Analyse de Croquis Parisien de Verlaine
Commentaire de texte : Analyse de Croquis Parisien de Verlaine. Recherche parmi 303 000+ dissertationsPar ejmkb • 1 Novembre 2025 • Commentaire de texte • 1 806 Mots (8 Pages) • 27 Vues
Khôlle de littérature :
Croquis Parisien est le 1er poème de la section Eaux-fortes du premier recueil de Paul Verlaine intitulé Poèmes saturniens. Publié en 1866, le recueil est donc placé sous le signe de Saturne qui est signe de mélancolie et du temps destructeur. Il est imprégné des nombreuses influences de Verlaine comme les romantiques et Baudelaire. Dans ce recueil, il livre une poésie intimiste imprégnée de solitude qui repose sur la simplicité, essentielle à l’art poétique. Cet aspect est particulièrement prégnant dans Croquis Parisien, qui propose une description d’une ville en profond changement au travers un poème composé de trois quatrains alternant un décasyllabe, un quintet puis deux décasyllabes.
(lecture)
Comment Verlaine parvient-il à renouveler le genre poétique en s’appuyant sur la modernité qui l’entoure ?
I/ (v. 1 à 4) : La mise en place du cadre spatio temporel du poème
II/ (v. 5 à 8) : Une description sonore de la ville
III/ (V. 9 à 12) : Un espace qui permet l’imaginaire poétique
I/ (v. 1 à 4) : La mise en place du cadre spatio temporel du poème
titre :
« Croquis parisien »
→ cadre spatio temporel posé dès le titre
→ objectif clair : volonté de décrire le paysage parisien
→ notion renvoie à l’art pictural : brouillon de tableaux : description faites à travers une apparente simplicité où se cache en réalité une grande recherche artistique → idée poésie faite pour esquisser le réel, faire apparaître des formes tout en laissant suffisamment d’espace pour interprétation, pour continuer dessin…
→ montre une certaine appréhension de la réalité qui se révèle et se transforme sous l’oeil de l’artiste
→ lien peut être directement fait avec le titre de la section : Eaux fortes (procédé de gravure sur une plaque de cuivre en utilisant de l’acide nitrique pour créer des zones creusées qui permettent ensuite de reproduire des dessins sur du papier )→poème a donc bien une profonde visée artistique et de témoin puisque l’objectif est d’allier l’art à une « impression » du réel
1ere strophe :
vers 1 :
« la lune »
→ nom
→ précise cadre spatio temporaire : observation de nuit→ permet de révéler la ville sous un nouvel aspect : différent regard, ≠ même perception, ≠ attentif mêmes choses→ imaginaire du mystique→ permet dvlper les sens
« plaquait » :
→ verbe d’action à l’imparfait
→ elle est pleinement sujet : elle impose, maitresse de la nuit, règne sur la ville
« teintes de zinc »
→ vocabulaire de la peinture mêlé au voc de la modernité/construction/industrie → donne une nouvelle couleur à la ville qui n’a pas le même aspect de jour que de nuit
→ zinc : rappelle le titre de la section
vers 2 :
« par des angles obtus »
→ 5 syllabes : plus court, mise en valeur → rompt avec le reste de la strophe : donne impression bâtiment Hausmanien qui sort de terre→ illustre profonds changements dans paysage urbain d’une ville qui se développe et se modernise
→ notion mathématique : montre alliance nature (Lune) et modernité pour donner une image singulière à la ville de Paris
vers 3 :
« des bouts de fumée »
→ précise cadre spatio-temp : cheminée pour chauffer maisons pdt nuit (on peut supposer que le poète regarde Paris pdt hivers ou au moins automne)
« en forme de cinq »
→ rappel nbr de syllabes dans vers précédent → ≠ anodin : indice du poète ?→ sous une apparente simplicité se cache un travail recherché
→ description très imagée
vers 4 :
« sortaient drus et noirs »
→ enjambement : les adjectifs montrent que les bouts de fumée recouvrent entièreté du ciel parisien : jusque empêcher visibilité ?
→ couleurs sombres, idée de noir et blanc : rappelle le titre de la section : poète semble décrire une impression imagée d’un quartier de la ville de Paris→ impression renforcée par l’omniprésence de lignes franches et directes qui rappellent la technique de l’estampe
→ nouvelle précision : poète regarde des toits : vue plongeante sur ville
« des hauts toits pointus »
→ adjectif : toits montent et transpercent les cieux→ cherchent à rejoindre la Lune qui les observent
→ nbr mention formes : rappel le tracé brutal des croquis qui peignent la ville en quelque coup de crayons (brutalité renforcé par les allitérations présentes dans toute la strophe : - t, - r, - q… )
+ le croquis se précise avec une palette de couleur qui se rajoute pour passer du simple croquis à un début de tableau, un croquis plus recherché avec la présence des ombres→ lien avec le travail du poète qui part d’un poème simple pour devenir un véritable travail remplie de nbr techniques propres à l’art auquel il se rapporte
=> La première strophe atteste bien l’appartenance de ce poème dans la section « Eaux fortes » puisqu’il regorge de références à cette technique moderne de « croquis ». Verlaine pose un cadre spatio-temporel précis qui permet au lecteur de se situer dans un imaginaire singulier.
II/ (v. 5 à 8) : Une description sonore de la ville
2e strophe :
vers 5 :
« le ciel était gris. La bise pleurait »
→ deux courtes phrases : insiste sur le caractère supposément simple de la description
→ personnification des éléments + couleur sombre : description péjorative de la ville qui ne présente jusque là rien de très joyeux et attirant (≠ description méliorative qu’on aurait pu attendre du poème)
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