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« Sido », La nostalgie de l’enfance, Colette

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Par   •  22 Janvier 2023  •  Commentaire de texte  •  1 583 Mots (7 Pages)  •  648 Vues

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DM Français : Commentaire

« Sido », La nostalgie de l’enfance, Colette

Colette, romancière du XXe siècle, est connue pour ses œuvres riches et fines de ses descriptions, de ses environnements ainsi que de ses sentiments. Elle se démarque en écrivant grâce à une vision sensorielle du monde. Dans son œuvre « Sido » et dans ce texte en particulier, on peut assister, grâce à une description, une éloge, un témoignage de l’amour profond et éternel de ses parents qu’elle a pu admirer au cours de son enfance. Par quels principes inaliénables et sentiments perçus à cette époque perdue, la nostalgie qu’elle éprouve est-elle marquée ? On peut répondre à cette question par trois axes perçus dans l’œuvre de Colette : L’Amour sous différentes facettes, l’Affirmation des genres et la Décadence du corps mais pas de l’âme.

Tout d’abord, ce texte présente l’amour sous ses différentes facette. Nous pouvons observer un amour joueur, qui peut se traduire par un comportement enfantin autant par Le Capitaine que par Sido de manière plus mesurée. Le père de Colette joue un jeu infantile et immature avec « paye (…) ou ne passe pas », comme un garçon taquin dans la cour de récréation, quémandant son  « péage familier » par un baiser. Sa mère n’est pas de reste avec sa « malice supérieure [qui] rajeunissait soudain tout son visage », on peut presque voir son air espiègle, comme un enfant sur le point de révéler un secret. On peut aussi voir un pouvoir de guérison presque divin de l’amour, une fontaine de jouvence qui guérit les maux et rajeunit la peau (« se penchait hors de son lit »). De plus, le jeu de mot « roi des maîtres-chanteurs » montre un amusement, le Capitaine lui fait du chantage (ne meure pas avant moi ou je me tuerais) et lui chante son amour innocemment sous sa fenêtre. L’apparition de ce « roi » peut également faire penser à un conte, avec un souverain troubadour et arnaqueur.

Ensuite, on peut voir un aspect différent de cet amour qui est plus irrité. Il apparaît grâce à une comparaison et au champ lexical de la guêpe par ce baiser « au vol » »comme une piqûre », Sido obtempère mais pas sans montrer son agacement envers la démonstration publique. Cette gêne est encore affichée lorsqu’elle devient « muette » et part « sans un mot », périphrase et redondance qui montre sa colère d’avoir été forcée à ‘étaler’ ce geste intime devant ses enfants, comme si cette acte l’avait laissée interloquée, bouche bée. Plus tard, « elle tournait la tête de l’autre côté », elle se détourne pouvant paraître froide mais cette séparation offre au couple plus de rationalité et ne pas se faire submerger par les émotions.

Pourtant, tout cela dépeint un amour profond et pur. L’époux, a une « dévotion fougueuse » pour sa femme, il ferait tout pour elle, il lui donnerait le monde avec une ardeur impétueuse sans regarder en arrière. L’expression « aux amants, aux époux bien épris » peut être référée à une sorte de commémoration et d’un euphémisme pour ne pas parler d’amour. Cette répétition différenciée permet d’appuyer sur le caractère marié et amoureux du couple. On observe l’attention que porte le Capitaine à sa bien aimée, il est « attentif à tout ce qui venait d’elle », il est soucieux du bruit de ses pas, le son de sa voix, son état physique et morale.

Ce texte évoque également une affirmation des genres. Pour commencer, on peut observer un homme autoritaire. Le Capitaine affiche un air sévère, il utilise l’impératif lorsqu’il parle à sa femme : « Gare, si tu ne guéris pas », avec sa demande, compliquée à satisfaire étant donné qu’elle n’a aucun pouvoir sur son état, il la menace mais on peut facilement associer celle-ci à sa peur de la perdre. Cette idée de menace est reprise avec une allitération en ‘’s’’, « sa menace, son exigence sans merci » peut faire penser à un serpent à l’affût de sa proie, il ne lui laisse aucun choix, elle ne doit pas mourir avant lui, il lui demande quelque chose d’ordre divin, le moment de sa mort. Pourtant, cette autorité montre ses limites, en effet, on peut voir qu’il « ordonnait » mais aussi qu’« il obéissait ». Cela forme une contradiction, sur la forme c’est lui qui dirige et donne les ordres mais rien ne surpassera l’autorité de sa femme sur lui.

Son épouse d’un autre côté affiche un air désintéressé mais cela n’est possible que par son caractère pudique concernant ses sentiments. Elle se dénigre une fois en se rabaissant avec l’adverbe ‘’que’’ dans « qu’une femme ». On peut voir qu’elle cache ses sentiments et vit avec, la négation « ne meure presque jamais volontairement » le montre, elle arriverait à continuer à vivre car elle pourrait ignorer ce qu’elle ressent. De même, elle possède une raison de vivre, que son maris ne possède pas, ses enfants, dans le texte, un parallélisme le montre avec  « je vous ais, (…) lui ne vous a pas », la négation montre la différence que joue les enfants dans la vie des deux époux. Le refus de montrer ses sentiments se montre jusque dans la narration avec l’antiphrase « rêvait un peu », elle pense, elle cauchemarde peut-être mais elle ne rêve pas réellement au décès de son époux.

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