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Explication de texte Locke

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Par   •  7 Mars 2023  •  Commentaire de texte  •  2 950 Mots (12 Pages)  •  189 Vues

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Au XXIe siècle, la laïcité est un concept républicain auquel la France est particulièrement attachée, impliquant une neutralité de l’Etat face à la religion, le libre exercice des cultes religieux ainsi que l’absence de culte d’Etat officiel. Cependant, dans d’autres pays, la laïcité n’a pas nécessairement la même définition, ou n’existe pas. Ainsi, les Etats n’interviennent pas tous de la même façon en ce qui concerne la religion. Cette problématique du rôle que doit jouer l’Etat dans le culte religieux est notamment abordée par John Locke en 1689, dans sa Lettre sur la tolérance. L’auteur se demande en effet si l’Etat peut intervenir dans la croyance religieuse. Cette question prend place dans un débat plus large qui est de savoir dans quelles mesures un Etat légitime peut exercer son pouvoir dans le but de régir la vie en société bien qu’il y ait certains domaines pour lesquels il est dans l’incapacité d’avoir une quelconque influence.

L’extrait présent est guidé par l’idée formulée aux lignes 11 à 15 selon laquelle l’Etat ne peut intervenir uniquement lorsqu’il est question des biens civils mais cela ne peut s’étendre à la religion.

Le texte s’organise en quatre moments clés. Premièrement, l’auteur introduit en affirmant que l’Etat de droit n’intervient que dans le domaine public et non privé, notamment en ce qui concerne la religion et plus précisément le salut des âmes. En effet, il démontre dans un premier temps qu’aucun homme n’est chargé du soin des âmes, le magistrat ne faisant pas exception, puis dans un second temps que la seule possibilité d’action du magistrat étant la contrainte, celui-ci ne peut agir sur le salut. En outre, grâce au postulat selon lequel la conversion religieuse est possible par la contrainte, Locke démontre et conclut que l’Etat ne peut et ne doit pas intervenir dans le salut des âmes.

Premièrement, Locke introduit en affirmant que l’Etat de droit n’intervient que dans le domaine public et non privé, notamment en ce qui concerne la religion et plus précisément le salut des âmes. L’Etat de droit est défini comme étant un concept juridique, philosophique et politique, dans lequel les libertés individuelles sont garanties et préservées par le biais de droits assurés par des lois.

Tout d’abord, l’auteur définit le champ d’action de l’Etat, les lois qu’il met en place se prononçant sur les biens civils. En effet, Locke définit d’abord ce qu’est l’Etat : c’est “ une société d’homme constituée” (l. 1). Étant un contractualiste, l’auteur se représente la création de l’Etat comme l’aboutissement de la sortie de l’état de nature, celui-ci étant un état hypothétique régnant avant l’établissement de sociétés étatiques et de règles ou de lois. Pour Locke, la sortie de cet état de nature se fait par consentement mutuel, d’un commun accord, d’où la notion de “société d’homme constituée”. Le pouvoir est alors accordé à l’Etat dans le but d’assurer la possession de biens civils définissant ainsi son rôle. Locke définit alors ce qu’il nomme biens civils par une énumération d’exemple : “J’appelle bien civils la vie, la liberté, l’intégrité du corps et sa protection contre la douleur, la possession de biens extérieurs tels que sont les terres, l’argent, les meubles”. Ainsi, les biens civils sont un ensemble de droits fondamentaux tels que la conservation de l’existence et la sécurité, la liberté, ces droits ayant une importance capitale dans l’Etat de droit que promeut l’auteur. Ce sont également un ensemble de biens matériels, cela promeut donc la propriété foncière et monétaire entre autres. Le magistrat, représentant ici la personne, au sens juridique du terme, possédant le pouvoir de l’Etat, est donc chargé d’assurer au peuple de façon collective et individuelle (“assurer au peuple tout entier et à chaque sujet en particulier”, l. 4-5) , par des lois s’appliquant également à tous et étant les mêmes pour tous, la conservation de leur personne, de leurs biens et de leur liberté, soit tout ce qui concerne l’existence des individus ici-bas.

Ensuite, les lois n’ont d’intérêt que si elles s’accompagnent de sanctions en cas de non-respect. En effet, l’auteur affirme que si un individu souhaite enfreindre la loi il en sera dissuadé par l’existence d’une sanction (“Si quelqu’un voulait violer ces lois en dépit de ce qui est permis et licite, son audace devrait être réprimée par la crainte du châtiment”, l.6-7). Celle-ci consiste en la privation de biens civils, dont l’individu aurait dû jouir s’il n’avait pas enfreint la loi. Ainsi, l’objectif de la loi n’est pas de réprimer les actions ou contraindre les individus mais assurer leurs droits. De ce fait, les hommes n’ont pas besoin de se préoccuper des lois et sanctions tant qu’ils ne représentent pas une menace pour les autres. Cela rappelle la célèbre phrase de John Stuart Mill “ la liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres”, signifiant que les individus peuvent agir à leur guise tant que cela ne nuit pas à autrui. L’auteur affirme ensuite que personne n’accepterait volontairement de se faire priver de sens biens, mais le magistrat puise son pouvoir de l’ensemble des individus, c’est une décision collective (“Mais comme personne ne souffre volontiers d’être privé d’une partie de ses biens et encore moins de la liberté ou de la vie, le magistrat, pour punir ceux qui violent le droit d’autrui, est armé d’une force faite de la vigueur réunie de tous les sujets” l.9-11)

Par la suite, le magistrat peut exercer son pouvoir sur les corps mais non sur les âmes. En effet, Locke énonce sa thèse et annonce qu’il la démontrera par la suite. (“Tout ce qui va suivre me semble démontrer”). Il affirme que le magistrat ne peut faire des lois qu’en ce qui concerne les biens civils, soit en ce qui concerne les choses matérielles du domaine public. Cependant, il ne peut et ne doit pas se prononcer sur la religion et plus précisément le salut des âmes, appartenant au domaine privé. Le salut est un des thèmes fondamentaux du christiannisme, il permet l’accès au paradis et fait appel au concept de rédemption.

Ainsi, les lois prononcées par l’Etat se prononcent sur les biens civils, elles sont accompagnées de sanctions en cas de non-respect, mais ne peuvent concerner le salut des âmes.

Tout d’abord, aucun homme n’est chargé du soin des âmes et le magistrat ne fait pas exception.

En effet, une telle supériorité n’a pas été conférée à quelque homme

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