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La peau de chagrin - L'agonie

Commentaire de texte : La peau de chagrin - L'agonie. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  7 Janvier 2024  •  Commentaire de texte  •  4 111 Mots (17 Pages)  •  192 Vues

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La Peau de Chagrin :  l’Agonie

L'extrait étudié est issu du 3ème et dernier chapitre "L'agonie" du roman "La Peau de Chagrin". Ce roman d'Honoré de Balzac a été publié en 1831. Balzac peut être considéré comme le fondateur du réalisme avec son immense œuvre La Comédie Humaine dont ce roman fait partie. La Peau de Chagrin connut un immense succès. A la fois réaliste et fantastique, ce conte philosophique explore les nuances psychologiques et émotionnelles des personnages, engageant une réflexion sur la question du désir à travers le héros Raphaël de Valentin, jeune homme qui acquiert une étrange peau réalisant ses désirs au prix de sa vie. C’est un roman de l’énergie qui met en lumière les conséquences d'un amour passionné et destructeur. le rôle destructeur du désir dans la passion.

Cet extrait plonge le lecteur au cœur d'une scène théâtrale intense et tragique. Raphaël vient de révéler la vérité sur la peau de chagrin à celle qu’il désire : Pauline. Elle prend alors conscience de l’aggravation de l’état de santé de Raphael et de sa mort imminente qui va de pair avec le rétrécissement de la Peau de chagrin. Alors qu’il la désire toujours plus, horrifiée elle tente de fuir et de se suicider pour le sauver mais en vain. Il assouvi son ultime désir et meurt dans ses bras. Cet extrait met en scène le dernier désir du héros qui le conduit à la mort.

 Dès les premières lignes, l'appel désespéré de Raphaël à Pauline crée une atmosphère de tension. La description détaillée des réactions physiques de la jeune fille face à la douleur et à l'horreur laisse entrevoir l'intensité des émotions en jeu. La métaphore de la Peau, se contractant à mesure que grandit le désir de Raphaël, ajoute une dimension symbolique, suggérant la nature vorace de cette passion dévorante. L'intrigue se précipite lorsque Pauline, cherchant refuge dans le salon voisin, est poursuivie par les déclarations passionnées du moribond. L'image de la porte jetée à terre par une force singulière annonce un dénouement imminent. La découverte de Pauline à demi nue, en proie à une tentative désespérée de suicide, renforce le caractère tragique de la situation.

Dans quelle mesure ce dénouement illustre-t-il la philosophie balzacienne selon laquelle l’excès de désir : la passion consume l’énergie vitale et tue ? comment l’énergie se consume progressivement dans cette scène.

Après avoir analysé la réaction de Pauline découvrant l’état de santé de Raphaël de Valentin, nous nous intéresserons à sa fuite et à la vaine tentative de suicide de la jeune femme pour sauver Raphaël. Enfin nous analyserons la description des derniers soupirs du personnage principal par/et la fatalité du désir.

1’30

  1. La découverte de l’état de santé de Raphaël

Balzac décrit la découverte de l’aggravation de l’état de santé de Raphael avec des choix narratifs précis et une opposition entre la parole de Raphaël et le silence de Pauline. 

a) choix narratifs: 

Le point de vue omniscient permet au lecteur de savoir ce que chacun ressent "elle lisait dans les yeux de Raphaël un de ces désirs".  Pour cette scène finale, Balzac a fait le choix du style essentiellement indirect qui permet de laisser libre cours à une minutieuse description mais avec quelques incursions du style direct : "Pauline, viens ! Pauline !" :  il met ainsi en exergue les dernières paroles de Raphaël, exprimant son désir fatal de possession. La répétition du prénom Pauline, le héros qui s’exprime par la voix exclamative avec l’impératif et les 2 points d’exclamation montrent son désir irrépressible, sa passion et la fin inéluctable. Le tutoiement au sein de la classe bourgeoise souligne l’abolition du discernement. Il est à l’agonie, mais l’énergie qui lui reste est hors de contrôle.

b) le silence de Pauline
La scène restitue les actes dénués de paroles de Pauline. Tout passe par son corps. Le champ lexical du corps est important « gosier », « yeux », « sourcils », « yeux », « main ». Dans une longue énumération, Balzac décrit la réaction de Pauline avec le champ lexical de l’effroi : « cri terrible », « violemment », « douleur inouïe », horreur », « désirs furieux ». L’adjectif “terrible” fait apparaitre le registre pathétique. Elle voit le désir de Raphael et donc sa mort. La personnification de la Peau qui rend elle aussi son dernier souffle : « la Peau en se contractant » accentue ce registre.

c) fuite de Pauline
Elle prend conscience par la vue et le toucher que le désir irrésistible de Raphaël "grandissait" a pour conséquence le rétrécissement du talisman, "la peau en se contractant chatouillait la main". Notons la douceur du terme chatouiller qui marque aussi une déperdition de force.

Et c'est le drame : elle doit le sauver. Pour éviter la mort de Raphaël : elle n'a pas d’autre solution que de le quitter sans un mot avec une mise en scène improvisée : rôle de la fuite dans la panique, de la porte fermée, du silence de Pauline.

As t elle peur de lui ? ! apporte du rythme

2’

2.Les tentatives de suicide de Pauline

Comme le 1er passage celui-ci commence par une répétition de paroles exclamatives de Raphael « Pauline ! Pauline ! ». Mais on assiste à une inversion des rôles qui se présente de manière symétrique par rapport à la première.

a) inversion des rôles
Raphaël est, cette fois, debout comme le suggère le gérondif "en courant". Pauline est allongée puisqu’elle est "sur un canapé." C’est donc lui qui par une ultime énergie, mène l'action dans cette scène: d'abord, en criant, ce qui fait écho au son émis déjà par Pauline.

Dans un second temps, l’énergie irrésistible se fixe sur son désir qui n’est pas encore vidé de sa substance. L’auteur choisit une gradation allant crescendo : " je t’aime, je t’adore, je te veux" : on note le rythme ternaire de la toute puissance avec le verbe “vouloir”. L’antithèse « je te veux ! Je te maudis » lui permet de répéter de manière plus ramassée ce vœu : “Je veux mourir à toi !". On est passé à un rythme cette fois binaire associant le verbe vouloir à celui de pouvoir. Si le verbe vouloir est exprimé littéralement, le verbe pouvoir transparaît avec le verbe maudire. La force de ce mot réside dans l’appel à faire retomber sur Pauline le malheur. Ce pouvoir prend donc un aspect quasi divin. On est encore dans la toute-puissance.

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