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Permanence et réaffirmation de la royauté pendant le Moyen-Age

Dissertation : Permanence et réaffirmation de la royauté pendant le Moyen-Age. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  13 Novembre 2018  •  Dissertation  •  2 622 Mots (11 Pages)  •  699 Vues

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Aux abords de l’an mil, avec pour cause le démantèlement de l’Empire carolingien, le pouvoir des princes territoriaux va se substituer à celui du pouvoir central. Ainsi, le pouvoir dans le monde féodal revient essentiellement aux feudataires, certains ayant acquis de véritables états féodaux. Ces princes, bien que officiellement dépendants du roi, règnent en réalité comme maître de leur propre territoire et ne se présente quasiment jamais à la Cour du Roi que ce soit les Princes du Sud à l’image du comte de Toulouse ou encore du Duc de Normandie concernant les Princes du Nord. Souvent plus riches que le Roi de par l’étendu de leur territoire par exemple, ils s’avèrent donc plus puissants.

Le roi apparaît donc alors comme un paradoxe puisqu’il n’est plus la source de l’autorité publique.

Durant cette période c’est-à-dire jusqu’au milieu du XIIème siècle, l’institution royale va donc se maintenir d’un point de vue structurel, formel.

Dans la seconde moitié du XIIème siècle, Philippe II dit « Auguste » va marquer une véritable césure dans cette autorité royale. Après près de 200 ans sous le règne des Capétiens, il doit alors faire face à quelques difficultés à cause notamment d’une société qui fonctionne en réalité en l’absence d’un roi. C’est à ce moment là donc que l’institution royale va récupérer son pouvoir. En effet, le capétien sera alors capable de reconstruire son autorité avec de nombreux éléments dont il dispose comme les symboles avec le sacre pouvant être donné comme exemple ou encore une descendance dynastique qui ne s’arrêtera pas avec aucune querelle de succession. En s’appuyant en plus de cela sur une conception du pouvoir qui n’est pas celui des seigneurs féodaux, le roi ne va plus chercher à en avoir toujours plus. Il va ainsi s’appuyer sur des mécanismes juridiques avec la suzeraineté notamment. Le système féodal va alors se révéler comme une véritable aide pour le Roi pour lui permettre de reconquérir son pouvoir. C’est de ce fait qu’il deviendra à partir de la deuxième moitié du XIIème siècle donc, suzerain de tous les seigneurs.

La féodalité, symbole de l’éclatement des pouvoirs publics, n’a donc en réalité, pas entériner la fin de l’institution royale qui a donc persisté. Le roi, de simple prince parmi tous les princes féodaux, va donc au fur et à mesure se réaffirmer afin de surpasser le monde féodal qu’est le monde entre le Xème et le XIIIème siècle notamment.

Au Xème siècle, le roi est indéniablement faible, nous pouvons alors nous interroger sur comment une institution royale avec une autorité très faible malgré sa persistance va-t-elle réussir à se restaurer en une institution royale forte avec donc une autorité centrale.

Afin d’apporter la réponse la plus claire possible, nous étudierons en premier lieu la permanence de l’institution royale du Xème siècle à la première partie du XIIème siècle. Après avoir expliqué cette permanence nous analyserons les facteurs qui ont permis la réaffirmation de cette institution royale à partir de la seconde moitié du XIIème siècle et ce jusqu’au XIIIème siècle.

Débutons maintenant en tentant de comprendre comment l’institution royale a-t-elle réussi à rester permanente dans la France féodale.

I. La permanence de l’institution royale dans la France féodale (du Xème siècle à la première moitié du XIIème siècle)

A la mort de Louis V en mai 987, Charles de Lorraine, son oncle et héritier légitime n’accède pas au trône, les grands du royaume ayant choisi Hugues Capet, petit fils de Robert 1er pour prendre la succession du royaume. Par cet acte, les grands se pensent alors en mesure de manipuler le roi, vu comme relativement faible (l’électivité royale réduisant considérablement l’autorité des capétiens). En revanche, ce processus se révèle être avantageux également pour les Capétiens puisque ce dernier apporte une sécurité vis-à-vis de l’indivisibilité du royaume ayant pour conséquence une conservation de l’institution royale.

A. Une permanence s’expliquant par une transmission du caractère royal chez les premiers Capétiens

Cette permanence de l’institution royale a tout d’abord été rendu possible par Hugues Capet à travers la restauration de l’hérité de la fonction royale qui avait disparu à cause notamment de l’élection royale. Pour cela, le sacre s’est révélé être l’élément indispensable à Hugues Capet. Conscient de sa faiblesse politique, Hugues Capet va faire sacrer son fils Robert en 987 comme l’avait fait Pépin le Bref, plus de 200 ans plus tôt, en 754 avec ses deux fils. L’Eglise est alors circonspecte puisque Hugues Capet se servait d’elle pour une succession politique, ce à quoi ce dernier répond qu’il fait cela en cas de mort (les comtes espagnols réclament alors son soutien par rapport aux musulmans). Ainsi, il y aura directement un roi. Mais par le sacre anticipé qui va se reproduire de façon permanente jusqu’au règne de Philippe II Auguste, les Capétiens se donnent ainsi un supplément de légitimité ce qui éviter toutes contestations au moment notamment des successions. Règnent alors deux rois, le roi couronné (Rex coronatus) et son successeur devenu légitime par le sacre qui est le roi désigné (Rex designatus).

Ce système du sacrement anticipé va alors disparaître au moment du règne de Philippe Auguste, nous somme à la fin du XIIème siècle. L’institution royale est alors suffisamment réaffirmée pour que l’hérédité soit restaurée.

Mais pour permettre cette permanence de l’institution royale, une règle a eu une place très importante : la règle de primogéniture. En effet, cette règle permet une indivision du royaume contrairement à l’époque des mérovingiens et carolingiens où la division entre les fils du roi était une véritable coutume.

Ainsi, dans ce système, il sera décidé que l’aîné des fils du roi succède à son père. C’est donc le fils aîné qui succède à son père et à qui revient la couronne ce qui pourrait être source de conflits avec les cadets. La solution se dégage alors avec le système des apanages. Ce système oblige ainsi le roi à donner à ses frères des terres pour que chacun puisse subsister à ses besoins mais également des biens divers en contribution au rang princier de chacun. Cette pratique qui se développe à partir du XIème siècle, va devenir de plus en plus courante au cours du XIIème et XIIIème siècle. En 1031 par exemple, le roi Henri 1er fait don à son frère cadet de la Bourgogne. Ce système comme nous

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