Extrait 1 de Sido, Colette, 1930
Commentaire de texte : Extrait 1 de Sido, Colette, 1930. Recherche parmi 302 000+ dissertationsPar petit-cookie • 24 Juin 2025 • Commentaire de texte • 1 474 Mots (6 Pages) • 9 Vues
LL7 : Extrait 1 de Sido, Colette, 1930.
Ce corrigé n’est pas le mien mais il est pertinent. Je rends donc à César ce qui appartient à César : vous pourrez retrouver tout cela sur https://jpeuxpasjaibacdefrancais.wordpress.com/2023/05/09/explication-lineaire-car-jaimais-tant-laube-sido-colette/
N’hésitez pas à croiser les regards et à compléter avec l’analyse d’Amélie Vioux : https://commentairecompose.fr/sido-colette-car-j-aimais-tant-l-aube/
Projet de lecture : La lecture du texte nous invite à nous demander comment les souvenirs de Colette sont ravivés grâce à la sollicitation des sens.
Mouvements : L’extrait étudié débute par le réveil à l’aube de Colette, se poursuit par une communion privilégiée avec la nature, et se termine avec le regard de Colette sur l’enfant qu’elle était.
I/ Le réveil à l’aube.
L’extrait s’ouvre sur un souvenir, d’enfance lequel est introduit par un verbe de sentiment conjugué à l’imparfait : « Car j’aimais tant l’aube » (l 1) Néanmoins, l’adverbe « déjà » permet de faire le lien entre l’enfance et l’âge adulte puisqu’il montre que Colette nourrit encore cet amour pour le lever du jour. Sido apparaît, comme dans l’épisode du merle, tel un être extraordinaire, supérieur dans la mesure où c’est elle qui semble offrir ce spectacle à sa fille. En effet, le substantif : « récompense » la peint comme une mère nature. Pour contempler la beauté du monde, le réveil a lieu tôt comme le révèle le complément circonstanciel de temps : « à trois heures et demie » (l 2) Le verbe de mouvement : « je m’en allais » (l 2) qui n’est pas sans évoquer le premier vers du poème « Ma Bohème » de Rimbaud : « Je m’en allais les poings dans mes poches crevées », signe le début du vagabondage de Colette. Le lieu dans lequel se rend la narratrice paraît reculé en témoigne la personnification : « des terres maraîchères quise réfugiaientdans le pli étroit de la rivière » (l 3) Nous retrouvons l’image d’une nature secrète, préservée et nourricière, rappelant le mythe de l’âge d’or, comme le précise le rythme ternaire : « les fraises, les cassis et les groseilles barbues » (l 3-4)
II/ Une communion privilégiée avec la nature.
C’est bien plus qu’une promenade dans la nature que Colette décrit, c’est une communion, une fusion. Ce que nous pouvons noter, en premier lieu, c’est que la nature est endormie et que la narratrice va vivre un moment privilégié. Les trois adjectifs : « un bleu originel, humide et confus » (l 5) plantent un décor mystérieux qui trouble les sens. Notons ici que la nature est bleue, couleur composant plusieurs éléments du monde et couleur que Colette privilégie énormément dans ses écrits. Le brouillard entoure la jeune fille jusqu’à faire corps avec elle. Il est vrai qu’elle plonge, au sens propre comme au sens figuré, dans le paysage. Progressivement, chaque partie de son corps va être en communion avec la nature et ce grâce à la personnification : « « le brouillard retenu par son poids baignait d’abord mes jambes puis mon petit torse bien fait, atteignait mes lèvres, mes oreilles et mes narines plus sensibles que tout le reste de mon corps… » (l 6 à 8) Il y a une forme de synesthésie dans la mesure où le brouillard paraît brouiller les sens : « mes lèvres, mes oreilles et mes narines » Il devient un brouillard que Colette goûte, entend et surtout respire. La narratrice mesure la chance qui est la sienne. L’énumération : « C’est sur ce chemin, c’est à cette heure que je prenais conscience de mon prix, d’un état de grâce indicible et de ma connivence avec le premier souffle accouru, le premier oiseau, le soleil encore ovale, déformé par son éclosion… » (l 8 à 11) rend compte du privilège qui lui est offert. Le lecteur ressent le bonheur de l’enfant mais également celui de l’écrivaine adulte qui se remémore cet instant. Elle est décrite comme observant la Terre à son commencement, comme si elle était le premier être à parcourir le monde. En effet, la répétition de l’adjectif « premier » : « le premier souffle accru, le premier oiseau » (l 10) et la métaphore du soleil : « le soleil encore ovale, déformé par son éclosion … » semblent indiquer que Colette assiste à la naissance du monde.
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