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Référent famille

Commentaire de texte : Référent famille. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  23 Mars 2020  •  Commentaire de texte  •  1 254 Mots (6 Pages)  •  307 Vues

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Commentaire de français

        

Les périodes historiques dont le contexte social est difficile donnent souvent lieu à des productions théâtrales tragiques. « Montserrat » a été écrit par Emmanuel Roblès en 1948 lors d’un climat politique très tendu. Il vivait alors au Venezuela, qui après trois années de réformes sociales et libertaires a connu des années de dictature. Il écrit donc ce texte en référence aux événements semblables qui s’étaient produits en juillet 1812. En effet, l’action se situe au lendemain de la proclamation de l’indépendance du Venezuela par son président, Miranda. La pièce commence juste après l’arrestation de Simon Bolivar, chef rebelle des partisans de la liberté contre la répression espagnole. Lorsque qu’il parvient à s’échapper, les espagnols sont persuadés d’une trahison et arrêtent celui qui l’aidait précieusement, Montserrat, officier espagnol prenant parti pour les révolutionnaires vénézuéliens. Izquierdo, lieutenant de l’armée espagnole, le met alors face à un dilemme : il l’enferme aux côtés de six otages innocents et lui ordonne de lui livrer Bolivar ou ceux-ci seront exécutés par sa faute. Comment le dialogue met-il en lumière l’épreuve morale subie par le héros ? Tout d'abord nous verrons les différents aspects qui font de cette pièce une œuvre tragique, ensuite nous aborderons le rôle des otages et pour finir nous démontrerons que cette histoire fait référence à des faits historiques.

Montserrat est un personnage tragique : il est confronté à un dilemme cornélien dès le deuxième acte de cette pièce. En effet, il doit choisir entre se taire et ainsi pouvoir sauver Bolivar, et par conséquent des milliers de gens, mais condamner six otages innocents ou bien parler, et donc compromettre la révolution vénézuélienne mais sauver les otages et les rendre à leur famille. Quoiqu’il choisisse il y a des deux côtés des vies humaines en jeu. Celle des six otages enfermés à ses côtés ou celle de milliers de gens dont la mort serait certaine sans l’aide de Bolivar. De plus, il doit prendre cette décision sans avoir la certitude, s’il choisit Bolivar, que celui-ci va tenir parole et revenir aider les siens. Il pourrait s’enfuir ou pire, mourir, puisqu’il est malade. Montserrat doit donc choisir entre restaurer la liberté et surtout l’espoir au Venezuela ou épargner ces six personnes qui le supplient de parler.

Comme tous les personnages tragiques, la conscience de Montserrat est déchirée. Il n’est pas insensible aux lamentations des otages, au contraire, il en est même ému. Ce dialogue est très violent car il est réellement question de vie ou de mort. Les didascalies également sont poignantes : Montserrat est « angoissé » et « exalté » tandis que le comédien est « atterré » et la mère haletante. Elles retranscrivent l’atmosphère pesante qui se trouve dans la pièce. On voit bien qu’il est perdu et n’arrive pas à se décider. Cette incertitude rend les otages apeurés, le potier et le marchand devenant même violents.

De plus, la mort est omniprésente dans cet extrait, ce qui émeut le lecteur/spectateur. Montserrat se sait condamné mais a encore la possibilité d’arrêter un massacre. Pour se justifier auprès des otages qu’il fait le bon choix, il récite toutes les horreurs pratiqués par des dictateurs : tandis qu’un « fait clouer aux portes tous les enfants au berceau », un autre « collectionne les mains coupées » et un dernier « fait rafler les jeunes filles pour les faire violer par ses cavaliers ». Les mots que l’auteur utilise sont volontairement durs, il espère ainsi faire appel à l’émotion chez le lecteur/spectateur.  

Nous pouvons remarquer que les otages ont bien été choisis au hasard, ce sont des victimes innocentes. Cependant, ils n’ont pas de noms et sont distingués soit par leur fonction sociale « la mère » ou bien par leur profession « le marchand », « le potier » ou encore « le comédien ». Le fait qu’on ne connaisse pas leurs noms les déshumanisent. Il nous est ainsi difficile de nous attacher à eux, bien qu’on ait quand même pitié de leur condition.

Les otages tentent, chacun leur tour, de raisonner Montserrat. Ils exposent un par un leur cas pour essayer de le convaincre. Le potier veut d’abord le faire culpabiliser en lui parlant de ses enfants (l.6) pendant que le comédien, lui, joue sur la sensibilité de Montserrat : « Tu ne peux tuer six êtres pour en sauver un seul ! ». Voyant que ça ne marche pas, le potier l’accuse ensuite de les laisser mourir « Tu vas nous laisser massacrer ! ». Le comédien finit par abandonner tout moyen de le raisonner ce qui met en colère le marchand qui se rue sur Montserrat, fou de colère.

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