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Après Avoir Lu Tous Les Textes Du Corpus, Vous répondrez à La Question Suivante : Dans Quelle Mesure La Figure Du « Sauvage » Permet-elle à L'humaniste De Faire La Critique De L'Européen ?

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Par   •  18 Février 2014  •  772 Mots (4 Pages)  •  4 032 Vues

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A la Renaissance, période des Grandes découvertes, une véritable ouverture d’esprit anime les Humanistes européens, qui portent un grand intérêt aux nouveaux peuples découverts en Amérique, donnant ainsi naissance au mythe du « Bon Sauvage ». C’est d’ailleurs autour de cette figure du « Sauvage » que sont regroupés les trois textes du corpus, qui ont en commun d’évoquer les Indiens du Brésil et d’avoir été publiés au XVIe siècle. Dans ces trois textes qui appartiennent à l’objet d’étude « Renaissance et Humanisme : Vers un mouvement culturel européen », les mœurs des Indiens sont mises en parallèle avec celles des Européens. Nous nous demanderons donc dans quelle mesure la figure du « sauvage » permet à l’humaniste de faire la critique de sa propre civilisation.

Dans un premier temps, nous pouvons constater que ces trois textes donnent une vision plus ou moins élogieuse de la figure du « Sauvage ». Les trois auteurs évoquent ainsi leurs qualités, soit en les énumérant, comme le fait notamment Las Casas, soit en les mettant en évidence à travers une anecdote, comme c’est le cas dans le dernier texte. Jean de Léry y raconte en effet l’incomparable accueil qu’il a reçu dans le village de Pavo, révélant la générosité naturelle et l’humanité des Indiens. Las Casas et Montaigne soulignent quant à eux l’humilité et l’absence de cupidité de ces peuples qui se contentent de satisfaire « leurs besoins naturels » et vivent dans la plus grande simplicité : la description de leur tenue et de leur couchage rudimentaires dans le premier texte le montre. Chez Las Casas, l’éloge des Indiens est total, comme le prouvent les hyperboles telles que « extrêmement simples » et « les plus humbles », ou encore la comparaison à de « tendres brebis ». Chez Jean de Léry et Montaigne, l’éloge est plus nuancé : tous deux évoquent en effet le cannibalisme des Indiens, que Montaigne qualifie même très péjorativement d’ « horreur barbare ». De plus, ce dernier mentionne le fait que les Sauvages sont aussi contaminés par « cette maladie humaine » qu’est la guerre (même si leur motivation est « noble et généreuse »), alors que Las Casas les décrivaient comme « les plus pacifiques et tranquilles qui soient au monde ». Nous avons donc pu observer que ces trois textes font globalement l’éloge des Indiens, même si certains sont plus nuancés que d’autres à leur égard.

Dans un second temps, il apparaît que cet éloge de la figure du « Bon Sauvage » permet à ces trois auteurs humanistes de faire, plus ou moins explicitement, la critique des Européens. Tout d’abord, Las Casas et Montaigne mettent en évidence par des énumérations et un champ lexical de la violence la cruauté des Européens : l’emploi de termes forts tels que « mettre en pièce », « tuer » ou « détruire » par le premier, et « rôtir » ou « barbarie » par le second le prouve. Las Casas renforce même son blâme par un rythme ternaire où il les compare à « des loups, des tigres et des lions très cruels ». Par ailleurs, Montaigne souligne à quel point les Européens sont « aveugles » quant à leur propres fautes, tandis que Jean de Léry dénonce leur hypocrisie et leur cupidité : la métaphore du « plat de la langue » en guise de consolation servie aux « affligés » est renforcée par le contraste avec la générosité de l’accueil

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