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Socialisme, communisme et syndicalisme en Allemagne depuis 1875

Chronologie : Socialisme, communisme et syndicalisme en Allemagne depuis 1875. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  8 Janvier 2017  •  Chronologie  •  3 149 Mots (13 Pages)  •  827 Vues

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        L'Allemagne connaît l'essor lié à la Révolution industrielle comme pratiquement toute l'Europe. L'intensification de son activité industrielle fait apparaître une masse dominante dans la population : les ouvriers. Ainsi, la création et l'essor de mouvements protégeant cette majorité de la population active se sont vu naître comme le socialisme, le communisme ou le syndicalisme. Le socialisme est un mouvement né au début du XIXe siècle qui a été une des grandes idéologies qui a marqué l'Europe et particulièrement l'Allemagne. Les socialistes souhaitaient tous parvenir à l'égalité et à la liberté, mais de manières différentes ; certains choisissent la réforme pacifique et d'autres, la révolution violente. Dès 1848, Karl Marx domine le socialisme avec la théorie de « lutte des classes » et à partir de 1917, des partis communistes basés sur la Révolution russe se développent. En Allemagne, l'évolution de ses partis et du syndicalisme sont tout à fait particulières. Quelles ont été les évolutions du socialisme, du communisme et du syndicalisme en Allemagne depuis 1875 ? Nous étudierons dans un premier temps la naissance et l'affirmation du socialisme et du mouvement ouvrier, puis leur division et leur anéantissement, et enfin le mouvement ouvrier depuis 1945.

        Tout d'abord, nous allons étudier la naissance et l'affirmation du socialisme et du mouvement ouvrier en Allemagne à partir de 1875.

        La deuxième révolution industrielle a permis au socialisme et au mouvement ouvrir de voir le jour avec un exode rural et une urbanisation en Europe, particulièrement en Allemagne. A la fin du XIXe siècle le nombre d'ouvriers augmente et devient important. Dans les années 1860, l'Association générale des travailleurs allemands (ADAV) fondé par Ferdinand Lassalle et le Parti Social-démocrate des travailleurs (SDAP) fondé par Wilhelm Liebknecht et August Belm voient le jour. Le SDAP est fondé à partir d'idées marxistes, c'est à dire que le communisme doit être l'aboutissement d'une évolution passant par la prise de pouvoir par le prolétariat et sa dictature qui imposera une société sans classes et sans appareil étatique, c'est un socialisme révolutionnaire ils veulent obtenir le pouvoir par la force et opérer une mutation révolutionnaire de la société, alors que l'ADAV est un socialisme réformiste ; ils veulent conquérir l’État de manière pacifique et pensent que la libération de la classe ouvrière doit se faire grâce au suffrage universel. Ces deux mouvements voient le jour avec de nombreuses associations ouvrières. Ces mouvements sont défenseurs de la classe ouvrière qui, comme nous l'avons dit précédemment, est de plus en plus nombreuse. Ils se fondent tous deux sur un refus du capitalisme, l'idéologie dominante à cette époque. Dès 1848, dans l'essai politico-philosophique de Karl Marx intitulé Manifeste du parti communiste, Karl Marx et Friedrich Engels dénoncent l'exploitation du prolétariat par la bourgeoisie qui détient le capital ; d'après eux, il existe une lutte des classes qui devrait permettre à la classe ouvrière de renverser l'ordre économique et social par la révolution afin de mettre en place une société sans classe et sans État comme le prône les idées marxistes. Le mouvement ouvrier européen, particulièrement le mouvement ouvrier allemand sont inspirés par cette idée révolutionnaire. En 1875, la fusion de l'ADAV et du SDAP fait naître le premier parti socialiste européen lors du congrès de Gotha en 1875 ; ainsi naît le Parti Socialiste des Ouvriers Allemands (SAP). Lors du Congrès de la Halle en 1890, le SAP devient le SPD (Parti social démocrate allemand). Le SPD se divise en deux courants, l'un des deux prône la révolution et l'autre veut réformer la société de manière légale.

        On notera que depuis les début du mouvement socialiste allemand celui-ci est divisé par un aspect révolutionnaire et réformiste qui souhaite prendre le pouvoir par la force de la révolution, et par un aspect pacifiste qui estime que la défense du mouvement ouvrier doit avoir lieu pacifiquement grâce à un suffrage universel. Suite à cela, le socialisme et le syndicalisme s'affirmeront dans la vie allemande.

        En effet, le socialisme veut améliorer les conditions de vie et de travail de la classe ouvrière et faire de l’État un État démocratique. Même s'il existe un parlement élu au suffrage universel, celui-ci peut être dissout par le Chancelier et l'Empereur qui détiennent le pouvoir exécutif, et comme les aspirations démocratiques se développent avec le mouvement ouvrier, le chancelier Bismarck fait adopter en 1878 des lois « antisocialistes » interdisant le SPD et les syndicats, les obligeant ainsi à vivre dans la clandestinité. Dans les années 1880-1890, pour tenter de faire disparaître le socialisme, il fait voter l'assurance maladie, l'assurance sociale, l'assurance vieillesse et invalidité, fait réduire le temps de travail des femmes et impose un repos hebdomadaire obligatoire. Cette tentative est un échec et il lève en 1890 les lois antisocialistes. Le SPD devient alors l'un des partis les plus puissants d'Allemagne avec 1 million d'adhérents au Reichstag en 1912 : c'est un parti de masse. Ainsi, le parti social-démocrate, un parti qui soutient une forme de socialisme où un parti de masse, soutenu par les syndicats, est à l'initiative de réformes sociales. Rapidement, la proximité entre le parti social-démocrate et le mouvement syndical s'installe. En 1892, le mouvement syndical gagne en organisation grâce au « syndicats libres » auprès de la Confédération nationale syndicale. En 1902, Carl Legien organise la première conférence internationale syndicale. Les dirigeants syndicaux intègrent massivement le SPD et les adhérents de la Confédération rejoignent le parti social-démocrate, ce qui créé une force commune entre le syndicat et le parti. Ainsi, le sentiment de solidarité de classe dans le mouvement ouvrier est renforcé. Au début du XIXe siècle, le nombre de syndiqués dépasse les 2,5 millions et les grèves se multiplient en Allemagne ; il y en a eu plus de 800 en 1900 et plus de 3000 mouvements de grève en 1906. A la veille de la Première Guerre Mondiale, le SPD est le parti le plus représenté au Reichstag avec 35% des voix en 1912. Ce parti de masse est très organisé : dans les usines, les villes, les länders, au niveau fédéral... Il travaille et finance les organisations ouvrières partenaires de la Confédération nationale des syndicats.

        Pourtant, malgré l'unité officielle du mouvement ouvrier, la rupture entre les partisans de la stratégie réformiste et les éléments révolutionnaires persiste.

        En 1914, le SPD et la Confédération syndicale se rangent derrière l'Union sacrée demandée à l'ensemble de la classe politique par l'Empereur Guillaume II. Les députés socialistes au Reichstag votent les crédits pour la guerre. Enfin, malgré les restrictions imposées, le nombre de grève devient négligeable ; le réflexe patriotique l'emporte sur la théorie marxiste. Ainsi, une déchirure se créée au sein du mouvement ouvrier. La frange révolutionnaire, celle hostile à la stratégie réformiste, dénonce le ralliement à la guerre comme une trahison des idéaux révolutionnaires. Rosa Luxembourg et Karl Liebknecht, deux militants du SPD, sont exclus de celui-ci et forment en 1915 la « Ligue spartakiste » et rejoignent les socialistes hostiles à la guerre dans le Parti social-démocrate indépendant, fondé en 1917. En Suisse sont organisées les conférences de Kienthal et Zimmerwald par des socialistes européens favorables à une « paix blanche » et a la fin des hostilités ; des représentants du Parti social-démocrate indépendant y participent et sont sensible à la propagande pacifiste des bolcheviques après la révolution d'octobre 1917. Après l'abdication de Guillaume II après la défaite de novembre 1918, le SPD est favorable à la mise en place d'une république parlementaire alors que l'USPD et les spartakistes considèrent que la situation est propice à une prise de pouvoir révolutionnaire. Le KPD (parti communiste d'Allemagne) est foncé par les spartakistes selon les idées de Lénine. Une vague révolutionnaire se propage entre 1918 et 1919 : des conseils d'ouvriers et de soldats voient le jour et le mouvement de grève se développe. Friedrich Ebert, le premier Présient de la nouvelle République, et Gustav Noske, son ministre de la défense, font réprimer ce mouvement en novembre 1919. Luxembourg et Liebknecht sont assassinés ce même mois. Cette répression est vue comme une trahison par une partie de la classe ouvrière et elle marque une rupture au sein de la gauche allemande.

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