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Féminisation des noms de métiers

Étude de cas : Féminisation des noms de métiers. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  2 Avril 2022  •  Étude de cas  •  2 518 Mots (11 Pages)  •  308 Vues

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Approche de la Variation Linguistique :

La féminisation des noms de métiers.

En 2019, L’académie Française publie un rapport au sujet de la féminisation des noms de métiers[1]. Démarche qui pourrait sembler anodine pour certains – L’académie Française travaille dans le sens de l’évolution de la langue – peut paraitre choquante pour d’autre. Essayons de comprendre la complexité de la question de féminisation de noms de métiers dans le lexique Français et ces effets sur la société.

Février 2019 est une date historique qui marque une avancée dans la parité homme/femme qui est revendiquée par le corps féminin au fil des époque. Le XIXe siècle est le lieu des plus importantes revendications sociale en faveur de la gent féminine. Les femmes n’acceptent plus le patriarcat et souhaite pouvoir être considérée aux mêmes titres que les hommes. Elles aspirent à plus de liberté, de légitimité et cette question de parité va s’imposer à la société Française à l’entrée des femmes dans le monde du travail. Un siècle plus tard, l’Académie française fait un pas de plus en ce sens.

« L'ACADÉMIE FRANÇAISE ADOPTE UN RAPPORT HISTORIQUE SUR LA FÉMINISATION DES NOMS DE MÉTIERS ».

En gros titre du Média BFMTV[2],  sujet qui intéresse le Hugffington post, le sujet à propos des luttes de la femme vient toucher l’opinion dans un sens large.  La presse, les chaine d’information en continu comme BFMTV sont des vecteurs puissants. L’actualité recontextualise la question de la féminisation des noms et notamment des noms de métiers dans la langue française, expose, par la même occasion, les problématiques rencontrées et les paradoxes de cette situation.  C’est une question, désormais ouverte dans le débat populaire, elle est dévoilée au grand jour. En 2021, le féminisme fait partie de notre société, le combat des femmes est installé dans les mœurs. Mais qu’a-t-il fallut pour en arriver jusque-là ?

Bernard Cerquiglini: traite bien le sujet. (Biographie)

  1. Contextualisation :

Le phénomène de féminisation des noms de métiers dans la langue française est en réalité impulsé par des faits sociaux. En effet les premiers mouvements féministes représentent la « flamme qui allume la mèche » quant à la question de la place de la femme dans la société.  Pour comprendre l’évolution de la féminisation lexicale il est important de comprendre le féminisme.

Le féminisme est un substantif qui apparait dans le courant du XIXe siècle et qui est en premier lieux utilisé dans le milieu de médecine[3]. Selon la définition de Christine Bard[4] « Le féminisme désigne en effet d’abord une pathologie : la féminisation des sujets masculins atteints d’une forme particulière de tuberculose. ». La définition du terme va s’affiner en 1872 : Lorsque l’écrivain Alexandre Dumas traite de l’égalité entre les sexes dans un petit pamphlet intitulé L’Homme-Femme, le féminisme garde la notion de maladie non plus physique mais sociale et sera employé pour définir cette recherche d’égalité des sexes. 1882 le féminisme prend corps et l’on se revendique ouvertement féministe[5].

Transition : On situe généralement, comme en France, la naissance du féminisme dans les années 1968/1970[6]. Mais nous comprenons, avec le féminisme, que l’idéologie nait bien avant. Le féminisme connait plusieurs étapes temporelles et une des plus importante à lieu dès les années 1940. En effet, le désir d’émancipation de la femme se révèle après la seconde Guerre Mondiale, sa participation à l’effort de guerre lui permet de s’échapper de son quotidien. Bien que ce soit pour se retrouver dans des stéréotypes, la femme endosse le bleu de travail.[7]

En revanche, dans l’actualité française, la féminisation des noms de métiers devient une question légitime en 1981 et prend une place dominante dans le débat politique sous la présidence de François Mitterrand. Les revendications féministes qui à l’époque sont individuelles deviennent des revendications sociales. C’est une vraie lutte politique qui s’ouvre face à la question des femmes accédant aux hautes fonctions de l’Etat et donc à la féminisation des noms de métiers. Dans l’historique politique français, c’est le secrétaire d’état, Anicet Le Pors, chargé de la Fonction publique qui met la première pierre à l’édifice avec une circulaire ouvrant la possibilité aux femmes d’accéder aux métiers de la fonction publique. Yvette Roudy est alors le premier ministre femme du droit des femmes[8]. C’est à elle que les femmes doivent la journée du 8 mars[9] mais c’est aussi à elle que nous devons la création de la « commission sur la féminisation des noms de métiers, grades et fonctions » en 1984. Commission qui a à sa tête une autre figure de la politique française : Benoite Groult.  Elle est une actrice principale du mouvement féministe qu’on déclare démarré en 1960, elle publie plusieurs ouvrages engagés dans cette cause et est influencé par Simone de Beauvoir.

De 1984 à 1986, elle préside cette commission instituée par Yvette Roudy. C’est Benoite Groult qui met en avant les incohérences de la masculinisation de noms de métiers attribués aux femmes comme « Le ministre » pour désigner une femme à ce poste. Elle dénonce le fait que plus le métier et prestigieux et moins on le féminise, car dans les corps de métiers plus populaire le féminin y est accepté exemple avec boucher et bouchère. Cela créer des confusions, des incohérences, le désordre.  Elle est à l’origine de la polémique suscitée par l’emploi du mot écrivaine. Terme, qui de nos jours parait comme étant une entrée standard du lexique français, mais qui à l’époque était considéré comme vilain. Dans un extrait de son interview chez France-Inter, avril 1984 »[10] elle dit : « Je dis, moi je suis écrivaine et bien la réponse générale c’est, écrivaine mais ce n’est pas possible, c’est affreux… je mets aux défis quelqu’un de me dire pourquoi écrivaine est plus laid que chatelaine ou souveraine ou encore contemporaine. » Pour le terme « écrivaine », comme beaucoup d’autre que la commission dirigée par Mme Groult a réussi à faire adopter, c’est un pari réussi. Mais en ce qui concerne l’usage ; La presse et l’Académie française font front et ridiculise les idées de cette commission.

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