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Dissertation Baudelaire Les Fleurs du Mal

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Par   •  22 Janvier 2023  •  Dissertation  •  2 819 Mots (12 Pages)  •  410 Vues

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Baudelaire, grand poète du XIXème siècle, affirme dans « Mon cœur mis à nu » « Qu’Il y a en tout homme, à toute heure deux postulations simultanées, l’une vers Dieu, l’autre vers Satan. L’invocation à Dieu, ou spiritualité, est un désir de monter en grade ; celle de Satan, ou animalité, est une joie de descendre ». Nous verrons alors comment son œuvre et sa vie illustrent ce double portrait. Nous commencerons à étudier la présence du mal, puis sa quête vers l’Idéal, pour finir avec cette double postulation de l’invocation à Dieu et de Satan.

En effet, Les Fleurs du mal dévoile de très nombreuses formes du mal. Dans un genre, la poésie, associé traditionnellement à la dignité, Baudelaire choisit de montrer les formes les plus éclatantes, les plus épanouies du mal. Les thèmes de son recueil poétique, ce sont en effet les vices, la boue de l’existence, et Les Fleurs du mal représentent la quintessence du mal. Il nous parle dans « Le vin de l’assassin » de l’addiction au vin, dont il dédit une section : « Le Vin ». Nous pouvons penser qu’il décrit la sienne à travers ce poème car comme nous le savons Baudelaire écrivait souvent dans un état second. Il a commencé à sombrer dans la drogue et l’alcool en ayant la syphilis car son médecin lui avait prescrit de l’opium pour calmer ses douleurs, or c’est une drogue, bien qu’elle soit thérapeutique et anti-dépressive. Il se tourne vers les « paradis artificiels », dont il est très vite devenu dépendant. Il éclate alors une guerre contre soi, avec une présence d’une violence absolue, qu’il illustre dans « l’heautontimoroumenos ». Il énumère dans « réversibilité », tout ce qui fait mal : « l’angoisse », « la haine », « les Fièvres », « les rides ». On voit alors que Baudelaire est pris sous l’emprise de ce mal, qui le ronge et dont il ne peut s’échapper. Il associe ce mal au Spleen, particulièrement présent dans la section « Spleen et Idéal » et il y a même une succession de quatre poèmes dédié à ce terme. Dans un (« spleen- j’ai plus de souvenirs » il dit même : « Je suis un cimetière abhorré de la lune/ Où comme des remords se traînent de longs vers ». Il fait ici allusion aux tombeaux et nous laisse penser que selon lui, l’ultime remède de son mal est la mort. Il lui en dédit même une section.

Par ailleurs, Baudelaire attaque ce qui est sacré. Le recueil de Baudelaire évoque le blasphème, la dégradation de ce qui est sacré, du noble sentiment de l’amour en particulier, pour en révéler la cruauté. Il nous explique dans « causerie » que la beauté des femmes torture son cœur, qu’elle est son fléau car leurs yeux le « calcine[nt] ». Il nous présente les femmes comme des fauves ou des hyènes. Il va même dire que se sont des démons : « Ô démon sans pitié » dans « Sed non satiata ». Dans ce poème, il s’adresse à Jeanne Duval, une mûlatresse, dont il dresse souvent un portrait sur la sensualité et l’exotisme. C’est l’une des plus grande muse de Baudelaire car la femme aimée est une inspiratrice pour lui. Il ne cessera de l’aimer toute sa vie, or beaucoup de fait nous laisse penser que c’est cette relation qui lui apporta la syphilis. C’est donc pour ça qu’il montre les vices démoniaques de l’amour car pour lui, ce noble sentiment causa sa perte. De plus, la relation qu’il entretenu avec Jeanne était très tumultueuse ; ils n’ont jamais cessé de se battre toute leur vie. Un jour il dit : « Je lui ai mangé deux fois ses bijoux et ses meubles », ainsi que l’argent de sa mère. Il l’a assommée à coups d’étagère. Elle refusait d’apprendre à lire. Néanmoins, il l’a faisait passer pour sa femme et l’imposa à ses parents, en disant que s’il nous pouvait pas être avec elle, il se suiciderait. On voit alors que Baudelaire, ne pouvait se séparer d’elle, or elle incarnait sûrement son mal le plus profond. Jeanne Duval est une figure emblématique de son œuvre, de la sensualité, de l’exotisme, de l’amour mais aussi de la mort, thème qui reste dominant dans son recueil. Par exemple dans « l’horloge », tout se transforme en mort prochaine : « Les minutes, mortel folâtre, sont des gangues/ Qu’il ne faut pas lâcher sans en extraire l’or ». De plus, en attaquant ce qui est sacré est parlant du désir, son œuvre à alors fait l’objet d’un procès et certaines pièces ont été condamnées comme « Le Léthé » ou bien « Lesbos ». Baudelaire a donc du réadapter son recueil, afin de garder un découlement et rapprochement logique entre les poèmes successifs.

Enfin, il associe la poésie à une femme qu’il maltraite et il transforme le mage qu’était le poète pour les romantiques en un homme maudit et dépossédé. L’ambition du recueil de Baudelaire est de faire entrer le mal en poésie, la nouveauté est ainsi d’attaquer tout à la fois la poésie personnifiée sous les traits d’une femme et la figure du poète. « Les Métamorphoses du vampire » illustrent parfaitement ce phénomène « A mes côtés, au lieu du mannequin puissant /[…]/ Tremblaient confusément des débris de squelette », nous avons ici l’allusion aux métamorphoses même, transformation magique, fantasmagorique, du beau au mal, qui s’apparente au Diable. C’est une décente vers la mort et l’enfer. Un autre poème qui illustre parfaitement cela c’est « Le Vampire », où la femme désirée est décrite sous les traits du bourreau, qui torture le poète.

Cependant, il est impossible de considérer la poésie de Baudelaire comme une œuvre du mal. Il nous montre même dans la section « Révolte », qu’il est inutile de pactiser avec le Diable. De plus, certains mots sont prosaïques, mais il y a également une revalorisation générale à l’œuvre dans Les Fleurs du mal.

Tout d’abord, le recueil met des mots sur la sensualité du désir physique pour en faire quelque chose d’intense et de beau. Baudelaire considère en effet autrement le désir de la femme et permet de sortir de la mièvrerie des rapports entre les sexes. Il témoignent l’expression nouvelle de la sensualité, qui pour lui reflète une partie de son idéal. Baudelaire s’inscrit dans un courant idéaliste, où il considère que le monde dans lequel nous vivons est un chaos au-delà duquel, il existe une unité, un monde d’ordre et de beauté. Cet Idéal prend de multiples visages, celui de l’enfance, de l’exotisme, du voyage, des femmes et de l’ivresse. Lors de sa quête, il part alors à la recherche de la beauté, où il est obligé d’aller chercher dans « les ténèbres et l’oubli », où dort « maint joyau où « mainte fleur » attend le poète dans « les solitudes profondes ». Il décrit

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