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Culture generale devoir 01

Dissertation : Culture generale devoir 01. Recherche parmi 297 000+ dissertations

Par   •  26 Juin 2016  •  Dissertation  •  1 461 Mots (6 Pages)  •  1 765 Vues

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Aujourd’hui, une vague mémorielle submerge nos sociétés qui croulent sous les

mémoires à honorer et à transmettre ; l’oubli a pourtant ses vertus qu’il faut rappeler. [thème cerné]. À ce sujet, Isabelle Lortholary dans l’hebdomadaire « L’Express », en 2013, interroge l’historienne

Laure Adler et le psychiatre Simon-Daniel Kipman. Johann Michel, quant à lui, à travers un article

en ligne de 2011, analyse cette notion dans ses implications politiques et en démontre les dangers. Le

peintre Otto Dix, pour sa part, dans son triptyque « La Grande Ville » réalisé en 1928, dénonce une

Allemagne soucieuse d’oublier les séquelles de la guerre, quitte à ignorer ses anciens combattants

infirmes. Enfin, dans « Chanson pour oublier Dachau », extraite de Le Nouveau Crève-cœur, Aragon,

en 1948, tente d’effacer l’atrocité des souvenirs des rescapés du funeste camp, tout en en transmet- tant le souvenir à destination des générations futures [présentation rédigée des 4 documents avec

auteur, genre, source, date, propos directeur] Existe-t-il un équilibre entre devoir mémoriel et oubli

[problématique posée à la forme interrogative] ? Après avoir recensé les diverses formes d’oubli,

nous en étudierons les causes, ce qui nous conduira, enfin, à déterminer si une politique de l’oubli est

envisageable [annonce des trois parties à la forme affirmative].

[On saute une ligne après l’introduction.]

[Alinéa] L’oubli peut revêtir des visages divers [accroche à la première partie].

[Alinéa] Tout d’abord, les auteurs distinguent ce que l’on pourrait nommer les oublis involon- taires. Cette forme d’oubli se rapproche, selon Michel, de la simple omission ou relève d’une attitude

de défense plus ou moins inconsciente, une espèce de refoulement freudien. Kipman va dans le même

sens, en dénonçant les stéréotypes dont est victime cette notion trop souvent associée à une défail- lance de notre mémoire, à la maladie ou à la vieillesse. Cette forme involontaire d’oubli est mal vécue,

présentée comme ennemie de la mémoire. Laure Adler confie d’ailleurs que ces situations d’oubli

l’angoissent terriblement elle-même, comme le signe d’une incapacité à maîtriser les choses. Dans le

poème d’Aragon, ce sont les générations futures qui sont susceptibles d’oublier, plus ou moins volontairement,

les faits passés, parce qu’elles ne les ont pas vécus et qu’elles ne peuvent les comprendre.

[Alinéa] Mais l’oubli auquel s’intéressent essentiellement les intervenants est l’oubli recherché,

volontaire. Michel parle de travail de l’oubli pour désigner ce long processus qui nécessite des

efforts, du temps et de la détermination. Il prend même appui sur Nietzsche qui prône une forme active

d’oubli, autre façon de souligner l’implication individuelle dans cette démarche. Cet effort se traduit

aussi dans le titre du poème d’Aragon et dans l’injonction de ne pas réveiller les dormeurs, autrement

dit de laisser sommeiller le passé. En énumérant tout ce qui a cessé avec la fin des camps d’extermination,

le poète montre la lutte acharnée des survivants pour oublier, tant il y a d’atrocités gravées en eux.

C’est que l’oubli ne va pas de soi et que les survivants restent hantés par des souvenirs trop violents.

Dans le triptyque, l’effort d’oubli passe dans le contraste exagéré, presque caricatural, entre les soldats

mutilés présentés en demi-teintes et les vêtements somptueux que les danseurs exhibent comme pour

s’obliger à oublier.

[Alinéa] Enfin, les auteurs s’accordent tous à établir un lien entre l’oubli et la douleur, lien toute- fois diversement interprété. Une ambiguïté demeure ici, à savoir que la douleur peut, à la fois, être

une conséquence d’un oubli involontaire, mais aussi à l’origine de la nécessité d’oublier. Kipman et

L. Adler assurent que la sensation d’oubli engendre la douleur, angoisse de notre défaillance d’une

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part, mais d’autre part culpabilité de vouloir oublier ce qui est à la fois douloureux et inoubliable, telle

la perte d’un enfant. Michel évoque, lui aussi, la thématique de la douleur dans le processus d’oubli

volontaire. Dans le tableau de Dix, la douleur est incarnée par les corps atrocement mutilés et assez

crûment représentés de la « gueule cassée » et de l’infirme, et le peintre dénonce cette société qui

décide, sciemment, d’ignorer une partie de sa population.

[On saute une ligne après la 1ère partie.]

[Alinéa] Si l’oubli semble parfois indispensable, il n’est pas toujours facile. Pourquoi

oublions-nous et pourquoi n’y parvenons-nous pas toujours [accroche à la seconde partie] ?

[Alinéa] L’oubli, présenté pourtant comme nécessaire, n’est pas toujours possible. C’est le

cas de ceux qui ont vécu des traumatismes trop graves, subi des douleurs aiguës et justement inoubliables.

C’est ce qui pousse Dix à peindre de façon si criarde l’ambiance festive du cabaret de jazz,

comme pour faire ressortir, dans ce bal de pantins désarticulés aux maquillages excessifs, le vrai

visage d’un peuple ravagé par ses souvenirs, qui se lance dans la dépravation en espérant se perdre.

Cette

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