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Ecriture d'invention, impression de lecture - le parti pris des choses PONGE

Étude de cas : Ecriture d'invention, impression de lecture - le parti pris des choses PONGE. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  6 Décembre 2016  •  Étude de cas  •  2 522 Mots (11 Pages)  •  4 930 Vues

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Paris, 31 octobre 1942

                A l'attention de Monsieur Ponge,

        Je viens tout juste de terminer la lecture de votre recueil de poèmes, Le Parti pris des choses et je souhaite vous faire part de mes impressions de lecture. D'abord, je souhaiterai prononcer mon avis sur la présence de la nature, qui m'a parue être très importante. Pour poursuivre, j'ai remarqué que certains de vos poèmes étaient des fables. Fables sont sont je trouve différentes de celles que j'ai l'habitude de lire et donc très originales et agréables à lire. Enfin, j'évoquerai le style très plaisant de votre écriture poétique ainsi que la quête du sens.

                Premièrement, j'aimerai évoquer la présence très importante de la nature dans votre recueil. J'ai en premier lieu pu observer un règne végétal tout au long des poèmes de votre recueil, d'abord dans Les trois boutiques et ensuite dans Faune et Flore. Des trois boutiques, la seule que vous retenez dans ce poème est la boutique nommée « Bois et Charbons ». Tandis que nous devons pas prendre la peine de regarder les autres comme vous l'avez dit au vers 6 : « Ne nous arrêtons pas trop aux métaux » puis au vers 9 : « ni aux pierres précieuses », la boutique « Bois et Charbons » semble attirer l'attention puisque vous avez souhaité « faire partager », pour reprendre vos mots du vers 20, « la contemplation du bois et du charbon » qui est « une source de joies » selon vous aux vers 18 et 19. Vous avez donc mis en valeur l'une des trois boutiques, celle où le végétal est omniprésent grâce à ce rejet des deux autres que l'on a vu précédemment et cela est très simple à remarquer et à comprendre. Dans Faune et flore, comme l'indique le titre du poème, la flore va être représentée dans ce texte. Je pense avoir vu au premier vers « La faune bouge, tandis que la flore se déplie à l’œil. » que vous avez une préférence pour la flore. J'apprécie la comparaison que vous avez fait tout au long de votre poème entre la faune et la flore, avec toujours une préférence pour la seconde comme on le voit au vers 9 : « Chez eux, pas de soucis alimentaires » ou encore au vers suivant « pas de terreurs, de courses folles, de cruautés, de plaintes ». Cette énumération insiste bien sur les défauts sur le règne animal tandis que « chez eux » nous fait savoir qu'au niveau du règne végétal c'est tout le contraire, que tout paraît mieux. J'ai apprécié votre mise en valeur de la flore au détriment de la faune.

        Ensuite, on peut voir un autre type de règne dans certains de votre poèmes, le règne minéral, comme dans L’huître.  Le tableau peint par vos vers est très précis et j'ai tout de suite pu imaginer la scène représentée notamment grâce au premier vers : « L’huître, de la grosseur d'un galet moyen ». La métaphore avec un galet sert-elle à faire un rapprochement avec un autre de vos poème, Le galet? De plus, vous décrivez l'huître comme étant très tenace comme le vers 4 nous le fait comprendre : « il faut alors la tenir au creux d'un torchon, se servir d'un couteau ». L'huître doit avoir un fonctionnement complexe puisqu'il faut « s'y reprendre à plusieurs fois ». Cependant, ce dur labeur a l'air d'être bien utile si l'on en croit le la deuxième strophe :  « à l'intérieur l'ont trouve […] à boire et à manger ». De plus, la description de l'huître après avoir été ouverte non sans mal, bien que peu ragoutante est très réaliste et vous ne mettez pas de filtre sur vos mots pour rendre la chose plus belle et c'est ce qui rend la description encore plus réaliste comme on peut le voir aux vers 11 et 12 « un sachet visqueux et verdâtre, qui flue et reflue à / l'odeur et à la vue ». Je pense que cela peut donner l'envie de donner une critique négative du poème à première vue mais lorsqu'on y repense à deux fois, la critique doit être et est positive pour ma part. Vous cherchez à décrire le banal pour le rendre plus beau, mais il n'a pas été question de modifier son apparence dans la description. Passer ce passage sur l'huître aurait donc donner une description non réaliste et incomplète.

        

        

        Pour poursuivre, j'aimerai évoquer l'humour présents dans vos fables qui sont, soit dit en passant, très originales. Je vais d'ailleurs expliquer en quoi elles me semblent originales. Les leçons de ces fables à leur fin sont relativement humoristiques puisqu'au lieu de vouloir donner une morale à la fin, comme l'aurait fait La Fontaine dans ces Fables par exemple, vous tendez plus vers une fin qui se penche sur l'ambiguïté du sens. Je m'explique, dans votre poème Pluie le dernier vers se termine par « il a plu » et on peut penser que c'est non seulement le verbe « plaire » mais que cela peut être également le verbe « plaire » bien que cela n'a pas vraiment de rapport avec le poème. Ou alors faut-il chercher à trouver un second sens caché à ce poème ? Le vers 15 de votre  poème Les mûres, « mûres, parfaitement elles sont mûres » peut nous faire penser au verbe « mûrir ». De plus, les vers 11 et 12 « Mais le poète au cours de sa promenade professionnelle, en / prend de la graine à raison » ce qui signifie, selon moi qu'au cours de sa vie de poète, ce dernier mûrit et tout le poème devient donc un immense jeu de mots entre le fruit et le verbe. Enfin, nous pouvons évoquer un dernier poème, Le pain se termine par l'injonction poétique « brisons-la » qui rappelle l'expression « brisons là » qui signifie d'arrêter une conversation. En l'occurrence, c'est le pain qui est invité à être brisé. Escargots, publié il y a maintenant six ans de cela, n'est pas seulement un poème sur les escargots, je pense qu'il sous-entends les périodes guerres où nous sommes encore actuellement, d'ailleurs. Les vers 2 et 3 : « Go on, il avancent / collés à elle [la terre humide] de tout leur corps », comme les hommes dans les tranchées de la première guerre mondiale, n'est-ce pas ? Ou quelques vers plus loin, le vers 14 « Dès qu'il s'expose, il marche ». Un homme immobile était et est encore une cible facile pour les ennemis, je crois. « Que sont-ils au fond des fosses ? » Cette question peut-être autant valables pour les escargots qui aiment l'humidité que les soldats à la guerre des tranchées. Le second sens de ce poème peut être vérifié par la fin de ce poème « L'humanisme » car on peut se demander pourquoi ce mot est placé dans un poème qui semble ne parler que d'escargots.

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