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Colette extrait de Sido : «J’aimais tant l’aube...»

Fiche de lecture : Colette extrait de Sido : «J’aimais tant l’aube...». Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  16 Février 2015  •  Fiche de lecture  •  1 628 Mots (7 Pages)  •  3 950 Vues

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Colette extrait de Sido : « J’aimais tant l’aube… »

COMMENTAIRE CORRIGE

I LA MAGIE D’UN PAYSAGED’AUBE:

1) Un paysage des origines :

-La nature est présentée au commencement du jour, au moment de son éveil ; ce paysage se caractérise par sa nouveauté. Il semble remonter aux origines de la création du monde :

• Le champ lexical des origines : « premier souffle », « premier oiseau », « bleu originel » (ce qui date des origines), les « sources »(qui donnent naissance aux rivières)

• La métaphore de l’éclosion : « le soleil encore ovale, déformé par son éclosion » ; le soleil est comparé à un œuf sur le point d’éclore pour donner naissance à un oiseau ; il semble naître sous nos yeux.

2) Un refuge :

Dans cet univers idyllique, Colette enfant se sent complètement à l’abri de tout danger.

• Le paysage est séparé du monde des hommes par le brouillard qui forme une sorte de barrière protectrice.

• Le paysage est retiré dans un « pli étroit » : il s’agit d’un monde caché donc sécurisant.

• Cf la formule : « ce pays mal pensant était sans dangers »

3) Un monde où règnent la douceur et le calme:

Dans ce monde tout respire la paix et le calme :

• Les couleurs : bleu, vert, couleur blanche du brouillard.

• Le rythme régulier et incantatoire crée une impression de paix profonde

• Le rythme ternaire : « vers les fraises, les cassis et les groseilles barbues » ; « …dans un bleu originel, humide et confus ».

• Les répétitions fréquentes créent aussi un rythme incantatoire et berçant : répétition des formules « vers », « A trois heures et demie », « c’est », « premier », « pas avant ».

4) Une nature féconde :

Dans ce monde décidément paradisiaque, la nature s’inscrit sous le signe de la fécondité et de la richesse.

• L’expression « terres maraîchères » montre qu’il s’agit de terres qui sont fertiles (puisqu’elles produisent des fruits)

• L’énumération : « vers les fraises, les cassis et les groseilles barbues » témoigne aussi de cette richesse soulignée par les pluriels. La nature semble regorger de fruits qui excitent le désir et la gourmandise de l’enfant.

Cet univers apparaît presque comme une sorte de terre promise.

Transition : la nature ici est presque maternelle dans la mesure où elle est à la fois le monde des origines et un monde fécond. En ce sens, on comprend que l’enfant entretienne un rapport privilégié avec elle.

II L’ACCORD ENTRE L’ENFANT ET LA NATURE :

1) Des liens de similitude entre la nature et l’enfant :

-Il existe une profonde parenté , voire une sorte de filiation entre l’enfant et la nature :

• On peut repérer qu’il y a une sorte de symétrie entre l’âge de la petite et l’âge de la journée ; on peut dire que la nature et l’enfant sont toutes deux à l’aube de leur existence. De même que la nature s’éveille à la vie, de même l’enfant s’éveille à elle-même, prend peu à peu conscience de son existence, fait la découverte de son corps : « C’est à cette heure que je prenais conscience de mon prix » ; « Le brouillard retenu par son poids baignait d’abord mes jambes, puis mon petit torse bien fait, atteignait mes lèvres, mes oreilles et mes narines plus sensibles que le reste de mon corps… » la gradation nous montre comment progressivement elle s’imprègne du brouillard et de la nature de façon générale.

• Il y a une véritable osmose entre l’enfant et la nature, à tel point que l’enfant semble refléter la nature : « ...à cause des yeux bleus assombris par la verdure » ; l’enfant semble se confondre avec la nature.

• Cela est confirmé par l’animalisation dont l’enfant fait l’objet : « …pas avant d’avoir […] décrit un grand circuit de chien qui chasse seul »

2) Une communion avec la nature par le biais des sensations : l’hédonisme de Colette

-Ce contact avec la nature ne va pas sans une certaine sensualité tout à fait caractéristique de l’univers de Colette ; on note l’extrême acuité des sens, la réceptivité de la jeune fille qui semble être à l’affût des moindres sensations:

• L e lexique des sensations est très riche et varié ; ce sont pratiquement toutes les sensations qui sont sollicitées : sensation tactile : « humide », « baignait » ; sensation visuelle : « bleu » ; sensation auditive : « sanglot » ; sensation gustative : « la première avait goût de feuille de chêne, la seconde de fer et de tige de jacinthe ». Ici, nous voyons que par le simple fait de boire de l’eau de source, elle peut communier avec le monde minéral (« fer ») et végétal (« chêne », « jacinthe »)

• Les allitérations en sifflantes traduisent le plaisir ressenti par Colette au moment où elle goûte l’eau des deux sources.

Nous retrouvons là l’hédonisme propre à Colette ; le séjour dans la nature permet une découverte du plaisir des sensations.

3) Un culte

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