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En quoi le chant XVIII de l’Iliade nous informe-t-il sur l’organisation socio-économique des cités grecques dans le monde homérique ?

TD : En quoi le chant XVIII de l’Iliade nous informe-t-il sur l’organisation socio-économique des cités grecques dans le monde homérique ?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  8 Mars 2018  •  TD  •  2 042 Mots (9 Pages)  •  2 267 Vues

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Contexte :

        Les historiens s’accordent à penser que l’Iliade a été écrit au VIII avant J.C par Homère ; ses 24 chants racontent la querelle entre Agamemnon et Achille, dont le XVIIIe est une description du bouclier d’Achille construit par Héphaïstos. Agamemnon fut le Roi de Mycènes et le chef de l’expédition contre Troie ; il diriga les
Achéens, l’ensemble des grecs présents devant Troie.
        Durant la dixième année de siège, les troupes grecques prirent Lyrnessos pour couper les vivres de Troie et c'est ainsi que Briséis fut enlevée et donnée à Achille. Agamemnon, lui, reçu comme part butin Chryséis, fille d’un prêtre d'
Apollon. Ce dernier demanda le retour de son enfant contre une rançon, mais Agamemnon refusa ; Apollon, frappa alors les Grecs d'une peste dévastatrice. Afin d’en stopper la propagation, Agamemnon dû rendre Chryséis, mais à titre de compensation, s'attribua Briséis. Par la suite, Achille refusa de combattre à cause de la colère qu’il entretenait pour Agamemnon. Devant l'avancée des Troyens, il permis toutefois à Patrocle d'emprunter son armure pour repousser l'ennemi hors du camp grec. Son ami fut tué par Hector qui, ultime humiliation, s'empara des armes d'Achille. La mère de ce dernier, la déesse marine Thétis, vit son fils, nu de toute arme, décidé à venger la mort de Patrocle, et demanda alors à Héphaïstos, Dieu du feu et de la forge, de lui en offrir de nouvelles.
        
        Homère nous décrit ici ce qui apparaît sur le bouclier qu’Éphaïstos construit à Achille ; une cité en paix, une en guerre, la dichotomie d’une société entière ancrée dans le contexte historique de la guerre de Troie.

        En quoi le chant XVIII de l’Iliade nous informe-t-il sur l’organisation socio-économique des cités grecques dans le monde homérique ?

        Cet extrait est donc une description du bouclier d’Achille forgé par Héphaïstos, dont je vais vous présenter une analyse linéaire. Il traite du caractère divin du dit bouclier et de sa conception, et nous offre plusieurs représentations du monde homérique.


Analyse :

L1 : « deux villes des mortels, deux belles »
        - Dans ces deux paragraphes, il n’y a la description que de la cité en paix. Le chant XVIII compte aussi la description d’une cité en guerre. Cet élément dichotomique est à ancrer temporellement dans le récit : ce bouclier est forgé avant le combat entre Achille et Hector. Aussi, la civilisation grecque connaît une alternance perpétuelle entre guerre et paix ; elles ont construit leur histoire, sont compatible et complémentaires.

L2-L3 : « Les mariées…-… la marche nuptiale »
        - Ici on voit que l’ensemble de la cité partage la joie des mariées -féminin- : c’est le moment où les femmes quittent leur père pour aller s’installer avec leur mari.

L3-L4 : « De jeunes danseurs…-… leurs accords »

        - Un environnement festif est décrit, personnifié par ces « jeunes » danseurs. Nous y reviendrons.

L4-L6 : « Les femmes…-… sont sur la place »
        - ici c’est une division des tâches selon le sexe qui apparaît : la femme est dans son habitat alors que l’homme est à l’Agora. Le statut de citoyen est octroyé aux hommes.
La femme est « ce beau mal » envoyé par les Dieux pour se venger du vol du feu par Prométhé, ce qui explique son exclusion de la vie politique, et sa mise sous tutelle masculine.

L6-L9 : « Une querelle…-… divise en deux camps »
        - On peut y voir un malentendu : la méprise d’Hector, qui pense avoir tué Achille lorsque Patrocle tombe avec son armure. Ceci devient alors un conflit personnel : l’un pense avoir finit la guerre, alors que pour le second, elle vient réellement de commencer. Le populaire se divisant en deux camps serait alors les armées troyennes et grecques.

L10-L13 : « Les vieillards…-… le plus droit »
        - Les vieillards incarnent ici le jugement : ils tiennent le sceptre, instrument royal, divin, qui leur confère l’autorité. La dimension d’égalité des voix est très forte dans cet extrait. Aussi, c’est l’exemple qui permet d’ajouter une hiérarchie d’activité selon l’âge : les « jeunes gens » dansent, alors que « les vieillards » rendent justice. L’accès aux rôles politiques se fait à travers les âges, à partir de 18 ans pour la citoyenneté, et jusqu’à 60 ans, à Sparte, pour le Conseil des Anciens

L14-23 : « Il y fit…-… sans arrêt les approvisionnent »
        - Dans cet extrait c’est le monde agricole grecque qui est imagé. Dans « Les travaux et les jours », Hésiode présente un calendrier agricole très complet, comme il l’est ici : le labour, la récolte mais aussi les vendanges. Les saisons s’enchaînent sur le bouclier. On peut remarquer que le travail énoncé par Homère est rapide et maîtrisé. Maitrisé car les outils, les terres et les hommes sont dédiés à ce travail agricole, dans une société dans laquelle l’agriculture représente une part importante de l’économie, symbolisée ici par le matériaux utilisé : l’or.

L20 et 23-24 : « Le Roi…-… est joyeux »

        - Le Roi ici, malgré qu’il ait un sceptre, est seul et en silence. Il est opposé aux « vieillards » qui précédemment rendait un jugement sur une place publique. Ceci participe à la création de l’image d’une société isonomique, dans laquelle la figure royale est relayée au second plan pour laissé place au pouvoir de la collectivité, et à l’égalité de tous, caractère premier de la Polis grecque.

L24-26 : « Les hérauts…-… farine blanche »
        - On revient aux rôles et avantages sociaux : les héraults ont un boeuf, alors que les femmes prépare de la farine pour les ouvriers. Il y a une différenciation dans l’alimentation selon la catégorie social à laquelle on appartient.

L26-29 : « Il y fit figurer…-… vendangent la vigne »
        - La vigne, seconde de la triade méditerranéenne, est aussi représentée en or, et est abondante. L’enclos d’étain et les hautains d’argent la protègent et signifient son importance culturel. Les matériaux sont forgés ensemble, de la main d’un Dieu, malgré que leur découverte et leur utilisation ne soient pas arrivées au même moment.

L29-33 : « Des filles et…-… leurs pieds bondissant »
        - On revient ici à la hiérarchie d’activité selon l’âge : les jeunes gens s’amusent, encore exempt des responsabilités de la Polis, et des conceptions des adultes.
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