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Est-il possible pour un homme de vérifier toutes les vérités qui l’entourent ?

Commentaire de texte : Est-il possible pour un homme de vérifier toutes les vérités qui l’entourent ?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  18 Novembre 2021  •  Commentaire de texte  •  1 686 Mots (7 Pages)  •  318 Vues

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Explication de texte : Extrait de De la démocratie en Amérique (1840), Alexis de Tocqueville

Est-il possible pour un homme de vérifier toutes les vérités qui l’entourent ? Tocqueville propose dans cet extrait de De la démocratie en Amérique, une réflexion portant la liberté de sa pensée.

La question qui se pose dans ce texte est la suivante : Accepter des vérités sans les soumettre à une analyse est-ce se priver de son d’esprit critique ? Une croyance excessive des vérités d’autrui pourrait s’apparenter à de la naïveté ou de la crédulité. A l’inverse la critique systématique de toutes les vérités est un objectif inaccessible à atteindre pour chaque homme.

La thèse soutenue par Tocqueville est qu’il faut accepter de croire certaines vérités pour choisir librement d’en critiquer d’autres, soit « Il est vrai que tout homme qui reçoit une opinion sur la parole d’autrui met son esprit en esclavage ; mais c’est une servitude salutaire qui permet de faire « un bon usage de la liberté. »

Pour répondre à ce problème Tocqueville établit tout d’abord un constat (ligne 1 à ligne 10), un homme ne peut tout démontrer du fait de sa condition humaine. Puis, l’auteur justifie que cette limite de l’humanité n’est pas une défaillance mais l’élément qui permet de produire une analyse en profondeur d’une vérité choisie (ligne 10 à ligne 17). Enfin il conclut avec une affirmation, l’acceptation des vérités d’autrui est une « servitude salutaire », c’est une mise en esclavage de notre esprit qui en permet paradoxalement sa liberté.

L’Homme ne peut pas démontrer toutes les vérités qu’il fréquente et qu’il utilise chaque jour. En effet, cette mission serait infinie car chaque vérité provient toujours d’une autre vérité et ce jusqu’à l’éternité. Cependant l’humain est lui limité par le temps, c’est un mortel qui ne peut pas, même en y consacrant sa vie, tout analyser et prouver. De plus les bornes de son esprit l’empêchent de démontrer toutes les vérités auxquelles il fait face au cours de sa vie.

Par conséquent, l’homme est obligé de faire confiance à ce qui a été prouvé préalablement au cours de l’Histoire, ce qui signifie faire confiance à la science. Cette science venant du latin « scientia », soit « la somme des connaissance » est l’ensemble des savoirs qui ont été vérifiées par des méthodes expérimentales. Mais l’admission de certaines vérités peut également être justifiée car « la foule l’adopte », ce qui revient à mettre l’explication de certains faits sur la « coutume », ou par la « logique », des vérités qui semblent cohérentes et qui n’ont pas besoin d’être prouvées par leur évidence. Pouvons-nous remettre en question chaque vérité qui semble s’imposer de manière évidente à notre esprit ? Ne serait-ce pas

remettre en question le fondement de l’humain, l’ensemble de principes et pratiques qui entretiennent son esprit ?

D’autre part l’homme doit admettre certaines vérités que lui impose sa condition et qui sont indépendantes de sa volonté. Un humain existe dans l’expression de sa culture, de ses origines et de son éducation. Il vit dans une histoire qui lui sert de fondement à ses propres pensées, ainsi accepter certaines vérités ce n’est pas sa volonté mais « la loi inflexible de sa condition qui l’y contraint ». Il n’a pas la capacité de se créer seul, sans éléments de base qui lui servent d’appui, sans point de départ. En effet, un homme sans principe fondateurs pourrait s’apparenter à un animal, un être incapable de développer une connaissance qui vivrait uniquement guidé par son instinct animal.

De ce fait, l’homme est obligé d’admettre certaines vérités et principes qui existaient bien avant sa propre vie.

Cependant, ces vérités inoculées chez l’homme ne peuvent-elles être vérifiées et analysées par l’être qui détient un esprit ? Doit-il pour exister entant qu’’homme vérifier les principes qui le constituent ?

Tocqueville s’interroge sur ce qui peut amener à une certitude, une vérité. Pour atteindre la conviction du degré le plus haut faut-il tout démontrer ?

L’auteur cite l’exemple du philosophe. Tout philosophe doit accepter bien plus de vérités qu’il n’en démontre. Descartes, un philosophe soumettant chaque théorie, vérité, à l’analyse du doute pour essayer de solidifier le fondement de la science, doit, selon Tocqueville et Bachelard dans Le nouvel esprit scientifique, se fonder sur des pensées qui ont été « rectifiées, élargies et complétées » et qui ne peuvent retourner à « leur aire restreinte ou chancelante ». Naturellement, comme le stipule Wittgenstein dans De la certitude « il est inhérent à la logique de nos investigations scientifiques qu’effectivement certaines choses ne soient pas mises en doute ». Ainsi, même si un philosophe cherche à analyser une chose, il s’appuie sur des vérités déjà prouvées ou bien sur sa raison, sur la cohérence la clarté des premiers principes, ce qui n’enlève rien à la rigueur de la nouvelle certitude analysée.

D’autre part accepter des vérités déjà fondées est nécessaire et optatif pour pouvoir en analyser d’autres. Kant indique dans la Logique que le scepticisme, le « doute consistant », la croyance en l’impossibilité de toute certitude de la vérité, est « nuisible ». En effet, ce philosophe explique que pour espérer parvenir à la certitude il ne faut pas rendre toutes ses connaissances incertaines mais

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