Commentaire : Lucrèce, De la Nature, Livre II vers 1-36
Commentaire de texte : Commentaire : Lucrèce, De la Nature, Livre II vers 1-36. Recherche parmi 298 000+ dissertationsPar Ninon91lemaire • 29 Janvier 2019 • Commentaire de texte • 1 261 Mots (6 Pages) • 1 533 Vues
Traduction :
Mari magno : Quand la mer est houleuse (démontée)
Ventis turbantibus aequora : à cause des vents qui troublent la plaine liquide,
suave [est] : il est doux
spectare e terra : de contempler depuis la terre
magnum laborem alterius : le rude effort d’un autre / de quelqu’un d’autre se débattant dans la tempête ;
non quia quemquamst vexari : non que le fait que quelqu’un soit tourmenté
jucunda voluptas : constitue un plaisir agréable
sed suave est quia cernere: mais parce qu’il est doux de voir
quibus ipse malis careas : de quels maux tu es exempt toi-même / de quels maux on est soi-même exempté.
suave etiam : Il est également plaisant
tueri magna certamina belli : de poser son regard sur les grands combats de la guerre,
instructa per campos : [les troupes] rangées en ordre de bataille à travers la plaine,
Itua sine parte : sans prendre toi-même part au danger.
sed nihil dulcius est : Mais rien n’est plus doux
quam tenere templa : que d’occuper les espaces
bene munita edita : bien protégés et érigés dans les hauteurs
serena doctrina sapientum : par la doctrine apaisante des sages,
unde queas despicere alios: d’où l’on peut regarder d’en haut les autres et
videre errare passimque : les voir se disperser de tous côtés,
quaerere palantis viam vitae : et chercher dans la dispersion le chemin de leur vie,
certare ingenio : combattre avec talent,
contendere nobilitate : rivaliser d’excellence,
niti noctes atque dies : s’astreindre nuits et jours
praestante labore : à un effort immense
emergere ad summas potiri opes rerumque : pour se hisser au sommet des richesses et du pouvoir / s’efforcer nuits et jours par un effort immense d’atteindre le faît des richesses et de se rendre maître du monde).
O miseras hominum mentes : Malheureux esprits humains,
o pectora caeca : coeur aveugle,
qualibus in tenebris vitae : dans quelles ténèbres de vie
quantisque periclis degitur : et dans combien de dangers s’écoule
hoc aevi quodcumque est : ce laps de temps quel qu’il soit [qui nous est imparti]!
nonne videre : Comment ne pas voir que
naturam latrare nihil aliud sibi : la nature ne réclame pour elle-même rien d’autre
nisi ut dolor qui corpore sejunctus absit : que la douleur qui a été désunie du corps s’en aille
mensque fruatur jucundo sensu : et que l’esprit jouisse d’une sensation agréable
cura semota metuque : une fois le souci et la crainte éloignés / ayant été enlevés ?
Commentaire
Dans son poème / épopée didactique De natura rerum, Lucrèce réalise une sorte d’exposé de la doctrine D’épicure dont il reprend les principales lettres pour les expliquer en vers. Ces vers sont d’autant plus utiles aujourd’hui pour comprendre la doctrine épicurienne qu’il ne reste quasiment rien des 300 ouvrages d’Epicure. Cependant, si Lucrèce reste très fidèle aux thèses d’Epicure, on constate malgré tout un apport personnel et quelques divergence sur certains sujets. Dans ces vers, il montre l’importance la contemplation plutôt que de l’action vaine et futile pour atteindre le bonheur. En quoi Lucrèce est-il ici à la fois très proche mais aussi un peu divergent par rapport à la doctrine épicurienne?
Lucrèce montre une opposition entre la contemplation et l’action vaine permettant d’accéder à l’ataraxie.
Une opposition entre celui qui contemple et les hommes qui agissent
le contemplateur
Le philosophe se place en contemplateur du monde : emploi de beaucoup de verbes de contemplation : spectare, cernere, despicere. Il y a aussi le champ lexical du regard : caecus, tenebris… qui est placé en opposition à la lucidité du sage.
distanciation entre le philosophe et les hommes
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