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Commentaire : la table de Banasa

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Par   •  30 Janvier 2018  •  Commentaire de texte  •  1 510 Mots (7 Pages)  •  1 932 Vues

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Étude de document : La table de Banasa

Sujet : L’extension de la citoyenneté romaine

        L’octroi de la citoyenneté romaine était dans certains cas une récompense pour services rendus. Ce statut offrant de nombreux privilèges, il était souvent convoité notamment par les élites romanisées des peuples conquis, comme Julianus dans le texte. Ainsi la citoyenneté romaine ici est offerte à cet homme qui fait partie des élites de son peuple en raison « d’une très grande loyauté » ainsi que d’une « soumission à nos intérêts ». Julianus a donc probablement obtenu la citoyenneté romaine parce qu’il ne s’est pas révolté, et son peuple non plus. Cela permet à l’Empire romain de tenir les territoires conquis avec peu de soldats car si les chefs et les élites ne se révoltent pas, il n’y aura pas de sédition de la part de la population. La citoyenneté romaine peut également être offerte en temps de guerre pour nouer des alliances ou faire tomber des cités ennemies. Elle peut également être donnée pour récompenser des services rendus à l’Empire, comme cela a peut-être été le cas pour Julianus, pour des « mérites indiscutables appelant la faveur impériale ». Ainsi, l’Empire assoit une importante influence sur les élites des peuples conquis.

        Ce texte montre cependant qu’il n’est pas aisé d’obtenir la citoyenneté romaine. L’empereur peut, il est vrai, l’accorder à un individu ou à toute une cité. Mais le document nous indique qu’il faut en formuler le souhait, « à la demande d’Aurélius Julianus », mais surtout, il semble qu’il soit nécessaire d’avoir le soutien d’un citoyen romain influent « requête sur recommandation par lettre de Vallius Maximianus », « lettre de l’empereur à Coiiedius Maximus, gouverneur de Maurétanie ». Un gouverneur est un citoyen romain nommé par l’empereur pour diriger une province, un ensemble de cités. Ses missions sont de mater les révoltes, de prélever les impôts et de surveiller les grands travaux, comme la construction d’une route ou d’un aqueduc. Cela peut renvoyer à la situation des métèques à Athènes au Vème et IVème siècle avant J.-C. qui étaient les étrangers de condition libre domiciliés à Athènes. Ils devaient avoir un hôte, un Athénien qui se portait garant de ce dernier. Cette lettre semble donc montrer qu’il est nécessaire d’avoir un citoyen romain important qui soutienne la demande de citoyenneté et malgré tout, cette démarche prend du temps, onze ans pour ce cas. Une fois cette décision actée, elle est inscrite dans le « registre des empereurs qui ont octroyé le droit de cité romaine », les Romains tiennent donc des registres écrits des dons de citoyenneté romaine. Bien que ces documents offrent un bel aperçu de la procédure d’octroi de la citoyenneté romaine par les empereurs, ils ne sont pas neutres et dans le premier texte, Marc-Aurèle flatte l’égo de Julianus en expliquant qu’il n’est « pas habituel » d’octroyer la citoyenneté à des pérégrins notamment à des membres du peuple des Zegrenses. Or cela n’est pas tout à fait exact car la politique de l’Empire est d’intégrer les peuples conquis en leur offrant la citoyenneté au fil du temps, cela fait partie de la romanisation. En effet, plus de 100 ans plus tôt, l’empereur Claude a prononcé le discours inscrit sur les tables Claudiennes qui permet aux Gaulois d’accéder à la citoyenneté romaine.

L’empereur peut donc offrir la citoyenneté romaine à un homme ou un groupe. Cependant, il existe d’autre façons d’obtenir cette position dont le document ne fait pas allusion. Le droit du sang est évidemment un de ces moyens, le fils légitime d’un mariage légitime entre un citoyen et une citoyenne romaine aura la citoyenneté romaine. Un esclave peut également obtenir ce statut s’il est affranchi par un citoyen romain. Quiconque se sera engagé et aura terminé le service militaire de vingt-cinq ans accèdera à cette position. C’est un moyen très utilisé par les pérégrins, les hommes libres de l’Empire ayant la citoyenneté locale. Enfin, la gestion d’une magistrature d’une cité de droit latin permet de devenir citoyen romain. Cependant, ce sont les élites locales qui sont le plus concernées par ce moyen car ce sont essentiellement elles qui accèdent aux magistratures.

        La citoyenneté romaine offre de nombreux droits et privilèges tout en conservant le droit local. Pour commencer, elle offre des privilèges juridiques. Ainsi le citoyen ne peut être torturé et ne peut être jugé que par des magistrats eux-mêmes citoyens romains. Il peut également faire appel au jugement de l’empereur. Il bénéficie du droit romain, un code de loi écrit servant aux jugements. En effet, à cette époque, les jugements se font le plus souvent en se basant sur la coutume orale. Le citoyen bénéficiait également de droits politiques, le droit d’éligibilité et le droit de vote, mais ceux-ci ont progressivement disparu sous l’Empire au Ier siècle. Cependant les plus riches peuvent encore entrer au Sénat et exercer des magistratures. En contrepartie de cette perte, les citoyens bénéficient des distributions de pain, d’argent, de nourriture et des spectacles offerts par l’empereur. Cela permet même aux plus pauvres de vivre selon le mode de vie de l’otium. Tous comme le port de la toge ou la tria nomina, les trois noms inscrits dans le registre d’État civil, l’otium est une manifestation du statut de citoyen. Celui-ci pratique donc des activités intellectuelles, va aux spectacles et aux thermes et s’occupe de la gestion de la cité.  Le citoyen romain bénéficie également habituellement de privilèges fiscaux et ne paie pas l’impôt direct mais ici, la citoyenneté n’offre pas de diminution des impôts, « sans diminution des tributs et taxes à payer au Fisc. ». Le citoyen romain a donc également des devoirs. Il doit payer des impôts à l’Empire comme la taxe de commerce ou la taxe sur les héritages. Les plus riches doivent également pratiquer l’évergétisme et donc financer des fêtes, des spectacles, des bâtiments publics… Quant au service militaire, il n’est plus obligatoire depuis le Ier siècle avant J.-C.

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