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La bête humaine, Zola

Commentaire de texte : La bête humaine, Zola. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  15 Mars 2024  •  Commentaire de texte  •  654 Mots (3 Pages)  •  32 Vues

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Écrit par Emile Zola, La Bête Humaine est un roman écrit au 19ème siècle faisant partie de la fresque romanesque Les Rougons Macquart. Zola s’impose comme chef de fil du naturalisme. Il explore la destinée tragique de son personnage, Jacques. Dans cette étude de texte, le passage dont nous allons parler est celui de la tentative de meurtre de Roubaud par Jacques Lantier et Séverine. Nous allons nous pencher sur l'effondrement de la volonté de Jacques : le retournement de situation, l'immobilité totale et la prise de conscience.

L'effondrement de la volonté de Jacques est contenu en germe dans la façon insistante qu'il a de s'auto-motiver, car c'est sans doute pour se masquer sa peur de ne pas réussir à accomplir ce meurtre qu'il ne cesse de se dire qu'il va l'accomplir. Or, un retournement de situation inattendu se produit : le passage de l'imparfait « il savait » (1.28) au passé simple « ce fut » (1.29) et l'emploi de l'indice temporel « d'un coup» (1.29) marquent un changement radical et soudain. De plus, la métaphore de la « débâcle » (1.29), qu'elle désigne la libération de l'eau sous l'effet de la fonte de la glace ou qu'elle renvoie à la fuite d'une armée en déroute, fait ressortir l'impuissance totale de Jacques, illustrée par une autre métaphore : « tout croula en lui » (1.29) En effet, au lieu d'agir, il reste d'une immobilité absolue, comme le montrent les termes « immobiles» (I. 37) et « sans souffle »(1.38) : non seulement il ne fallait pas être repéré par Roubaud car « une haleine les eût décelés » (1.35-36), mais surtout il s'est trouvé incapable d'agir. Ainsi, les gestes que Jacques se répétait quelques minutes auparavant, sont annulés à travers la forme négative : « il lèverait le bras » devient « le bras ne se leva point » (1.36), « lui planterait le couteau dans la gorge » devient « n'enfonça point le couteau » (1.36). Cette paralysie est accentuée par la métaphore « le dos cloué au tas noir » (1.38) et par la comparaison hyperbolique « ils restèrent comme morts » (1.36) qui résonne avec une grande ironie tragique puisque c'est celui qui passe devant eux « tranquillement » (1.35) qui aurait dû mourir Mais si Jacques renonce au dernier moment au meurtre, c'est parce qu'il retrouve sa conscience morale. Le passage au discours indirect libre nous permet d'entrer dans la conscience du jeune homme qui exprime son refus catégorique par la répétition de l'adverbe de négation: « Non, non ! il ne tuerait point, il ne pouvait tuer ainsi cet homme sans défense. » (1.29-30), Puis il avoue à Séverine son incapacité à tuer par une autre formule négative employée deux fois au discours direct : « Je ne peux pas ! je ne peux pas ! » (1.41). Jacques se rend compte que toutes les raisons qu'il n'a cessé de se répéter en boucle ne suffisent pas à faire de lui un meurtrier. Il réalise que ce qui pousse à tuer échappe à la volonté et à la raison humaine: un homme peut tuer en obéissant à la pulsion animale qui sommeille en tout être humain et qui est illustrée par les métaphores animales « l'instinct de mordre », et « le saut qui jette sur la proie » (1.31) ; un homme qui tue peut aussi céder au besoin de « la faim » (1.31) ou encore succomber

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