainement, au milieu de la journée, le narrateur n’en peut plus ; il prend le train pour Kyoto où il rejoint son ami Bernard. Il y reste quelques jours pour guérir de sa maladie, se reposer, et respirer, loin de Marie. Mais elle lui manque. Il essaye de l’appeler plusieurs fois mais elle ne répond pas (elle est probablement très occupée). Enfin, elle décroche. C’est comme s’il tombait à nouveau amoureux d’elle lorsqu’ils se parlent enfin au téléphone. Elle lui dit qu’elle aussi va mieux. Puis, il décide de rentrer à Tokyo (presque aussi subitement qu’il est partit). En arrivant, il ne la trouve pas à l’hôtel, ni au musée. Il finit par vider son flacon d’acide chlorhydrique (qu’il avait toujours sur lui) sur une fleur.

Le narrateur est toujours très amoureux de Marie, j’ai l’impression qu’il s’en rend compte surtout à la fin du roman. Mais, il sait très bien qu’il est plus sain de ne pas être avec elle (il se sent mieux lorsqu’il est seul chez Bernard). On voit également que le fait de vieillir et la mort, le préoccupent beaucoup.

De son côté, Marie, s’épanouie loin du narrateur. On a l’impression que l’exposition de ses vêtements va avoir beaucoup de succès. Au début du roman, elle semblait très malheureuse et fragile.

C’est très important dans ce roman car c’est le récit du parcours d’un couple qui ne s’entend plus du tout mais où chacun est toujours très amoureux de l’autre ; c’est le récit du parcours de Marie et du narrateur qui sont en deuil, après la mort de leur relation. Ils apprennent à vivre sans l’autre.

  1. En quoi peut-on dire des deux personnages féminins, dans chaque roman, que ce sont des héroïnes ? 

Une héroïne est soit une femme qui fait preuve d’un grand courage, soit une femme qui tient le rôle principal dans une histoire. Marie est une héroïne car elle au cœur du récit et constamment dans la pensée du narrateur : « elle me manquait, Marie me manquait, j’avais envie de la revoir ». Elle est très influente. Le narrateur la dépeint comme étant une femme magnifique, élégante, mais également intelligente et talentueuse : « sa brillance », « son charme avait de nouveau opéré », « très belle ». Le narrateur est ensorcelé par Marie. Elle est également très libre et rebelle, elle fait ce qu’elle veut quand elle veut : « Les larmes coulaient de façon irrépressible sur les joues de Marie, avec la nécessité d'un phénomène naturel, comme monte une marée ou survient une pluie fine, et elle ne faisait rien pur les retenir, elle les laissait couler sur ses joues, les affichait, sans ostentation, ni pudeur ». Marie aime jouer de son charme et intimider les autres : « je lus un soupçon de supériorité méprisante dans son regard ». Mais, elle fait également preuve de courage lorsqu’elle arrive à surmonter sa tristesse et vivre sans le narrateur. De plus, elle semble avoir beaucoup de succès dans sa carrière.

  1. Proposez trois adjectifs pour qualifier le style de l'auteur, illustrez par des citations et justifiez vos propositions par des analyses précises. 

Jean-Philippe Toussaint a un style d’écriture épuré, poétique et honnête à la limite de la provocation.

Tout d’abord, ce qu’il écrit est fluide et facile à comprendre ; son roman se lit très vite. Son style d’écriture est épuré : « Marie, lui dis-je, allons dormir, il est tard, et je vis un long frisson lui parcourir l’épaule, de lassitude et d’agacement. Je faillis ajouter quelque chose, mais je ne dis rien, je me retins et lui posai doucement la main sur l’avant-bras, et elle dégagea violemment le bras. Tu ne m’aimes plus, dit-elle ». Il raconte de manière précise, détaillée et claire les petits conflits au sein d’un couple qui s’épuise. Il n’hésite pas à répéter certains mots pour être clair : répétition de « je », « dit », « avant-bras » et « bras ». C’est comme s’il décrivait un tableau, une scène fixe. En quelques lignes, on comprend la relation entre les personnages et l’atmosphère.

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