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Commentaire de texte incipit Scarron, Le roman comique

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Par   •  15 Avril 2023  •  Commentaire de texte  •  2 324 Mots (10 Pages)  •  212 Vues

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Commentaire de texte

Extrait du Roman comique de Paul Scarron (page 249-259 de votre édition cf. Manon

Lescaut de l’Abbé Prévost)

INTRODUCTION

Amorce

Brève présentation de l’extrait et de l’œuvre

Problématique

Plan : I et II

Tout comme Charles Sorel dans son Histoire de Francion (1623), Paul Scarron use de

procédés burlesques dans ses œuvres. Le burlesque, du latin burla qui signifie la farce, est une

forme de dérision visant à parodier des romans héroïques, considérés comme sérieux. Le

roman héroïque a connu un grand succès au XVIIe siècle. Ce genre littéraire présente les

exploits de héros historiques. Le Roman comique de Paul Scarron, roman inachevé publié en

1651, puis en 1657, présente les caractéristiques du style burlesque. Le Roman

comique raconte les aventures d’une troupe de comédiens. Dès l’incipit, le narrateur décrit

l’arrivée de ces comédiens dans la ville du Mans. Cette description peut, à bien des égards,

apparaître surprenante dans sa construction, mêlant des éléments propres au genre épique, et

d’autres plus triviaux. En quoi l’entrée en scène des personnages, par son caractère déroutant,

apparaît comme une parodie du roman héroïque ? Tout d’abord, nous montrerons que la

description du cadre spatio-temporel relève de la parodie. Puis, nous verrons que les portraits

des personnages ne correspondent en rien à ceux des romans héroïques.

1. La description du cadre spatio-temporel relève de la parodie

1.1. L’épopée

DEVELOPPEMENT

Le commencement de l’incipit apparaît comme en retrait du reste du récit, donnant

une entrée dans l’univers du roman. Le registre épique semble prédominer, en attestent les

références mythologiques. L’auteur en use pour informer le lecteur du cadre temporel dans

lequel évoluent les personnages : « Le soleil avait achevé plus de la moitié de sa course et son

char, ayant attrapé le penchant du monde (…) ». Le « soleil » est une personnification du dieu

Hélios qui se déplaçait dans un char tiré par des chevaux. La proposition participiale « ayant

attrapé le penchant du monde » indique que l’histoire débute au coucher du soleil. Cet univers

quasi-merveilleux est d’emblée placé sous le signe de la parodie. En effet, Hélios n’apparaît

pas comme un dieu puissant. Il n’est pas maître de ses actions, et est d’emblée ridiculisé :

« roulait plus vite qu’il ne voulait ». Par ailleurs, les chevaux, animaux nobles sous l’autorité

du dieu Poséidon, perdent leur noblesse. Ils sont dépeints comme des animaux frivoles, en

atteste l’usage du syntagme nominal « des courbettes ». Leur comportement est en

inadéquation avec ce qu’ils sont censés représenter dans la mythologie et les romans

héroïques. L’auteur use de la locution prépositionnelle « au lieu de » pour marquer ce

contraste : « (…) au lieu de tirer de toute leur force, ils ne s’amusaient qu’à faire des

courbettes ».

1.2. Réécriture de l’épopée

DEVELOPPEMENT

Le caractère burlesque, reposant sur des contrastes, s’accentue au fil de l’extrait. Un

glissement s’opère au sein de la narration avec l’apparition d’un narrateur externe

commentant ses propres propos. Le registre épique bascule vers un univers trivial. Le

narrateur semble critiquer la dimension épique présente au début de l’incipit. Cette critique est

une attaque envers les codes de la littérature sérieuse. L’utilisation des adverbes

« humainement » et « intelligemment » participe de cette critique, annonçant le passage à un

autre registre : « Pour parler plus humainement et plus intelligemment ». La voix du narrateur

vient rompre l’illusion romanesque. L’apparition progressive de la charrette fait passer d’un

univers inconnu à un cadre référentiel connu du lecteur. Ainsi, le cadre temporel est annoncé

clairement : « il était entre cinq et six ». Le ciel et la mer laissent place à un cadre spatial bien

défini : « dans les halles du Mans ». Les éléments relevant du registre épique sont parodiés.

Ainsi, le « char » devient une « charrette » conduite par des bœufs. A l’instar du cheval, le

bœuf n’est pas considéré comme un animal noble. Cet aspect est renforcé par l’adjectif

« maigres » pour désigner le corps des bœufs. Les contrastes et les ressemblances entre les

deux univers participent du caractère burlesque de cette scène. Ainsi, la frivolité des cheveux

apparaît, comme en miroir, dans celle du poulain. Les mouvements du poulain ressemblent

aux « courbettes » des chevaux : « le poulain allait et venait à l’entour de la charrette comme

un fou qu’il était ».

1.3. Style épique et précieux

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