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Céline, Mort à crédit

Commentaire de texte : Céline, Mort à crédit. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  24 Novembre 2018  •  Commentaire de texte  •  1 123 Mots (5 Pages)  •  4 748 Vues

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Commentaire de texte : Mort à crédit, Céline

        Cet extrait de l'incipit de Mort à crédit a été écrit par Louis-Ferdinand Céline en 1936. Céline est un écrivain français connu particulièrement pour le succès de son roman Voyage au bout de la nuit, publié en 1932. Dans cet extrait, le narrateur nous raconte la mort de Madame Bérange, une vieille femme pour qui il suscitait de l'amitié. Comment, à travers ce passage de l'incipit, l'auteur nous fait-il part de son pessimiste à propos de la condition humaine ? Dans un premier temps nous nous pencherons sur les commentaires pessimistes du narrateur. Puis, dans un second temps, nous analyserons les paroles sur la mort de Madame Bérange.

        D'abord, nous pouvons constater que cet extrait débute sur un premier paragraphe lié directement aux pensées du narrateur. En effet, ce paragraphe est composé de neuf phrases simples regroupant les paroles pessimistes du narrateur. La première phrase « nous voici encore seuls », est un constat de solitude. L'adverbe « encore » démontre la répétition de cette état de vie. Cette phrase est suivie de trois adjectifs péjoratifs « si lent, si lourd, si triste » (l.1). L'adverbe « si » insiste sur l'intensité de cet état. La solitude sur laquelle s'appuie le narrateur vient dramatiser l'extrait et marquer un profond pessimisme. De plus, « bientôt je serai vieux » (l.1), nous pouvons relier les adjectifs précédents (« lent, lourd, triste ») à l'état de vieillesse future dans lequel le narrateur se retrouvera. « Et ce sera enfin fini » (l.2), cette phrase au futur nous renvoie à la mort du personnage. L'adverbe « enfin » est paradoxal avec le verbe « finir ». En effet, le narrateur semble attendre, vouloir et espérer la mort. Nous retrouvons une phrase similaire à la fin de l'extrait « Alors ce sera fini et je serai bien content » (l.29-30). Dans la suite du premier paragraphe, il est question de gens que le narrateur a connu, les mêmes dont il parle dans le dernier paragraphe, de la ligne 27 à 30. Effectivement, il a connu « tant de monde » (l.2) et ils ont « dit des choses » (l.2) mais ne lui « ont pas dit grand-chose » (l.3). Le narrateur ne donne donc aucune information au lecteur sur ces personnes qu'il a connu mise à part des informations vide de contenues. Nous pouvons en conclure que ces personnes ne sont pas importantes pour le narrateur et qu'elles disent des choses sans importance. Par la suite, nous savons qu'ils sont partis « chacun dans un coin du monde » (l.4). Cela renforce cette notion de solitude puisque le narrateur lui-même est seul, mais ces personnes sont aussi chacune seules dans un coin du monde. Ainsi, le narrateur nous plonge dans un extrait pessimiste dès le premier paragraphe, jusqu'à la dernière phrase du passage avec cette notion de solitude renforcée par un rapport à la vieillesse et à la mort.

        Enfin, nous pouvons observer que la majorité de l'extrait raconte la mort de Madame Bérange. Effectivement, la mort de cette vieille femme est le seul grand événement, l'élément déclencheur de cet extrait. Cet événement morbide marque une analogie avec le paragraphe précédent dont il est question, d'une part, de vieillesse. La mort est donc la suite logique à la vieillesse. Nous pouvons alors remarquer que contrairement au premier paragraphe et aux trois dernières phrases de l'extrait dans lesquelles le narrateur ne donne aucune information sur les personnes dont il parle, ici, nous savons l'identité de la personne décédée : « Madame Bérange » (l.5). Nous connaissons même son métier : « concierge » (l.5), l'heure à laquelle elle est  morte : « hier à huit heures » (l.5), la rue où elle va être enterrée : « rue des Saules » (l.7), et même un détail sur son chien : « son chien qui louche » (l.17). Le narrateur semble vouloir avancer de nombreux détails sur cette personne. En effet, nous savons aussi que la vieille femme était « une douce et gentille fidèle amie » (l.6-7) pour le narrateur. Ce sont les seuls adjectifs optimistes de l'extrait. Cette personne décédée apparaît alors comme la seule personne pour qui le narrateur porte de l’intérêt. Mais malgré ce soudain flot d'informations, l'auteur semble garder la même façon d'écrire que dans le premier paragraphe. En effet, les phrases sont majoritairement simples. De plus, il utilise une forte ponctuation, en occurrence, beaucoup de points de suspension qui déterminent le rythme lent et pessimiste de l'extrait. Nous pouvons apercevoir aussi que la phrase suivant l'annonce de la mort de Madame Bérange, « une grande tempête s'élève de la nuit » (l.5-6), ne semble pas avoir sa place. Le narrateur nous impose un cadre temporel et continue ligne 12 et 13 : « je voudrais que la tempête fasse encore bien plus de boucan, […] que notre maison disparaisse ». Le narrateur semble vouloir nous imposer le cadre d'une saison triste et mélancolique, sûrement à la hauteur de ce qu'il ressent à propos de la mort de son amie. Par ailleurs, le narrateur qualifie son métier de médecin de « merde » (l.10). Le narrateur est démuni, il avait vu venir la mort de la vieille femme mais ne pouvait rien y faire malgré son métier. Il ne pouvait que se méfier (« je me méfiais » (l.9) ) et éprouve donc du dégoût face à la situation, un « incroyable aigre goût » (l.19). Le narrateur fait alors un commentaire final qui s'apparente à une révolte puisque il évoque sa haine et menace de raconter de telles histoires « qu'ils reviendront, exprès, pour [le] tuer, des quatre coins du monde » (l.29). Le narrateur parle de ces mêmes personnes qui « ont changé d'âme pour mieux trahir » (l.15). Par conséquent, le narrateur ressent du dégoût vis à vis de son métier et des « gens » dont on ne connaîtra pas plus d'information. La seule personne qui lui évoquait de l'optimisme est morte, alors l'extrait est plongé dans un profond pessimisme.

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