CHODERLOS DE LACLOS, Les Liaisons dangereuses, lettre CLII (extrait)

1) Une attaque frontale …

a- Des reproches au vicomte de Valmont

La première critique de la part de la marquise, qui est très négative pour un libertin, assimile Valmont a un mari. En effet, sa lettre est décrite comme étant « la plus maritale », renforcée par un superlatif. Nous observons également une polyptote « jaloux », « jalousie » afin d’insister sur le comportement du vicomte.

La marquise lui reproche aussi de ne plus être le même. L’ironie « je vous en prie, Vicomte, si vous le retrouvez, amenez-le moi ; celui-là sera toujours bien reçu » ; montre que tant que le vicomte n’aura pas changé son attitude, celui-ci ainsi que ses lettres seront mal reçues.

b- Une indignation profonde

Ce ton d’indignation est marqué par la présence de nombreuses phrases exclamatives « je ne saurais le concevoir » ainsi que des questions rhétoriques « mais qu’avez-vous pu en conclure ».

De plus, les apostrophes « Vicomte », permettent d’insister sur le destinataire de cette lettre. La première est suivie de l’objectif de la lettre tandis que les autres ci sont toujours suivies de reproches.

c- Une motivation par l’orgueil

Nous pouvons voir que la marquise affirmer ses principes. Elle est libertine par plaisir et volonté non pas parce qu’elle en a besoin « je ne voulais tromper que pour mon plaisir, et non par nécessité ». Nous pouvons noter une intention didactique de par des symétries comme « ce n'est assurément pas... c'est uniquement pour », « ce n'est même pas... c'est qu'il... c'est qu'enfin... ». La marquise souhaite instruire le vicomte.

2) … au service de l’égalité des sexes

a- Une femme supérieure

Dans cette lettre, la marquise se montre supérieure particulièrement à Valmont mais aussi par rapport aux hommes en général. Cette supériorité se traduit par le refus de lui donner des réponses « je ne vous dirais rien » et une certaine insolence « vous ne méritez pas davantage que je me justifie ». La supériorité vis-à-vis aux hommes, elle, est illustrée par « mais ce qu’il m’aurait gêné que quelqu’un eût eu seulement le droit de s’en plaindre » montre que tout mari n’aurait eu aucuns droits sur elles et sur ses actions.

b- La revendication d’une femme

Elle souhaite vivre en tant que femme libre dont la conduite n’est dictée par personne. « c’est qu’elle n’a eu ni le don de me plaire, ni le pouvoir de m’intimider » montre que la marquise juge qu’aucun critique par un homme est utile et n’aura un impact sur elle .

c- Un combat pour la femme

Il y plusieurs étapes dans la structuration du raisonnement. La marquise débute par « Savez-vous » qui montre la didactique de la lettre. Elle va ensuite expliquée que son indignation est dû est fortement lie au remariage « pourquoi je ne me suis jamais remariée ». Tout le corps de la lettre est centré autour de la maitrise des hommes sur les femmes. La marquise de Merteuil prône une émancipation de femmes sous la domination des hommes.

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