''Le chant du rossignol'' de Colette
Commentaire de texte : ''Le chant du rossignol'' de Colette. Recherche parmi 302 000+ dissertationsPar PRINCESSANNA • 9 Mai 2025 • Commentaire de texte • 1 134 Mots (5 Pages) • 15 Vues
LE CHANT DU ROSSIGNOL
Lecture 2'
Introduction Extrait des ''Vrilles de la vigne'', premier recueil de nouvelles publié en 1908 . Précédé par un conte expliquant pourquoi le rossignol ne chante que la nuit, il comporte quatre paragraphes. D'abord spectatrice de ce chant, la narratrice relie ensuite l'expérience de l'oiseau à sa propre vie : au sommeil docile succède une rupture et la révélation de sa libération. Colette souligne enfin que cette quête de liberté est parfois difficile, angoissante, mais finalement positive .
Problématique : Quel parallèle peut-on établir entre le rossignol et l'autrice Colette?
1 LE PRIVILEGE D'UN SPECTACLE Un lien s'établit entre le conte et le récit: l'auditeur indéfini, le ''on'' , du conte et la narratrice à la 1ère personne : 'j'ai vu chanter'' répond au : ''désir de le voir chanter'' du conte, désir réalisé dans le récit de la narratrice . ''Voir chanter'' contient une synesthésie. La narratrice décrit le spectacle du rossignol , personnalisé , caractérisé par sa liberté et son chant ; peu à peu , ce chant nouveau le transforme : ''il s'interrompt, comme pour écouter en lui une note éteinte'' . Il ne chante plus pour rester éveillé : ''il chante pour chanter'' ; Ce plaisir, pourtant issu de la douleur, d'où l'oxymore :'' amoureux desespoir'' la transcende complètement: ''il chante de si belles choses qu'il ne sait plus ce qu'elles veulent dire''. ''Mais moi'', exprime l'opposition de la narratrice qui,souligné par l'anaphore :''j'entends encore',' se remémore , dans ce chant libéré aux caractérisations mélioratives :notes d'or, tremblés, cristallins, purs, vigoureux, le chant initial du rossignol ''naïf et effrayé'' du conte dont elle reprend les paroles : ''tant que la vigne pousse, pousse, pousse..''
2 DELIVRANCE ET LIBERTE, Le passage à la 1ère personne et la marque du féminin par la narratrice éclairent le sens métaphorique : elle est ce rossignol qui s'est laissé enchaîner : '' Cassantes, tenaces, les vrilles m'avaient liée. ''Le sommeil'' , ''mon printemps'' symbolisent l'aveuglement , la naïveté ;''je dormais d'un somme heureux ; l'adjectif possessif ''mon'' en souligne le caractère personnel. ''Mais'', expression de l'opposition, évoque sa réaction brutale et sa totale délivrance :'' j'ai rompu, d'un sursaut effrayé, tous ses fils tors'' ; et j'ai fui'' , verbe suggérant à la fois l'éloignement et le danger .Comme le rossignol, elle redoute d'être piègée une autre fois :''Quand la torpeur d'une nouvelle nuit de miel a pesé sur mes paupières, j'ai craint les vrilles de la vigne. Ici, ''.Nuit de miel évoque aussi ''lune de miel, donc amour, vie commune; Colette fait-elle allusion, avec l'adjectif ''nouvelle'' à un amour récent, suceptible de la faire retomber dans la léthargie , telle sa liaison avec Missy? .''Et j'ai jeté tout haut une plainte qui m'a révélé ma voix''.Ma voix, métaphore de l'écriture, comparable au chant du rossignol, qui permet à Colette de se libérer et de prendre conscience de son talent .
3 ENTRE ANGOISSE ET LIBERATION
La narratrice décrit sa situation nouvelle : ''toute seule, éveillée dans la nuit''' au présent, qui rappelle celle du rossignol libre sous la lune :solitude, éveil, nuit sont les symboles de la liberté individuelle nouvellement acquise. La contemplation du lever de lune : ''Je regarde à présent monter l'astre voluptueux et morose'' évoque la naissance d'un sentiment de liberté, délicieux et mélancolique . La crainte de perdre cette liberté est encore évoquée : ''retomber dans l'heureux sommeil, le printemps menteur''... Mais la fonction salvatrice de l'écriture , à la 1ère personne, joue son rôle ; ''j'écoute le son de ma voix'' affirme que, comme le rossignol chante pour lui-même, la poétesse écrit pour elle-même. Les variations d'intensité dans l'expression du rossignol ;'' cris purs et vigoureux'','' prolongement d'une note éteinte'' sont identiques chez Colette :'' Je crie fièvreusement, '' puis ma voix languit jusqu'au murmure''. On perçoit aussi le conflit entre son expression et les sujets que la morale sociétale réprouve :'' ce qu'on a coutume de taire, ce qui se chuchote très bas''. La liberté de Colette n'est pas qu'artistique ; à cette époque, sa relation avec son amante, surnommée Missy, fait scandale. Ce qui explique son hésitation à s'exprimer librement sur tous les sujets : ''parce que je n'ose poursuivre''...
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