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Explication de texte - Locke - Le travail fonde la propriété des choses

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Par   •  5 Décembre 2018  •  Commentaire de texte  •  1 293 Mots (6 Pages)  •  3 043 Vues

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Introduction :

Ce texte de John Locke est extrait du Traité du gouvernement civil publié en 1690. L’auteur s’intéresse à l’origine de la propriété, et plus particulièrement la manière dont l’Homme fait sien un bien naturel supposé commun.

Si notre société de consommation actuelle invite à penser que les Hommes deviendraient propriétaires des choses par un acte d’achat complètement déconnecté de la nature, ce texte écrit au XVIIème siècle nous permet au contraire de retourner au fondement même de la propriété. Ainsi l’auteur défend que c’est par son travail que l’Homme obtient la propriété. En effet, l’ensemble des efforts qu’il met en œuvre lui permet de soustraire un bien à la nature, mais aussi à la communauté dont il n’a d’ailleurs pas besoin du consentement pour devenir propriétaire. Cette thèse est d’abord évoquée au début du texte puis clairement confirmée à la fin : « Le travail, qui est mien, mettant ces choses hors de l’état commun où elles étaient, les as fixées et me les a appropriées » (l.25-27).

Le premier argument donné dans le sens de sa thèse est le suivant : « On ne saurait contester que ce dont il se nourrit, en cette occasion ne lui appartienne légitimement » (l. 3). A travers celui-ci Locke cherche à montrer que l’acte de se nourrir est porteur de la notion de propriété. C’est-à-dire que ce que l’on ingère nous appartient forcément. Ce premier argument à pour qualité de présenter un constat irréfutable, Locke fait le choix de s’appuyer sur une base solide, c’est-à-dire ce dont on est sûr, pour convaincre le lecteur. Ainsi même si celui-ci reste encore imprécis (on ne connait pas encore le rôle du travail et son lien avec la nourriture), il permet de nous amener vers la suite du raisonnement.

A travers ce texte, Locke s’interroge donc sur les origines de la propriété. D’emblée celle-ci semble se rattacher au travail, mais dans quelles mesures exactement ?

Structure de l’argumentation

Globalement, Locke structure son texte en quatre parties, autour de l’exemple d’un homme qui cherche à se nourrir de « glands » ou de « pommes », mais il pourrait en fait s’agir de tout aliment naturel.

Dans un premier temps, Locke formule une première fois sa thèse à l’aide d’une observation, d’un constat que personne ne semble pouvoir mettre en doute : l’homme devient propriétaire de ce dont il se nourrit (l.1-4).

Néanmoins cette affirmation ne suffit pas. L’auteur cherche donc à déterminer précisément l’instant où l’homme obtient la propriété de ce dont il se nourrit (l.4-11). Ainsi, « je demande donc » (l.4) introduit une série de questions où plusieurs moments sont évoqués : la digestion, l’alimentation, la cuisson, le transport et enfin la cueillette. La cueillette est assimilée au travail, et celui-ci s’impose comme le véritable instant ou s’acquiert la propriété puisque c’est le premier acte de la chaîne et qu’il permet séparer les biens particuliers des biens naturels.

Puis, l’auteur confronte ses idées à une objection que l’on pourrait opposer à sa thèse (l.11-25). Celle-ci consiste à dire qu’il faudrait le consentement de tous pour obtenir la propriété particulière d’un bien commun. Cette objection est démontée en tout point de vue. D’une part, elle est apportée par des questions rhétoriques qui invitent à répondre que non, mais surtout, Locke continue de développer l’exemple de l’homme qui désire se nourrir. Ainsi l’auteur fait passer cette idée pour absurde car irréalisable et dangereuse. En effet, les conséquences d’une telle contrainte entraîneraient la mort de l’homme. A l’échelle de l’humanité, personne ne pourrait plus subvenir à ses besoins et l’on serait voué à disparaître. Cet argument est donc pleinement réfuté.

Enfin, l’auteur conclut sur sa thèse finale qui n’est autre que la thèse du début (l.25-27). Evidemment, celle-ci est enrichie et renforcée par les étapes précédentes de la réflexion philosophique ce qui lui confère une certaine légitimité.

Réflexion / discussion :

Rappel de la problématique dégagée :

On s’interroge sur les origines et le fondement de la propriété. D’emblée celle-ci semble se rattacher au travail, mais dans quelles mesures exactement ?

Tout d’abord, selon Locke, la propriété trouve bien sa source dans le travail de l’Homme. En effet, c’est la valeur du travail qu’il ajoute au bien commun et naturel, qui lui permet de le détacher du reste et de le faire sien. Pour Locke, le moment précis où se phénomène se produit dans son exemple et celui de la cueillette où l’homme amasse les fruits : « il est visible qu’il n’y a rien qui puisse les rendre siennes, que le soin et la peine qu’il prend de les cueillir et de les amasser «  (l.7-8). Si Rousseau est en accord sur le fait que le travail fonde la propriété, celui-ci admet néanmoins cette propriété à un autre moment que celui de la simple cueillette : « il en prend possession en y plantant une fève » (l.11-12, texte 2). Il ne s’agit plus d’un travail de collecte en fonction des opportunités qu’offre la nature mais bien d’un travail de la terre. Ainsi, la culture de la terre semble représenter une charge de travail supplémentaire, ce qui lui confère plus de valeur et par la même, donne plus de légitimité à la propriété.

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