Est-il encore possible de s’affranchir de l’”état d’urgence” qui rythme la société actuelle?

Nous pouvons remarquer que la vitesse et l’évolution de la technologie se retrouvent dans les quatre coins du Monde tout en s'intensifiant d’années en années. Une omniprésence qui ne fait aucun doute sur l’état d’urgence rythmant notre société actuelle. Pourtant, cette accélération est apparue dès le XIXème siècle avec l’apparition des chemins de fer, pour finalement se concrétiser au cours de la révolution industrielle, par une multitudes d’expériences, nous amenant à aujourd’hui. En cela, nous serons amenés à nous poser la question suivante : Est-il encore possible de s’affranchir de l’”état d’urgence” qui rythme la société actuelle?

Dans un premier temps, nous constaterons les conséquences engendrées par une accélération de tous nos faits et gestes, puis dans un second temps, nous verrons que la vitesse et l’accélération peuvent nous emmener dans un état de psychose.

        Il serait naïf de nier l’accélération dont, nous, êtres-humains subissons tous les jours. Que ce soit nos sociétés qui ont accéléré la cadence, les technologies, les rythmes de vie, les changements sociaux, les changements climatiques, les catastrophes naturelles, les attentats ou simplement l’actualité, nous devons admettre l’omniprésence de l’état d’urgence qui est en train de rythmer nos journées. Évidemment, personne ne voit les aiguilles de sa montre ou de son horloge tourner plus vite comme si l’accélération du temps était à proprement parler. Malgré cela, selon les mots de Hartmut Rosa, c’est un sentiment que le temps passe plus vite qui nous fait vivre un rythme de vie condensé. Les journées aux travails se ressemblent assez facilement, des journées trop chargées, à se dépêcher, à courir dans tous les sens pour tenter de tout boucler avant la fin de la journée afin de pouvoir tomber dans les bras de Morphée rapidement et retirer tout type de stress parasite quand le temps professionnel se finit pour laisser sa place à la vie privée. En parlant de vie privée, nous pouvons nous demander où est passé ce cher temps libre, qui faisait le bonheur de chacun à une certaine époque.

        Ce changement de perspective du temps est dû notamment à l’arrivée de l’accélération technique, notamment avec la création de moyens de transports toujours plus rapides au fil des années. En effet, rien qu’au niveau des voitures, le premier record mondial de vitesse terrestre a été obtenu en 1956 par le Français Jean Hébert avec 308,85 km/h sur l’Etoile filante. Détrôné de nombreuses fois depuis cette année,  le dernier record mondial en date est destiné à Oliver Webb avec la SSC Tuatara, une voiture de série qui a réussi à dépasser les 500 km/h. Il y a également l'accélération de l’information et de production avec l’arrivée des réseaux sociaux où tout peut se savoir en quelques secondes avec un simple clic, le temps des pigeons voyageurs et de la marche à pied est révolu. D’après Karl Marx, la modernité entraîne un besoin de rapidité, lié à la compétitivité et au besoin de rendement.

C’est pourquoi, ce sentiment d’urgence apparaît et nous pousse à accélérer nos rythmes de vie. Selon H.Rosa, cela nous amène à une densification du temps quotidien dans le but d’effectuer plus d’actions dans une même journée. Et ainsi s’obstruer du temps pour prendre soin de soi. D’ailleurs d’après l’Institut national du sommeil et de la vigilance, les Français dormiront une heure et demie de moins que dans les années 50. Si nous nous tournons désormais vers l’Insee, la part des dépenses de repas en conserves et en produits surgelés a presque quadruplé depuis les années 60, sans compter l’essor du fast-food. Nous pouvons également voir l’augmentation du multitasking, qui n’est autre que le fait de réaliser plusieurs tâches en même temps, comme le fait de travailler dans un transport en public au lieu de contempler le paysage et de discuter avec son voisin afin de garder une partie de vie plus ou moins sociale.

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