Dans quelle mesure le théâtre peut altérer les comportements et coutumes?

Dissertation

À l’origine, des représentations théâtrales étaient données lors des fêtes en l’honneur de Dionysos, dieu de l’ivresse et de la création, en Grèce, au Vème siècle avant Jésus-Christ. Le théâtre avait alors un enjeu religieux et social prédominant. En définissant ce genre littéraire dans sa Poétique, Aristote donne une règle de vraisemblance, soit une imitation des passions humaines aussi réelle que possible. De plus J-J Rousseau dans sa correspondance avec d’Alembert considère que « Le théâtre qui ne peut rien pour corriger les moeurs, peut beaucoup pour les altérer ».Il est donc légitime de se demander dans quelle mesure le théâtre peut altérer les comportements et coutumes. Pour cela, nous verrons que certes, le théâtre permet une introspection du spectateur mais que néanmoins, altérer les moeurs n’est pas l’unique fonction de cet art.

L’auteur d’Hamlet, William Shakespeare, décrit le théâtre comme un art qui « a pour objet d’être le miroir de la nature, de montrer à la vertu ses propres traits, à l’infamie sa propre image »; ainsi, ce genre littéraire va refléter la société et se Hommes pour mieux les critiquer. Deux différents genres théâtraux se détachent alors, tentant d’altérer les moeurs à leur propre façon.

Tout d’abord, c’est par la tragédie que ce phénomène à lieu. En effet, ce genre théâtral développe généralement une action mettent en scène des héros ou des personnages de rang social élevé dans une lutte passionnelle contre le destin.

Par Conséquent le spectateur va ressentir un double sentiment de terreur et de pitié, qui va lui permettre de se libérer de ses propres passions, ce procédé est énoncé selon Aristote comme la catharsis.

On retrouve cette dernière dans l’extrait de l’acte II scène 5, de Phèdre, de Racine, où l’héroïne éponyme combat en vain une passion destructrice envers son beau-fils, qui l’amène à désirer sa propre mort «  C’est là que ta main doit frapper » (v.20). Le lecteur/spectateur va alors ressentir de la terreur face à cet amour incestueux, mais aussi de la pitié pour Phèdre, devant sa souffrance indicible.

De plus, les personnages mis en scène valorisent les valeurs humaines et la vertu par leur héroïsme ou leur piété; conférant à la tragédie une fonction morale important au sein d’une société où ces principes sont rapidement négligés. On observe aussi cette valorisation dans l’extrait de Phèdre, où Racine offre à son personnage le courage de vouloir échapper à sa passion au moyen d’un stratagème «  Pour mieux te résister, j’ai recherché ta haine » ( v.2) mais aussi la vertu de préférer la mort plutôt que de continuer à irriter Hippolyte « délivre l’univers d’un monstre qui t’irrite » (v. 17). À cela s’ajoute l’héroïsme d’Antigone, dans la pièce éponyme de Sophocle, qui se bat jusqu’au bout pour essayer d’accorder les honneurs funèbres à son frère.

Ensuite, c’est la comédie, qui est un genre théâtral suscitant le rire et mettant en scène des personnages de condition moyenne ou basse, dans des intrigues de la vie quotidienne et surtout du mariage; qui va essayer d’améliorer les moeurs. Pour cela, elle utilise plus particulièrement les nuances ironiques, satiriques et parodiques du comique; à travers des comédies de caractère, mais aussi de moeurs.

En effet, les comédies de caractère vont dépeindre les gars psychologiques ou physiques de l’Homme. On remarque pas ailleurs dans l’extrait de Dom Juan de Molière la critique satirique, qui est une moquerie consistant à critiquer au moyen de la caricature des moeurs ou des défauts humains, des médecins du XVIIème siècle. Ce passage renvoi d’ailleurs à une autre pièce de Molière, Le médecin malgré lui, qui a permis d’approfondir la critique de la fourberie des médecins.

ON retrouve ce procédé de satire du comportement jusqu’en Antiquité, avec le poète Horace et sa pièce des Satires, dressant le portrait de personnages pleins de vices. Ainsi l’action théâtrale est bénéfique car elle pousse les Hommes à se voir tel qu’ils sont et fait tomber le masque du mensonge et de la bassesse.

D’autre part, les comédies de moeurs vont dresser une satire sociale ainsi qu’une dénonciation des coutumes. Ces dénonciations peuvent être véhiculées par le texte mais aussi par la mise en

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