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Crépuscule de Florentin Bidault

Commentaire de texte : Crépuscule de Florentin Bidault. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  17 Décembre 2023  •  Commentaire de texte  •  1 490 Mots (6 Pages)  •  59 Vues

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Florentin Bidault, un professeur de philosophie, rédige et publie en 2022 son premier recueil intitulé Le sourire de L’Absolu. Dans ses poèmes, il nous fait part de sentiments divers et variés dans quatre sections, dont la troisième, « Au cœur de la nuit » dont le thème principal est l’errance, où il met en scène un personnage dont la seule envie est de errer dans la nuit. Cette nuit est représentée dans « Crépuscule », un poème qui fait découvrir au lecteur un monde fantasmé que le personnage souhaite nous faire partager.

Mais, comment le poète arrive-t-il, durant cette balade nocturne, à créer un contraste entre la joie et la tristesse ?

Dans un premier temps, nous montrerons la description des sentiments joviaux présents dans le poème, puis nous analyserons la détresse dont il veut nous faire part.

Durant tout le poème, le poète nous envoûte de sa vision de la nuit grâce à sa description du bonheur absolu dans une atmosphère paisible et joyeuse mais aussi remplie d’amour qu’il ressent durant ses balades nocturnes.


        De ce bonheur, une atmosphère paisible et joyeuse est ressentie tout au long du poème. Bidault décrit la nuit à l’aide de termes tendres comme une « atmosphère magnifique » qui permettent aussi de découvrir un endroit où il se sent plus « à l’aise » (v. 7), un havre de paix qui le libère de ses pensées sombres de la journée « Tout s’éclaire quand le soleil s’enfuit » (v. 18). Mais avant tout, ce havre de paix est représenté tout au long du poème grâce à l’allitération en [ s ] avec « [s]’endorment », « [s]ilence » et « pen[sent » par exemple, évoquant le doux silence de cette scène nocturne, une scène dont seulement le sifflement du vent est entendu, un silence paisible et confortable. Ces sentiments sont actuels, l’utilisation du présent est signe que le poète inscrit sa poésie dans un temps qui n'a ni passé, ni futur. Le poète dépeint son confort et son bien-être jusqu’à la composition de ce texte, où il se donne une totale liberté, puisque la versification est libre, accompagnée d’une ponctuation légère qui dévoile la douceur du moment. Mais monsieur Bidault use de la longueur des vers pour accentuer ses propos, comme lorsqu’il parle d’« heures dilatées » (v. 13) qu’il transpose dans ce texte en créant un schéma croissant en ajoutant entre le vers 16 à 21, deux syllabes supplémentaires, débutant avec un hexasyllabe puis se terminant sur un vers libre composé de 16 syllabes. Ce schéma définit la dilatation des heures passées sous le ciel noir et de « ses plaisirs » (v. 13) qui l’accompagne. Lorsque le poète se sent mal, la nuit est telle une psychiatrie, où il éprouvera une part de bonheur seulement en marchant sans but particulier « Subitement, me vient l’envie d’aller marcher déambuler » (v. 22 et 23), qui est accentuée grâce au rejet du vers 22 à 23 avec « Déambuler ».

        Néanmoins, ce bonheur est dû à l’amour qu’il porte envers la nuit « je suis tombé amoureux de la nuit » (v.19). Pour parler de la nuit, le poète la personnifie tel une femme, celle-ci lui « a montré les cauchemars, les rêves et les insomnies » (v. 21), il a pu découvrir les différentes facettes de la vie grâce à elle, celle qu’il aime tant. L’amour est représenté tout au long du poème avec son champ lexical « amoureux » (v. 19) et « cœur » (v. 12). Son histoire d’amour avec la nuit nous est racontée par le philosophe, cet amour n’est pas un choix, mais bien un coup de foudre qui lui a fait avoir des sentiments pour elle, « Moi je ne l’ai jamais choisie, c’est elle qui m’a pris » (v. 20), « moi », un pronom personnel, donne un côté plus tendre à cette scène. Bidault garde à l’esprit sa nuit bien-aimée, sa nuit bien à lui vu son usage de l’anaphore de « nuit » du vers 13 à 15 qui crée un effet incantatoire et donc magique à celle-ci. La nuit devient sa possession, son lieu de répit bien à lui en employant « à moi » (v. 15)

Ainsi, la nuit se résume au poète comme un endroit jovial et confortable. Un endroit qui lui est propre où il se sent libre d’être mais aussi d’aimer la nuit qu’il connaît, une personnification de la femme-aimée.  


        Mais de sa vision surréaliste, il nous plonge dans son côté sombre et déprimant rempli aussi de solitude qui nous permet de percevoir la détresse dans laquelle le poète est.


         Chaque moment de joie du poète se transforme en une tristesse pesante. Il exprime dans ce poème que la joie n’est pas faite pour lui, chaque « écho de fête » (v. 28) « n’est pas de mon monde » (v. 29). Le poète n’a pas le droit de ressentir de la joie selon lui, son monde est un monde triste, un bonheur coincé entre des sentiments mélancoliques, comme il nous le montre au vers 21, dans son accumulation, où « rêves » sont coincées entre « cauchemars » et « insomnies ». Une profonde dépression est dissimulée ainsi que des idées noires. Il retrouve dans la nuit, un côté sombre et mortel, celui-ci se rapproche d’une mort « ceux qui la nuit errent près des tombes » (v. 9) mais aussi, lorsqu'il nous parle de la « voûte cosmique », le cosmos qui est un endroit vaste mais aussi inconnu, un espace considéré comme glacial, comme la mort. Puis tout au long du poème, on remarque l’allitération en [ r ] avec « noctu[r]nes », « solitai[r]es » mais aussi « aut[r]ui » qui nous fait un écho au fait de mourir. L’histoire d’amour pourtant romantique que vivait le philosophe avec la nuit, peut aussi être interprétée comme une contrainte « moi je ne l’ai jamais choisi, c’est elle qui m’a pris », avec « jamais », un adverbe de temps qui aggrave ce sentiment malheureux non-consentant. L’utilisation du passé composé avec « m’a pris » dans ce vers montre qu’il est déjà trop tard, il n’y a plus de retour en arrière, étant donné que le passé composé permet de faire part d’une action accomplie.

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