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Les Crises Au Moyen Age

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Par   •  29 Mars 2015  •  5 385 Mots (22 Pages)  •  1 323 Vues

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Le Moyen Âge tardif, aussi appelé Bas Moyen Âge, est une époque distinguée par l'historiographie pour désigner la fin du Moyen Âge en France, en particulier les XIVe et XVe siècles. Vers 1300, la croissance et la prospérité de l'Europe stagnent. Une série de famines et des pestes, comme la grande famine de 1315-1317 et la peste noire, réduisent la population européenne de moitié. La France connait de graves révoltes paysannes telle que la Jacquerie ainsi que plus d'un siècle de conflit intermittent : la guerre de Cent Ans. L'unité de l'Église catholique est également brisée par le Grand Schisme d'Occident. Collectivement, ces événements sont parfois appelés ce que l'on appelle la « crise de la fin du Moyen Âge ». Malgré ces crises, le XIVe siècle est synonyme de progrès dans les arts et dans les sciences avec la redécouverte des textes de la Grèce antique et de la Rome antique : c'est le début de la Renaissance italienne, qui aboutira à la réforme protestante. La période coïncide par ailleurs avec les Grandes découvertes, qui font suite à l'extension de l'Empire ottoman et la chute de Constantinople en 1453, coupant toute possibilité de commerce avec l'Est et conduisant les Européens à trouver de nouvelles routes commerciales. Ces découvertes renforcent l'économie et de la puissance des nations européennes. C'est la période de transition entre la fin du Moyen Âge et l'Époque moderne. En ce qui nous concerne, nous allons plus particulièrement nous intéresser aux deux crises majeures qui marquent cette période : celle du milieu du XIVe siècle que nous pouvons approximativement situer entre 1340 et 1365, et celle du début du XVe siècle qui se situe à peu près entre 1410 et 1420 même si les limites de ces crises sont floues étant donné qu’il ne s’agit pas là de phénomènes ponctuels mais d’évènements se fixant dans un temps long impliquant des causes et des conséquences loin d’être immédiates. Il est cependant intéressant de s’attarder sur ces deux crises qui marquent chacune des périodes importantes pour le royaume de France en plein cœur de la Guerre de Cent Ans.

A ce propos, nous allons essayer de savoir si, dans cette crise globale de la fin du Moyen Age, celles du milieu du XIVe siècle et du début du XVe siècle sont comparables.

Dans le but de répondre à cette interrogation, il faut, en premier lieu s’attarder sur la mise en place de ces crises qui ne sont pas survenues subitement mais qui s’inscrivent dans un long processus de déclin, puis, il est nécessaire d’analyser les domaines multiples touchées par ces crises pour terminer par le rôle tenu par la classe dominante au cours de ces évènements.

Les deux crises qui nous intéressent prennent forme progressivement.

Elles sont toutes deux précédées d’une période de croissance. La période qui précède la crise du milieu du XIVe siècle marque une indéniable croissance féodale qui touche tous les domaines de la société en passant par l’économie, la démographie, le commerce, la politique et plus généralement le dynamisme d’ensemble de l’occident. La population d’occident a triplée entre 1050 et 1300, la « banane bleue » qui s’étend de Londres à Milan et que nous connaissons aujourd’hui pour sa forte activité économique et sa forte densité de population existe déjà à cette époque et la colonisation agraire connaît un véritable essor. Des réseaux de bourgs qui règnent par le marché se constituent, les conditions juridiques s’améliorent ce diminue la domination de l’homme sur l’homme, l’explosion minière dope la croissance et permet le développement des formes de crédit. Une véritable « économie monétaire de production » s’est donc mise en place en France à la fin du XIIIe siècle selon Keynes.

Quant à la période qui précède la crise de 1410-1420, il ne s’agit certes pas d’une période de croissance, mais d’un temps de reconstruction du pays après la précédente crise qui n’en est pas moins caractérisé par une véritable reprise de l’activité et un nouvel essor des domaines précédemment évoqués jusqu’alors en déprise. Dès 1370, Charles V entreprend en compagnie de son connétable Du Guesclin une reconquête de la Normandie et du Sud-Ouest aux mains des anglais. Les situations politiques et militaires sont plus apaisées grâce à la signature de la paix de Brétigny-Calais en 1360. Le roi Charles V a une réelle volonté de restaurer l’autorité du souverain jusque-là mise à mal. Ce processus passe une relance économique marquée par la stabilité du Franc en vue de favoriser les échanges, rend permanente une fiscalité initialement provisoire et renégociée tous les ans aux états généraux et applique une politique de grands travaux. Il met peu à peu en place un mode de gouvernement basé sur ses conseillers, favorise la décentralisation grâce aux apanages ce qui a pour effet de donner naissance au « sentiment national ».

Cette croissance qui atteint ses limites évolue dans les deux cas vers une dépression. En effet, dans un cas comme dans l’autre cette croissance et cet essor national ne vont pas durer. Pour chacune des deux crises, un point de rupture clair voit le jour. En ce qui concerne la crise du milieu du XIVe siècle, il s’agit indéniablement de l’arrivée au pouvoir des Valois en la personne royale de Philippe VI en 1328, même s’il n’y a pas de lien de cause à effet. Il s’agit en fait d’un blocage interne au système mis en place qui résulte de l’impossibilité technique de continuer à défricher. Cela constitue le point de départ de la crise qui va s’enchaîner dans un effet « domino ». Les terres disponibles sont divisées, nourrissent donc moins de monde ce qui crée une baisse démographique. Les prix arrêtent d’augmenter à partir de 1318, les paysans arrêtent donc de consommer par manque de moyen de qui impacte fortement la production industrielle. Parallèlement, les nobles qui reçoivent moins d’impôts s’endettent pour continuer de garder leur train de vie alors que les princes augmentent les impôts sur une population déjà appauvrit, ce qui a un effet catastrophique. La date de 1328 est symbolique puisqu’elle marque l’apogée des difficultés qui touchent le pays avec une lignée royale qui peine à se renouveler et qui est contrainte à un passage entre Capétiens et Valois ce qui marque une faiblesse dynastique et la naissance d’une contestation de l’autorité royale.

Pour la crise du début du XVe siècle, la date à retenir comme point de rupture est celle de 1392. Là encore, il s’agit plus d’une date symbolique que d’une réelle catastrophe

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