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Fiche de cour sur la conscience

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Par   •  13 Novembre 2022  •  Cours  •  2 645 Mots (11 Pages)  •  238 Vues

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CONSCIENCE-INCONSCIENT-CONSCIENCE MORALE

PREAMBULE : »Le noir occupe tout sauf les quelques points où se concentre l’expression de la pensée »André Malraux

Le XVII ème siècle voit la naissance du sujet « fondateur » ... de la conscience, de la science… Ce que Descartes inaugure dans son Cogito : « je pense donc je suis » s’élabore et se reflète dans plusieurs domaines (la science verra un Galilée posant le sujet connaissant et maîtrisant les phénomènes de la nature, devenant par ce fait-même un « rival » de Dieu et de l’Eglise), dont ici la peinture de son contemporain : G. de La Tour.

Contemplons ces quatre toiles célèbres de de La Tour au thème biblique (l’Evangile). Elles mettent en scène un même personnage, celui de Madeleine. Pécheresse repentie (courtisane), Madeleine se tourne vers la vie intérieure. Il s’agit là d’une véritable conversion vers la lumière intérieure de la conscience et la spiritualité. Cette lumière intérieure, dans les quatre tableaux est symbolisée par la flamme d’une chandelle dont le reflet éclaire et le miroir, et le sujet Madeleine. Deux toiles sur quatre figurent le miroir. La troisième toile présente un riche miroir, doré, objet de coquetterie et de volupté . Le collier, jeté négligemment sur la table présente Madeleine, encore richement vêtue, venant à peine de renoncer à la luxure. Madeleine semble encore habitée par les affres qui la tiraillent entre l’appel du monde et le renoncement. Le deuxième tableau présente un miroir plus sobre et dépouillé (cadre de bois) où se reflète le crâne intervenant dans les quatre toiles. Ce crâne représente les « vanités » du monde et constitue une tradition en peinture depuis le Moyen Age (Les « Vanitas »).Evoquant la mort, le crâne rappelle la nécessité de veiller au salut de l’âme. Cette méditation est-elle un Mémento mori (prière en souvenir des morts) ?

Dans les deux autres toiles ( la première et la quatrième), la flamme filante et ses deux filets de fumée symbolisent l’élan de l’âme vers le divin et la vie intérieure de la conscience. La corde qui retient la jupe est signe de continence. La pose méditative de Madeleine accompagne le filet de flamme et la présence des textes saints.

A. Malraux dans Les voix du silence, écrivait à propos de ces toiles : «  Le noir occupe tout sauf les quelques points où se concentrent l’expression et la pensée… »

La lumière, présente dans les quatre toiles, illumine le sujet Madeleine et symbolise cette vie intérieure de la conscience qui se fait jour ; cependant, l’obscurité du mystère entoure le sujet. S’agit-il du mystère divin du sujet en conversion ? S’agit-il de cette part d’ombre habitant toute conscience du sujet qu’est, ici, Madeleine ?Ombre et lumière, le sujet vit-il dans cette duplicité qui le transcende : transparence de la conscience et de la vie intérieure, et simultanément ombre jetée sur cette lumière intérieure, jetant le trouble ?

INTRODUCTION : élaboration de la problématique (Comment se servir des 2 extraits de romans vus sur Fiche Présentation : LE SUJET ?)

Considérons, dans l’extrait de roman de Richard Hughes, Un cyclone à la Jamaïque, l’expérience de la petite fille Emily. Cette enfant prend conscience de soi (« …quand lui vint tout à coup la pensée fulgurante qu’elle était elle ») et de son unicité. La question du « Qui suis-je ? » la renvoie à une interrogation métaphysique («Etait-ce elle qui avait choisi ? Etait-ce Dieu ? »). De même, Palomar, personnage du roman d’I.Calvino se livre à des expériences de sa conscience au monde (des objets).Peut-on regarder le monde sans subjectivité ? Plus précisément, que serait le monde sans l’existence du sujet ?

Le sujet, présent à soi-même et au monde, conscient, se distingue cependant du monde ( objet ou phénomène ?), et apprend par là-même qu’il est sujet unique.

Qui suis-je ? Suis-je responsable de ce que je suis ? Au XVIIème siècle, déjà, Pascal posait la question du « moi », ce sujet : « Et si on m’aime pour mon jugement , pour ma mémoire, m’aime-t-on ? Moi ?Non car je puis perdre ces qualités sans me perdre moi-même. Où est donc ce moi, s’il n’est ni dans le corps, ni dans l’âme ? »

Dans ce que je suis (lumière et clarté apparente pour moi-même), existe-t-il une part d’obscurité  qui se déroberait à moi et à cette maîtrise que je crois exercer sur moi ? Ne suis-je pas, à la fois, comme le présente G. de La Tour, ombre et lumière pour moi-même ? Ce clair-obscur serait-il ce que Freud désigne sous le terme d’ « inconscient » ? Le sujet n’existe-t-il que dans cet « entre-aperçu » de « clair-obscur » ?

Autre introduction possible (à partir des toiles de G. de La Tour XVIIè.s.)

Comme on peut le voir sur les 4 tableaux de Georges de la Tour , le sujet, c’est-à-dire Madeleine (pécheresse éponyme du récit de Luc) est représentée quatre fois en train de méditer et de se repentir de ses fautes passées. Or, ce sujet, plongé dans l’obscurité, est éclairé grâce à la lumière d’une chandelle. On pourrait donc dire que, dans ces peintures se joue le statut du sujet. Entre lumière et obscurité, le sujet est à la croisée des chemins de la conscience et de l’inconscient. Si une part de la vie psychique du sujet relève de la claire lumière de la conscience, une autre part semble plongée dans l’ombre de l’inconscient. Non seulement ces toiles en clair-obscur symbolisent parfaitement la tension qui existe entre conscience et inconscient, mais de plus elles montrent que c’est le sujet qui peut prendre conscience de la vanité de certains plaisirs (comme la présence du crâne le prouve=symbole des tableaux appelés des « vanités » (« vanitas »), souvent accompagnés de livres, d’un sablier et de miroirs). Or, cette prise de conscience, nous fait entrer de plain- pied dans des questions d’ordre moral. Dès lors se dessinent deux axes de réflexion pour savoir ce qu’est la conscience.

1-La conscience, c’est la lumière de notre compréhension : horizon théorique de la connaissance

2-La conscience, c’est la voix intérieure qui nous dit d’agir d’une façon et non d’une autre : horizon pratique de l’action éthique (du grec « ethos » : attitude/action/comportement qui suppose, au préalable, une réflexion, une analyse, y compris de la morale courante admise).

Mais peut-on se contenter de penser que le sujet est livré

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