Culture générale devoir 1 BTS 2e année
Étude de cas : Culture générale devoir 1 BTS 2e année. Recherche parmi 298 000+ dissertationsPar Ann Star • 6 Février 2019 • Étude de cas • 2 285 Mots (10 Pages) • 1 633 Vues
1.1. Analyse du document 1
Ce début d’article souligne un fait social : l’amitié est un sentiment plébiscité. Des chiffres sont
donnés à l’appui de cette affirmation, grâce au sondage (96% des Français) réalisé par l’IFOP. Mais
l’auteur procède aussi à un historique rapide de la notion à travers les âges. Ainsi sont évoqués
Aristote, Montaigne, Descartes, Alain, Cocteau mais aussi La Rochefoucauld et Schopenhauer. Le
sentiment d’amitié est cher aux hommes, nécessaire à leur équilibre et certains la hissent au rang
de « vertu », « passion », « accord inaltérable » et même d’« art ». Les louanges tournent même à
l’idéalisation, si ce n’est pour les moralistes du Grand Siècle, seule exception à cet éloge généralisé.
Ils en dénoncent l’intéressement et le risque de n’aimer l’autre que pour mieux s’aimer soi-même.
L’auteur passe ensuite au sens que prend l’amitié. Elle la définit d’abord par la notion d’entraide.
L’amitié sert effectivement d’abord à rompre la solitude foncière de nos contemporains et prend
une valeur compensatrice dans une société où l’individu a de plus en plus de mal à bâtir une famille.
Dans un tel contexte, l’amitié devient encore plus essentielle : elle relève de choix personnels, se veut élective. Elle permet de construire une sorte de microsociété qui possède ses normes (« valeurs », « culture », « code moral », « géographie affective »). Elle permet enfin à l’individu de se construire (« on affine sa personnalité »)
L’auteur s’interroge ensuite sur le caractère exceptionnel de l’amitié et tente de cerner le mystère sur lequel elle repose. Ainsi, Jacqueline Rémy parle d’ « alchimie », de « mythologie » et avoue qu’« on ne sait pas expliquer », que cela reste une « énigme ». L’auteur procède alors par comparaison : l’amitié ressemble à l’amour, autre sentiment fort, fondé sur un coup de foudre (coup d’amitié, foudroyé) mais s’avère une relation plus tempérée (sans le fracas). Pour analyser plus avant ce sentiment exceptionnel, l’auteur a recours au psychologue Jean Maisonneuve et reprend à son compte les caractéristiques distinguées. Ainsi, l’amitié revêt quatre qualités : communication, entraide, fidélité et complicité. Enfin, une constante se dégage de ces liens d’amitié : l’ami est toujours une part de soi. Cette idée est fortement relayée durant tout le cinquième paragraphe par le champ lexical de la famille : frère, sœur, un peu moi, frère, jumeaux. L’exemple du cadre parisien va plus loin encore et propose une relation fusionnelle puisque l’ami est présenté comme un alter ego
L’auteur aborde ici un nouvel aspect de l’amitié actuelle : son utilité, pas seulement pour la
construction psychique de l’individu, mais pour sa vie sociale, voire sur un plan professionnel.
L’amitié actuelle peut donc, selon l’auteur, être intéressée mais il faut alors distinguer plusieurs
degrés : si le « copinage » est cultivé par intérêt dans le monde professionnel, la véritable amitié,
elle, ne souffre aucun compromis.
L’auteur réfléchit ici à la relation que l’amitié entretient avec la temporalité. Si Jacqueline Rémy
rappelle que l’amitié « prend du temps », c’est pour souligner d’une part qu’elle a besoin d’être
construite et d’autre part que seule la durée en valide la force, d’où la difficulté de l’amitié qui doit
défier le temps et qui peut alors s’avérer fragile. Le texte s’achève sur une réflexion d’Orsenna qui
évoque la valeur fondamentale des amitiés.
1.2. Analyse du document 2
Propos directeur : Onfray, dans une analyse qui place l’amitié comme « le sentiment suprême »,
montre toutefois qu’elle peut aller jusqu’à mettre en péril la société. Le texte de Michel Onfray est constitué de cinq paragraphes, structure qui va servir de point d’appui à notre analyse plus détaillée. Le texte du philosophe s’avère plus difficile, à la fois par sa formulation et par la densité de la réflexion déployée.
Plusieurs idées capitales jaillissent dès ce début. Le philosophe commence par situer l’amitié sur
une échelle de valeurs et la place au sommet ! Au-dessus même de l’amour car l’amitié résiste
mieux au temps (elle se solidifie). Cet éloge est d’ailleurs repris par une série d’adjectifs mélioratifs
(souveraine, virile, affirmative), d’autant que d’emblée, l’amitié se caractérise par son sérieux (la
moins exposée au futile). Ensuite, Onfray rappelle les circonstances de la naissance d’une amitié :
elle est élective et n’a rien de fortuit. Elle se caractérise enfin par un sentiment de reconnaissance,
autrement dit par le signe que l’ami était attendu, qu’il vient combler un vide préexistant et qu’il
permet par conséquent de réaliser un sentiment de complétude.
Le philosophe cherche maintenant à caractériser l’amitié. À cet effet, il la qualifie d’asociale,
autrement dit, et de façon finalement paradoxale, il l’affirme contraire à la vie en société. Quels sont
alors ses arguments ? Son premier argument est d’ordre interne : l’amitié procure une telle force
qu’elle a pour conséquence de distinguer l’individu qui l’éprouve, de le mettre à part. En cela, elle
est antisociale. Le second argument est d’ordre individuel : l’amitié fonde la singularité de chacun,
l’ami offre un miroir irremplaçable pour se construire, favorisant encore l’individualisme. Valeur
de l’intimité, l’amitié s’oppose alors au monde extérieur, à la société. Enfin, l’amitié est une force
(rien ne résiste, démultiplicateur de force) : elle balaie tout, en particulier le monde extérieur et ses
contraintes.
Autre effet de l’amitié : elle efface définitivement la solitude de l’individu. Même si l’autre n’est pas présent physiquement, il procure une douceur et une bienveillance nouvelles, des formes de réconfort. Mais le philosophe n’est pas crédule : l’amitié n’est pas pure complaisance. En ce sens, il attend du véritable ami une certaine lucidité qui s’exprime à travers un jugement honnête (sévérité, rigueur).
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