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L’éducation de Ponocrates, Gargantua, François de Rabelais (1534)

Analyse sectorielle : L’éducation de Ponocrates, Gargantua, François de Rabelais (1534). Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  12 Juin 2023  •  Analyse sectorielle  •  2 188 Mots (9 Pages)  •  153 Vues

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Objet d’étude n°2 : La littérature d’idée :

Texte N°4 : L’éducation de Ponocrates, Gargantua, François de Rabelais (1534)

Parcours : Rire et Savoir

Analyse linéaire :

Problématique : Comment l’éducation de Ponocrates incarne-t-elle les principes de l’éducation Humaniste ?

Introduction : (Phrase d’accroche) Avec l’évolution des connaissances scientifiques, culturelles et philosophique, la fin du Moyen -Âge se conclut sur une période de remise en question de la vision classique du Monde : Certains auteurs tentent alors de promouvoir une éducation nouvelle, pour un homme nouveau et une société plus juste. Alors que le Moyen Âge voyait l’homme comme un être imparfait, peu digne d’intérêt et tout entier assujetti à l’autorité religieuse, les Humanistes tentent de promouvoir une pensée et une éducation des esprits bienveillantes, saines et complètes. (Situer l’oeuvre) Inspiré par la pensée critique antique (Juvénal, Platon) mais aussi par le penseur Erasme, François de Rabelais est un auteur, savant, médecin, un libre penseur chrétien, anciennement moine et déçu par le cléricalisme.Il écrit Gargantua en 1532, remontant dans la généalogie de son premier récit de « géant » Pantagruel (1531). Il s’agit du récit de la vie du héros éponyme, géant haut en couleur, caractérisé par ses excès alimentaires et son comportement à la fois merveilleux et comique. (Situer le passage) Pourtant au fil du récit, le fils de Grangousier va, sous l’égide de précepteurs humanistes, et après une catastrophique formation « traditionnelle » devenir de plus en plus raisonnable et savant, mettant en pratique le « mens sana in corpore sano » (un esprit sain dans un corps sain) et une vision éclairée de la sagesse chrétienne. Ce faisant, l’ouvrage au-delà de son aspect drôlatique, est un plaidoyer humaniste. Dans cet extrait, Gargantua se voit confié aux bons soins de Ponocrates (« Bourreau de travail » en grec)  (reformuler la problématique) qui sur ordre de Grangousier doit sauver son fils de l’éducation corrompue  de ses anciens précepteurs. Nous verrons comment le concours de ce dernier va être bénéfique. (Annonce des mouvements)  D’abord par l’efficacité d’un éducation sérieuse et bienveillante, ensuite par l’importance accordée à la liberté et au divertissement pour former un esprit.

Développement :

1) Premier mouvement : de «  Puis » à « habillé ».

Titres possibles : Une pédagogie totale et bienveillante/ L’efficacité de l’éducation humaniste/ Une éducation saine et totale/ Efficacité et bienveillance.

a) Une éducation efficace

L’extrait commence par « puis » (adverbe de temps)  et utilise le champ lexical du rythme, de la planification « Rythme/ heure/journée ». Dès le départ, Rabelais introduit l’idée que l’éducation de Ponocrates et préparée, efficace et qu’elle ne laisse rien au hasard.

La locution adverbiale « Tout son temps » appuie cette idée. La négation « elle ne perdait aucune heure » démontre cette efficacité. De plus l’idée  est renforcée par les superlatifs « lettres » et « noble savoir » : Ici l’éducation n’est par superflue ou ordinaire. Elle « commençait dès 4h du matin » : L’emploi de l’imparfait renvoie l’idée d’une habitude, d’une organisation très efficace. Les lettres sont la métonymie des textes écrits à la valeur incontestables (on parlera de belles lettres de nos jours). Le « noble savoir », tournure presque pléonastique (succession de deux termes superlatifs ici) nous démontre que le temps est utilisé à bon escient. La lecture lui est faite, Rabelais défend l’idée de l’émulation, d’une éducation collégiale, ou horizontale. L’instruction religieuse pour une purification de l’âme débute dès le réveil.

 Une foi sincère est construite par une lecture raisonnée de la Bible : ( La double gradation du lexique de la piété  « il se consacrait à vénérer, adorer,// prier et supplier » incarne une véritable dévotion religieuse). La lecture de la Bible constitue un acte de foi et une célébration de Dieu, et non une controverse aride sur les points de détails. C’est aussi une lecture « à voix haute et claire, avec la prononciation requise » - opposée aux marmonnement des moines pour qui le texte est incompréhensible. C’est enfin une lecture directe, personnelle qui rapproche l'homme de Dieu. L’acte de foi fait ainsi partie de l’éducation. Mais il ne s’agit pas seulement d’une éducation intellectuelle : il s’agit d’une amélioration morale, d’un supplément d’âme.

b) De l’esprit vers le corps

De plus, Rabelais nous décrit qu’on le « frictionnait » pendant cette lecture : Champ lexical du soin, de la santé, de l’hygiène aussi. Gargantua est entre de bonnes mains, on fait attention à lui. L’élève est encadré et aidé, à chaque étape.  « Cette tâche (champ lexical du travail journalier) était confiée à un jeune page, natif de Basché, nommé Anagnostes » Le nom du page veut dire le lecteur (en grec) (historiquement esclave faisant la lecture à son maître). Les superlatifs « Majesté/merveilleux jugements » font de la pratique religieuse un tremplin vers l’élévation spirituelle. La religion selon Rabelais est une bienveillance.  Il y a chez Rabelais un vrai désir d’équilibre entre corps, âme et esprit : Soit une application du précepte des anciens : « mens sana in corpore sano ». Comme le modèle de l'éducation Athénienne. De ce fait on trouve la simultanéité, la concomitance entre des action d’entretien du corps, mais aussi de formation de l’esprit : Cela donne un effet comique certes mais surtout démontre toute la richesse de l’éducation humaniste.Une défense de l'hygiène, quotidienne et vectrice de plaisir. L'épanouissement dans la propreté et l'entretien de soi.

« Puis il se retirait aux lieux secrets excréter[1] le produit des digestions naturelles. » (Termes scientifiques, distanciés, euphémisme). La discrétion du récit dans cette évocation s’oppose aux citations scatologiques des chapitres précédents. Rabelais critique le manque d’hygiène de l’époque médiévale et des docteurs de la Sorbonne. On relève une notion comique avec l’opposition symbolique entre l’action digestive et «lui expliquant  (CC de manière, efficacité) les points les plus obscurs et les plus difficiles. ». C’est aussi une manière cependant de montrer que l’éducation humaniste sait aborder les sujets les plus techniquement difficiles.

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