La princesse de clèves, Madame de Lafayette

Avis :

J’ai beaucoup apprécié cette œuvre. Tout d’abord, j’ai admiré la finesse des descriptions de Madame de Lafayette. Elle laisse le lecteur comprendre ce qui se passe grâce aux jeux de regards. La psychologie des personnages est profondément explorée. Madame de Lafayette nous fait pénétrer dans les profondeurs de la psychologie des personnages, et à chaque étape de la réalisation des sentiments : comment Mlle de Clèves se rend compte qu’elle aime le duc de Nemours, quand elle réalise qu’elle éprouve de la jalousie ou encore, son déchirement intérieur entre sa fidélité envers son mari et sa passion ardente, et réciproque envers le duc de Nemours. C’est une confrontation de valeurs et un dilemme des plus intéressants que j’ai eu à lire. La vertu et la fidélité priment sur la passion, une réelle tragédie. La princesse est tiraillée entre son envie de rester vertueuse, envie qui lui a été inculquée par sa mère, entre son désir amoureux envers le duc de Nemours, ici dépeint comme un amant parfait ou encore les attentes sociétales. Une femme doit-elle épouser l’homme qu’elle aime ou se plier à un mariage arrangé, conforme aux bienséances ? C’est un roman classique et précieux. On y voit un amour retenu, platonique et respectueux, rappelant même l’amour courtois. Il présente des personnages idéalisés, aux sentiments distingués, le tout écrit dans un style très travaillé et recherché. Tous les personnages sont marqués par un désir de distinction, d’élégance et de raffinement. L’amour est le sentiment omniprésent de cette œuvre et toutes ces problématiques sont abordées. Les personnages croulent sous leurs questionnements, en proie à une tempête de sentiments. Quoi de plus intéressant à lire !

Passage apprécié :

Il était beau, de bonne mine, vaillant, hardi, libéral ; toutes ces bonnes qualités étaient vives et éclatantes ; enfin il était seul digne d’être comparé au duc de Nemours, si quelqu’un lui eût pu être comparable ; mais ce prince était un chef-d’œuvre de la nature ; ce qu’il avait de moins admirable, c’était d’être l’homme du monde le mieux fait et le plus beau. Ce qui le mettait au-dessus des autres était une valeur incomparable et un agrément dans son esprit, dans son visage et dans ses actions que l’on n’a jamais vu qu’à lui seul ; il avait un enjouement qui plaisait également aux hommes et aux femmes, une adresse extraordinaire dans tous ses exercices, une manière de s’habiller qui était toujours suivie de tout le monde sans pouvoir être imitée, et enfin un air dans toute sa personne qui faisait qu’on ne pouvait regarder que lui dans tous les lieux où il paraissait.

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