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Commentaire du Chapitre 6 du conte philosophique Candide de Voltaire

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Par   •  7 Mai 2015  •  1 178 Mots (5 Pages)  •  1 279 Vues

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Candide ou l'optimisme, oeuvre intemporelle de Voltaire, est un conte philosophique dont la visée principale est la critique de la société de son temps avec l'usage quasi-permanent d'un vocabulaire implicite. Le passage étudié se situe géographiquement à Lisbonne et historiquement après le tremblement de terre ravageur de 1755. Ici, nous étudierons les aspects absurdes des deux premiers paragraphes du chapitre 6 qui est principalement basé sur l'auto-da-fé, cérémonie où l'on brûlait les hérétiques condamnés par le tribunal de l'Inquisition. Pour rendre cela possible, nous développerons deux axes ; dans un premier temps, nous considérerons les procédés utilisés par Voltaire pour tourner au ridicule et à la dérision les décisions arbitraires de l'inquisition, puis, dans un second temps, nous exposerons les critiques des coutumes et rituels religieux au travers de l'auto-da-fé, effectuées par Voltaire. Nous pouvons donc nous demander, pour résumer, quels sont les moyens utilisés par Voltaire pour présenter la cérémonie de l'auto-da-fé comme paradoxale et contradictoire aux yeux des lecteurs ?

Voltaire, maître incontesté de la critique implicite, use de procédés habiles et savants pour tourner au ridicule la société de son temps. Dans ce passage, il s'applique à dénoncer l'absurdité des décisions arbitraires de l'Inquisition. Celles-ci mènent à la mort injuste de certains habitants (mais jugés coupables par le tribunal de l'Inquisition) lors de la cérémonie de l'auto-da-fé.

Au début du passage étudié, Voltaire insiste sur la justification de l'événement ; les décisionnaires sont des "sages" (l.2), aprouvés par "l'université de Coïmbre" (l.4), ce qui souligne l'apparente rationalité dans les événements de la journée. En effet, pour convaincre la population de l'efficacité religieuse contre les tremblements de terre, les religieux décident de "donner au peuple un bel auto-da-fé" (l.4). Le lecteur comprends alors qu'aucun lien n'associe la cause et la conséquence, et qu'en fait, on ne trouve aucune excuse valable pour justifier un tel acte : l'idée même d'organiser un auto-da-fé devient un élément irrationnel.

De surcroît, l'auteur du roman éponyme étudié, utilise des procédés de language bien définis tels que les connecteurs logiques pour exprimer l'inverse de sa pensée. Par exemple, le second paragraphe est introduit par la phrase "On avait en conséquence saisit un Biscayen [...]" (l.8) ; c'est un connecteur logique trompeur, puisqu'en effet, il n'existe aucun lien de conséquence entre un tremblement de terre et l'arrestation d'un Biscayen. Voltaire utilise ainsi ce procédé pour faire réagir le lecteur face à la situation paradoxale présentée ici.

De même, la contadiction absurde de cette cérémonie, dénoncée par Voltaire, est omniprésente durant tous le second paragraphe. En effet, il présente une disproportion irrationnelle entre le chef d'accusation des condamnés et leur punition qui se retrouve alors injustifiée et, à nouveau, arbitraire. Les fautes commises "un Biscayen convaincu d'avoir épousé sa commère" (l.8-9), d'après la religion catholique, le parrain d'un enfant est interdit d'épouser la marraine de ce même enfant ; "en mangeant du poulet, en avait arraché le lard" (l.9-10), ce qui est également proscrit puisque cet acte démontre une appartenance juïve, religion qui n'était pas acceptée à cette époque en occident ; ainsi que "avoir parlé" (l.11) "avoir écouté" (l.12) sont minimes et insignifiants faces aux peines encourrues, puisque ces cinq personnes sont chacunes ou "brulées" (l.21) ou "féssées" (l.23) ou encore "pendues" (l.21). De plus on peut noter une gradation de l'absurdité croissante des trois arrestations.

Tout ceci menera Candide sur le chemin de la réflexion philosophique : la découverte de l'arbitraire religieux et de l'absurdité destructrice des superstitions décrites le conduisent vers le doute. Il ne retrouve plus de lien entre la cause et l'effet,

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