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Dissertation Baudelaire

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Par   •  28 Juin 2022  •  Dissertation  •  2 041 Mots (9 Pages)  •  460 Vues

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Dissertation Baudelaire, Les Fleurs du Mal

        « Comme un parfait chimiste et comme une âme sainte. Car j’ai de chaque chose extrait la quintessence. Tu m’as donné ta boue et j’en ai fait de l’or » écrit Baudelaire, poète français du 19eme siècle, dans la préface de la 2eme édition des Fleurs du Mal. Il développe alors le sens de l’oxymore du titre qu’il a choisi pour son recueil et nous ouvre son laboratoire.

Baudelaire est certainement un parfait chimiste en proie à l’attraction du mal, protéiforme, et en quête éperdue de la beauté.

« parfait chimiste » qui fait en l’occurrence penser à sa façon d’écrire et à mélanger des thèmes à la base contraire, cette transformation transpirait d’ailleurs des le titre Les Fleurs du Mal qui suggéré une transformation du mal en fleur.

« en proie à l’attraction du mal » signifie que Baudelaire serait attiré par le macabre, le mal.

« protéiforme », qui à la base veut dire que quelque chose peut changer de forme fait alors référence au fait que Baudelaire est polyvalent dans ses styles d’écritures.

« quête éperdue de la beauté » désigne tout simplement que Baudelaire recherche éperdument l’idéal, la beauté.

Suite à cela, nous pouvons nous demander : En quoi le recueil Les Fleurs du Mal est illustratif du mélange chimique entre l’aspiration de Baudelaire au mal et sa quête avide de beauté ?

Pour répondre à cette problématique, nous aborderons dans un premier temps l’amalgame de l’or (I) et de la boue puis dans un second temps la prédominance des thèmes funèbres (II).

        Nous savons que Charles Baudelaire est un homme qui, dès son plus jeune âge, a ressenti la douleur de vivre. Après la première publication de l’œuvre Les Fleurs du Mal en 1857, ses lecteurs ont directement fait l’objet d’un procès et d’une condamnation à cause de ce goût affiché pour la laideur et le mal. Son recueil de poèmes choque par son aspiration au mal, à ses descriptions charnelles et son caractère morbide, six œuvres ont alors été censurées. L’œuvre est l’interprétation sur papier de l’attrait de Baudelaire pour la mort, la débauche et les vices qui sont, selon lui, des solutions à son mal-être.

Le malheur est une réelle source d’inspiration pour le poète au fondement de sa poésie, la beauté chez Baudelaire repose sur la description sublimée du malheur, qu’il intitule le « spleen ».

« Ce livre, dont le titre Fleurs du mal dit tout, est revêtu, vous le verrez, d’une beauté sinistre et froide ; il a été fait avec fureur et patience » indique Baudelaire dans une lettre adressée à sa mère, le 9 juillet 1857.

L’auteur refuse le sentimentalisme, comme il l’écrit dans  L’Art romantique : « La sensibilité du cœur n’est absolument pas favorable au travail poétique ». Au contraire il recherche la violence du tragique et va même jusqu’à glorifier le sinistre comme dans la charogne, lorsqu’il dit « Et le ciel regardait cette carcasse superbe… comme une fleur s’épanouir » cette strophe met en opposition le sublime et la répugnance. D’une part, grâce à l’oxymore entre le nom commun « carcasse » et l’adjectif « superbe » que le poète compare à une fleur qui s’épanouit. D’une autre, par la forte puanteur annoncée après l’épanouissement de la fleur qui, normalement, sent bon.

D’autre part dans « Le mort joyeux » nous pouvons ressentir, ne serait-ce qu’en lisant le titre, que ce sonnet est malsain. En effet, Baudelaire décrit dès sa première strophe comment il imagine sa propre sépulture. Nous pouvons comprendre ce sous-entendu au vers 1 ,« Dans une terre grasse et pleine d’escargots » qui, on devine en s’appuyant sur le titre, est l’endroit où il veut être enterré, soit une terre riche qui est habité par des créatures humides. Jusqu’au vers 4, où il utilise un euphémisme dans sa comparaison, pour atténuer son désir de mourir « Et dormir dans l’oubli comme un requin dans l’onde » où nous pouvons retrouver, comme tout au long du poème, un sentiment de solitude et son désir de mourir pour être heureux.

Ensuite, nous retrouvons dans le poème « Je te donne ces vers afin que si mon nom » l’opposition de plusieurs mots dans les deux tercets. « Être maudit » contraste avec « ange », « l’abîme » avec le « haut du ciel » et « une ombre » avec « la trace ». On peut interpréter l’emploi de ses mots contraires par le poète qui est piégé entre les oppositions. Parmi ces trois exemples nous comprenons qu’il y aura toujours dans l’esprit de Baudelaire un goût à trouver de la beauté dans les choses angoissantes. Il est pris au piège entre son spleen et son idéal.

        Une forme de beauté sans malheur existe bien dans les Fleurs du Mal, mais elle est rattachée à un idéal inaccessible. L’auteur essaie constamment de chercher son idéal à travers plusieurs sujets qui sont la plupart du temps les femmes qui sont  des déesses pour l’auteur à qui tous les efforts des hommes, en particulier des artistes, doivent être dirigés, qu’elles soient diable ou ange, la beauté est un pouvoir suprême, manifestation de l’inconnu, de l’infini, de l’absolu, devant lequel le poète est ravi et auquel il doit s’inspirer. Il s’inspire également de la nature et de l’art.

Nous pouvons voir que dans le poème « L’idéal » dès les premiers vers « Ce ne seront jamais ces beautés de vignettes, produits avariés, nés d’un siècle vaurien. » Baudelaire semble déçu par les femmes qui l'entourent, elles ne représentent pas ce qu'il désire et il est à la recherche de celle qui sera idéale pour lui. Cela se démontre par la critique qu'il fait de la femme du 19eme siècle, mais aussi parce qu'il ne trouve pas sa femme idéale et que cet archétype est décrit comme étant une femme fictive, imaginaire.

La beauté d’origine divine se retrouve dans la nature. Prenons « Élévation » comme exemple, dès le titre nous comprenons que ce poème décrit le fait de s’élever à un niveau supérieur, à un niveau idéal. En effet, nous pouvons remarquer une opposition entre le spleen et l’idéal pour Baudelaire « Miasmes » au vers 9, représente le monde de la matière, en parallèle le monde de l’esprit est aussi décrit avec « esprit » et « indicible » « bois », « montagnes », « nuages » quant à eux représentent plus un mode ombragé ce qui est contrarié par les mots soleil", « éthers », « onde », « air », « limpides », « lumineux », « feu clair » qui eux représentent un monde lumineux, un monde de la clarté. « ennuis », « vastes chagrins », décrivent un monde du désespoir et « sereins », « heureux », « gaiement », « mâle volupté » représentent un monde d’espoir et de plaisir. Grâce à ces mots complètement opposés  l’auteur pour représente 2 mondes, le premier, le monde du réel et le deuxième celui de l’idéal. Ce poème montre chez Baudelaire le rapport entre perfection divine et nature. La contemplation de la nature est une forme de religiosité pour Baudelaire. De plus dans l'écartèlement entre le monde terrestre, terrain du spleen et le monde aérien de l'idéal, le poète arrive peu à peu à se libérer des contraintes terrestres pour accéder au bonheur, à montrer son aisance dans la vie ailleurs, et ce, grâce à l'écriture poétique.

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