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Kierkegaard, philosophie et science devant la vérité

Cours : Kierkegaard, philosophie et science devant la vérité. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  12 Novembre 2023  •  Cours  •  537 Mots (3 Pages)  •  70 Vues

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   « Un homme fait une découverte, celle de la poudre. Il a peut-être passé bien des années de sa vie à étudier ce problème ; avant lui, beaucoup ont peut-être aussi consacré sans succès bien du temps aux mêmes recherches ; mais notre homme a la chance de trouver, et la poudre est maintenant connue.  Au même instant, le chemin est tellement raccourci qu’il est pour ainsi dire supprimé. Désormais, grâce aux indications de l’heureux chercheur sur la méthode à suivre, on peut apprendre en une demi-heure ce qui lui avait demandé vingt ans de travaux. Ces vingt ans n’ont qu’un rapport tout fortuit avec la découverte ; on ne peut pas dire que le chercheur a employé ce laps de temps à trouver la poudre ; non, lui aussi l’a proprement trouvée en une demi-heure, tant s’en faut qu’il y ait mis vingt ans qui, en un sens, ne comptent pas, puisqu’ils s’écoulent non à trouver, mais à chercher vainement à trouver, donc à ne pas trouver. Si un homme pouvait prouver devant témoin que ; trente ans durant, jour et nuit il a vainement cherché la découverte de la poudre, «  le chemin » n’a alors aucune espèce d’importance en soi ; s’il a fait sa découverte un soir que ; revenant ivre de société ; il a trébuché sur la planche d’un ruisseau, le chemin est encore absolument indifférent ; l’inventeur est en ce  cas exactement sur la même ligne que le chien auquel on doit la pourpre ; mais sa trouvaille garde toute sa valeur pour l’humanité qui, si la découverte était d’un autre ordre, l’appellerait peut-être son bienfaiteur, mais non son maître, car le fait d’être maître en particulier « maître de l’humanité », correspond à celui de la vérité identique au « chemin »(…) –Un linguiste défriche une langue que nul jusqu’à présent n’a connue. Il y consacre un immense effort sa vie durant, mais laisse aussi comme résultat de sa vie et de ses travaux de vastes matériaux grâce auxquels un successeur peut arriver après deux ans d’études au même point que lui après vingt. Pour le successeur, le chemin est ici bien abrégé ; le disciple (esprit peut-être très médiocre comparé au maître) est toujours au-dessus de celui-ci dont le travail de pionnier lui permet de commencer à un autre point et de le dépasser. Et partout où la vérité est objet de savoir, il en est plus ou moins ainsi.

    Mais il en est autrement lorsque la vérité est un être, est « le chemin ». Ici, il ne peut pas y avoir de raccourci essentiel pour le successeur par rapport au devancier, et d’une génération par rapport à la précédente (…) puisque la vérité ne diffère pas du chemin qu’elle est justement (…). Que [le devancier] ait parcouru « le chemin », cela n’apporte absolument aucun changement pour le successeur qui, s’il veut être le disciple de la vérité, ne peut l’être qu’en suivant « le chemin »(…). Si un homme d’une génération postérieure prend occasion de triompher du fait qu’un devancier a parcouru le chemin, il est aussi insensé qu’un étudiant qui ferait sien le triomphe d’un camarade à l’examen.

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