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Dans quelle mesure le rire est-il le propre de l’homme ?

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Par   •  17 Janvier 2012  •  1 147 Mots (5 Pages)  •  2 064 Vues

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Dans quelle mesure le rire est-il le propre de l’homme ?

Pendant longtemps, l’on a considéré, à l’instar de nombreux philosophes et écrivain, comme Rabelais, que le rire était le propre de l’homme. Et l’on riait de nos amis les singes qui semblaient grimacer pour imiter le rire de l’homme, manifestement trop primitifs pour se hisser jusqu’à nous.

Aujourd’hui, si la sciences est moins péremptoire, si l’on concède que certaines espèces animales non seulement ont un langage mais peuvent rire, faut-il pour autant considérer que ce rire est aussi varié et complexe que celui que nous rencontrons chez l’homme ? Et si nous répondons à cette question par la négative, dans quelle mesure, alors, pouvons-nous considérer que le rire est le propre de l’homme ?

Rabelais, dans Gargantua rappelle en effet que le rire est le propre de l’homme. Pour autant on sait bien que les singes, en contractant leurs muscles zygomatiques pour reprendre l’expression de Raymond Devos, nous donnent le sentiment qu’ils sont capables de rire. En même temps, nous ne pouvons généralement nous empêcher d’éclater de rire à les voir faire, tant leurs mimiques, et les situations dans lesquelles ils se situent nous renvoient à l’homme. Et ainsi, lorsque nous rions des singes, nous rions du sentiment de supériorité qui nous saisit à voir ces animaux tenter de se rapprocher de nous. C’est la même histoire au fond qu’on retrouve dans la dernière nouvelle du recueil de Frantz Kafka – La Métamorphose – intitulée « Rapport pour une académie » et dans laquelle un singe capturé en Afrique pour terminer ses jours dans un grand cirque européen au XIXème siècle, doit son salut à son statut d’amuseur public des marins. En effet, dans sa cage, il se met à imiter ces derniers, buvant de l’alcool au goulot de la bouteille ou fumant la pipe ! Peu à peu d’ailleurs il deviendra homme et témoignera devant l’académie, comme le dévoile en réalité le titre de la nouvelle.

Il n’est d’ailleurs pas inintéressant de ce point de vue de se rendre compte de la fascination que l’homme entretient avec l’animal et du fait aussi que la nouvelle La Métamorphose, qui a donné son titre au recueil entier ouvre le livre par la transformation d’un homme en cafard, tandis que le recueil se clos par l’animal accédant – péniblement mais tout de même ! – au statut de l’homme. C’est dire que nous avons bien au plus profond de nous-même le sentiment que nous sommes issus de l’animal mais que nous représentons des valeurs, des qualités que l’animal ne possèdent pas totalement.

On peut dire d’ailleurs que la capacité, dans le rire, à prendre du recul et à envisager une situation n’est pas du même ordre que le rire que l’on engendre chez un quidam que l’on chatouille. Le rire face au singe est un rire qui – certes de manière quasi instantanée – envisage la distance qui sépare le singe de nous et témoigne donc d’une certitude humaine de notre supériorité.

A l’opposé, nous savons fort bien rire aussi pour masquer notre désappointement ou notre infériorité, preuve que le rire est plus complexe qu’il n’y paraît au premier abord, et qu’il traduit notre rapport au monde. On rit aussi pour cacher ce qu’on ne comprend pas, ou par impuissance, tel Raymond Devos qui évoque un embouteillage autour d’un rond-point parisien avec des automobiles qui tournent en rond depuis plusieurs jours pour

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