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Le Misanthrope, Molière

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Par   •  17 Avril 2020  •  Cours  •  1 896 Mots (8 Pages)  •  467 Vues

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Explication de texte :

le Misanthrope acte I scène 1

Cette explication de texte est une explication linéaire, comme vous devrez faire à l'oral du bac, c'est-à-dire qu'on a commencé par annoncer le plan, l'organisation de l'extrait puis on étudie chaque partie dans l'ordre.

En classe, nous avons étudié :

  1. les vers 1 à 16
  2. les vers 17 à 36
  • Révisez l’introduction et ces deux premières parties, relisez les idées importantes et apprenez par cœur les informations sur le classicisme et les procédés littéraires. Vous devez être capable de retrouver le nom du procédé à partir de l'exemple ou de la définition du procédé et vice versa.

        3) Suite de l'explication :

A partir du vers 36, Philinte, dont le nom évoque la « philanthropie », évoque des cas concrets  où « il faut bien » être un peu hypocrite. La répétition de cette expression au vers 38 ou 65 ou encore « il est bon de » au vers 76 indique que selon lui, il s'agit d'une nécessité sociale. Il emploie donc la métaphore de la « monnaie » que l'on doit rendre au vers 38, un parallélisme de construction au vers 40 et  le champ lexical de la politesse avec des expressions comme « quand on est du monde » au vers 65 = quand on vit en société, « dehors civils » au vers 66 qui veut dire qu'il faut bien se comporter ou encore « bienséance » au vers 77 = politesse. Ce nom commun renvoie également à la règle classique de la bienséance = il ne faut pas choquer. Philinte se fait l'écho ici de la morale classique, il semble être le porte-parole de l'auteur.

On observe une très nette opposition avec Alceste, dont la misanthropie s'affirme dans ses vers. Alors que Philinte emploie des tournures impersonnelles comme « il faut bien » ou le pronom indéfini « on » qui indiquent qu'il appartient à la société, Alceste emploie en anaphore le pronom « je », grâce auquel il se distingue du reste des hommes. Il déclare d'ailleurs au vers 63 « je veux qu'on me distingue ». Il affirme sa conception de l'humanité avec l'expression « je veux » aux vers 35 et 69 et sa misanthropie (= haine du genre humain) au vers 41 « je ne puis souffrir » = je ne peux pas supporter, « et je ne hais rien tant » au vers 43 alors que Philinte est présenté au vers 64 comme « l'ami du genre humain ».

L'opposition entre les deux personnages est mise en relief par l'adverbe de négation « non » en anaphore au vers 41, 53 (répété deux fois pour traduire l'énervement d'Alceste) et 67.

Alceste exagère et s'énerve en répétant le juron « Morbleu » au vers 60 ou 109 ou encore la métaphore de la prostitution au vers 54. Pour lui, Philinte est comme une prostituée qui fait semblant d'aimer! Ces exagérations font rire Philinte qui croit d'abord que c'est une « plaisanterie » (v.34), disant au vers 87 « Vous vous moquez » et souligne à quel point Alceste est « ridicule » (vers 74 et 108). Cela met en relief le comique du personnage d'Alceste. D'ailleurs Philinte dit au vers 106 que son « courroux contre les mœurs du temps » = sa colère contre les gens de son époque « donne la comédie ».

Le comique se poursuit à partir du vers 81 : répliques très courtes. A chaque fois Philinte donne des exemples de situations où il est impossible pour lui de dire la vérité, sous forme de questions rhétoriques et Alceste répond par l'affirmative. Ce qui est comique, c'est qu'en principe, une question rhétorique n'attend pas de réponse. Par exemple, quand Philinte demande s'il irait dire à une vieille nommée Emilie qu'elle est un peu trop vieille pour continuer à faire la belle et à se maquiller, la réponse attendue est non bien sûr mais Alceste répond « Sans doute » ou « Oui » = comique de répétition aussi.

A partir du vers 91, le spectateur identifie clairement Alceste comme « le misanthrope » : Alceste est le personnage principal éponyme =  il donne son surnom à la pièce = titre et sous-titre.

« Philinte : Vous voulez un grand mal à la nature humaine !

Alceste : Oui, j'ai conçu pour elle une effroyable haine. »

« Alceste : je hais tous les hommes » dérivation (= répétition d'un mot de la même famille : haine/hais, humaine / hommes mises en relief par un chiasme.

Alceste est le misanthrope, il est aussi « l'atrabilaire » du sous-titre « l'atrabilaire amoureux ». En latin ater, atra = noir(e) donc un atrabilaire est quelqu'un qui secrète trop de bile noire. Le mot mélancolie vient lui aussi de là car en grec mélas =« noir » et khōlé = « la bile ». Quelqu'un de mélancolique est donc quelqu'un à l'origine qui avait un excès de bile noire.  En effet dans l'Antiquité, le médecin Hippocrate a développé ce qu'on appelle « la théorie des 4 humeurs ».

Élaborée au 4ème siècle av. J.-C., cette doctrine médicale de la théorie des humeurs a joué un rôle prépondérant dans l'histoire de la médecine jusqu'à la fin du XVIIIe siècle environ :

cette théorie considèrait que la santé de l'âme comme celle du corps résidait dans l'équilibre des humeurs — sang, flegme, bile jaune, bile noire.

Alceste aurait trop de bile noire, ce qui expliquerait son caractère. En effet au vers 90, il déclare que sa « bile » s'échauffe et qu'il « entre en une humeur noire, en un chagrin profond ». L'adjectif « noir » est répété au vers 98 « je ris des noirs accès »et le mot « bile » au vers 166. Dans ce vers, il s'oppose au « flegme » de Philinte. Toujours selon Hippocrate , ce liquide entrait dans la composition du sang de certaines personnes et les rendait particulièrement calmes. Aujourd'hui, l'adjectif « flegmatique » existe toujours et vient de cette théorie d'Hippocrate = quelqu'un de flegmatique est quelqu'un qui sait garder son sang froid : ce mot est répété trois fois v.166-167-168 = insistance. Opposition Philinte /Alceste.

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