Choderlos de Laclos, Les liaisons dangereuses, lettre LXXXI : la marquise de Merteuil au vicomte de Valmont
Cours : Choderlos de Laclos, Les liaisons dangereuses, lettre LXXXI : la marquise de Merteuil au vicomte de Valmont. Recherche parmi 303 000+ dissertationsPar TheKarma • 17 Décembre 2025 • Cours • 501 Mots (3 Pages) • 175 Vues
Introduction
Publié en 1782, Les Liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos est un roman épistolaire qui met en scène une société aristocratique dominée par la manipulation et le libertinage.
Dans la lettre LXXXI, la marquise de Merteuil écrit au vicomte de Valmont pour lui révéler comment, dès l’enfance, elle a appris à dissimuler ses pensées et maîtriser son image afin de survivre et de dominer dans un monde défavorable aux femmes.
Problématique possible :
Comment cette lettre constitue-t-elle un autoportrait de Merteuil en stratège lucide et toute-puissante ?
Mouvements du texte
On peut diviser le texte en trois mouvements linéaires.
Mouvement 1 (du début à « ceux qu’on cherchait à me cacher »)
👉 L’apprentissage de l’observation et du silence
Dès le début, Merteuil insiste sur sa condition de jeune fille soumise : elle est « vouée par état au silence et à l’inaction ». Cette contrainte sociale est immédiatement retournée à son avantage.
Les verbes « observer », « réfléchir », « recueillir » montrent qu’elle développe une intelligence stratégique, fondée sur l’analyse des autres.
Le contraste entre ce que les autres croient (« étourdie ou distraite ») et ce qu’elle fait réellement souligne la duplicité du personnage.
➡️ Merteuil apparaît déjà comme une manipulatrice consciente, qui comprend le pouvoir de l’apparence.
Mouvement 2 (de « Cette utile curiosité » à « cette puissance »)
👉 La maîtrise du corps et des émotions
Dans ce passage, Merteuil décrit un travail sur elle-même presque scientifique.
Le vocabulaire de l’effort et de la rigueur (« soin », « peine », « zèle ») montre que sa domination n’est pas naturelle mais construite.
Elle apprend à contrôler ses émotions, notamment la joie et la douleur, allant jusqu’à se causer des « douleurs volontaires ».
La physionomie devient un instrument : son visage est un masque qu’elle façonne.
➡️ Ce passage transforme Merteuil en artiste de la dissimulation, presque inhumaine, ce qui renforce son image de femme dangereuse et puissante.
Mouvement 3 (de « J’étais bien jeune encore » à la fin)
👉 La naissance d’une identité autonome et dominatrice
Merteuil insiste sur son isolement intellectuel : elle n’a « que [sa] pensée ».
Elle se décrit comme une actrice, capable de changer de rôle selon les circonstances. Les verbes « régler », « observer », « montrer » révèlent une maîtrise totale de son image publique.
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