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Commentaire Iliade, Homère, Chant XVI

Commentaire de texte : Commentaire Iliade, Homère, Chant XVI. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  17 Février 2018  •  Commentaire de texte  •  2 009 Mots (9 Pages)  •  1 952 Vues

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Les civilisations de la Grèce antique ont laissé peu de traces écrites de leur passage sur terre. Cependant, quelques documents écrits dépassent la simple comptabilité et donnent des aperçus de la vie politique et la société dans le monde grec. Les poèmes homériques sont de ceux-ci. En effet, l’Iliade et l’Odyssée, seuls épisodes restant du très fameux Cycle troyen homérique, ont non seulement été un moyen d’éduquer le peuple grec mais représentent également le socle de la culture et de la civilisation occidentale. Théoriquement rédigés entre 750 et 700 avant J.-C., leur étude par les historiens est primordiale de par la retranscription des faits et actions d’une civilisation. Cependant, il faut garder à l’esprit que ces récits sont des récits poétiques, ils sont donc porteurs de mythe et reposent largement sur l’existence d’une religion polythéiste exacerbée. L’Iliade retranscrit la dixième année de la guerre de Troie, guerre qui a pour origine l’enlèvement d’Hélène, épouse du roi grec Mélénas, par le prince troyen Pâris. Les épisodes évoqués ne se regroupent que sur une cinquantaine de jour et se concentrent sur la colère d’Achille et sa vengeance au sujet de la mort de Patrocle, laissant ainsi de coté l’origine et l’issue du siège de Troie par les Achéens. Le chant XVI issu de ce récit porte sur la préparation au combat de Patrocle et des Thessaliens pour une attaque des troyens qui portera le nom de « Patroclie ». Nous nous demandons alors dans quelles mesures cet extrait de l’Iliade d’Homère nous renseigne sur la préparation au combat en Grèce antique. Dans une première partie, nous étudierons l’armement typique du combattant grec à travers celui du Héro Patrocle. Dans une seconde partie, nous nous intéresserons à l’organisation du corps militaire lors des batailles, par l’étude de l’équipement des Thessaliens.

L’armement du Héro grec Patrocle est largement abordé de par l’importante symbolique des armes qu’Achille lui permet de porter lors de son combat contre les troyens. Achille, en proposant à Patrocle de revêtir ses armes passe une sorte d’accord avec celui-ci à la vue des victoires troyennes. Il laisse Patrocle combattre les troyens car il a déposé les armes depuis l’enlèvement de sa captive, Briséis, par Agamemnon. En échange de cela, Patrocle lui promet qu’il ne poussera pas l’assaut jusqu’aux remparts de Troie afin de laisser à Achille le duel final avec Hector. Cet extrait est ouvert par les paroles d’Achille, le discours direct (l. 2-4) tenu va accentuer la véracité des propos. Il interpelle Patrocle et lui parle à l’impératif: « Hâte-toi » (l. 2) et « Revêts » (l. 3). Achille est donc considéré supérieur à celui-ci. Or, nous pouvons remarquer que ces Héros sont proches car Achille en vient même à lui prêter ses armes d’airain, réputées pour leur richesses et leur robustesse. De plus, Achille qualifie Patrocle de « noble et vaillant » (l. 2), et, il est intéressant de remarquer que dans le chant XV, Patrocle en vient aux larmes face à Achille afin de le convaincre de le laisser combattre. L’importance de leur relation est donc indéniable. Nous pouvons également remarquer qu’Achille craint le début de la perte des grecs. En effet, il accepte que Patrocle combatte à sa place, non seulement car il est trop fier pour rompre sa promesse qu’il ne combattrait pas avant qu’on lui rende Briséis, mais aussi, car il sent arriver le début d’une victoire Troyenne: « j’aperçois l’éclat des flammes sur nos navires » (l. 2). La victoire possible des troyens est alors assimilée à la fin de la félicité des grecs: « je crains qu’ils n’envahissent notre flotte, et qu’il ne nous reste plus de salut » (l. 3). Achille reviens donc sur sa décision, attribue des soldats à Patrocle et lui prête son armure afin de garder l’honneur de la Grèce sauf.

L’armement de Patrocle avec les armes d’Achille est un moment majeur, car doté d’une lourde symbolique. Les armes de celui-ci sont réputées pour être invincibles est de grande richesse, elles sont faites en airain, utilisé comme un synonyme de bronze dans l’antiquité. En effet, on retrouve le champs lexical du prestige et de la magnificence dans cet extrait: « airain éclatant » (l.5), « riches brodequins » (l. 5-6), « agrafes d’argent » (l. 6), « riche et brillante cuirasse » (l. 6-7), « glaive d’airain enrichit d’argent » (l. 7), et « casque soigneusement travaillé » (l. 8). Patrocle va utiliser toutes les armes d’Achille sauf une, « il ne touche point à la forte, à la grande, à la pesante lance du petit fils Éacide ». Cette lance est réservée à Achille, seul à pouvoir la maitriser, elle lui a été donnée par son père Pelée et possède un caractère merveilleux, ayant été offerte par Chiron, un centaure vivant sur le mont Pélion, éducateur d’Achille et d’autres Héros notables tel qu’Heracles. Il possède donc une force divine qui fait que seuls les descendants de Zeus se trouvent en le pouvoir de l’utiliser. Cela place encore une fois Achille en position de supériorité face à Patrocle. Cet aspect est exacerbé dans la phrase: « nul parmi les grecs n’aurait su l’ébranler » (l.11). La description, très détaillée, de cet armement porte à penser qu’Homère retranscrit sensiblement l’armement utilisé par les Grecs au combat: « brodequins » (l. 6), « agrafes » (l. 6), « cuirasse » (l. 7), « glaive » (l. 7), « bouclier » (l. 8), « casque (…) ombragé d’une épaisse crinière, et surmonté d’une aigrette » (l. 8). Il est intéressant de remarquer que les armes utilisées ici, si l’on en fait la restitution, ne couvrent pas tout le corps. Les héros sembleraient donc ne pas chercher l’invulnérabilité mais le combat d’homme à homme afin de vaincre ou mourir dans la gloire.

L’armement de Patrocle passe également par l’attelage des chevaux du char d’Achille dont il va se servir dans cet épisode. Cette tâche est remise à Automédon, conducteur de char d’Achille, il est fidèle dans le combat et est décrit comme ayant de l’estime pour Patrocle, « après le redoutable Achille, c’était le héro qu’il honorait le plus » (l. 15). Les chevaux attelés ont ici beaucoup d’importance. En effet, leur provenance et leurs qualités sont mise en exergue. Les Chevaux Xanthe et Balie sont qualifiés d’ « agiles » (l. 16),

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