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Dissertation Sur le recueil Les Fleurs Du Mal de Baudelaire

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Par   •  15 Mars 2014  •  2 811 Mots (12 Pages)  •  18 041 Vues

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Les Fleurs du Mal, Baudelaire

Dissertation

Le paradoxe dans le recueil Les Fleurs du Mal est très présent, dès le titre de ce dernier. En effet, Baudelaire a donné à son œuvre un nom mêlant la beauté romantique traditionnelle des fleurs à la noirceur très moderne du mal. Dans Poésies et profondeur, Jean-Pierre Richard écrit ses mots : « Si la rêverie baudelairienne vise à s’enfoncer toujours plus loin dans le mystère, il n’existe pas pour elle de terme ni d’arrêt. Alors même que de reculs en reculs on pourrait se croire avec elle arrivé en un lieu et un moment premiers, se développe toujours le soupçon d’une virginité encore plus vierge, d’un commencement plus absolument premier ». Jean-Pierre Richard voit dans la poésie de Baudelaire un voyage à travers le mystère vers une pureté. Le terme de « mystère » est très vague mais, précédé du verbe « s’enfoncer », sous-entend une descente, probablement aux Enfers qui ne trouve pas de fin à proprement parler, mais dans laquelle le poète, et le critique, trouvent « un commencement plus absolument premier », une pureté absolue. Il s’agit probablement là d’un paradoxe, très moderne, entre le mal et la pureté de l’homme. On peut se demander en quoi le paradoxe avéré des Fleurs du Mal est révélateur de la modernité de Baudelaire, et comment le poète construit ce paradoxe, et donc cette modernité. Nous répondrons à cette question en nous penchant dans un premier temps sur la volonté de Baudelaire de trouver du renouveau dans les tréfonds de l’Homme. Nous verrons ensuite le paradoxe en lui-même du recueil, qui mêle la beauté et le mal pour trouver une pureté.

Baudelaire veut pour son recueil une grande modernité. Il est fasciné par les romantiques et l’on peut voir dans son œuvre une volonté de moderniser le romantisme, ce qu’il parviendra, d’après Flaubert, à faire. Baudelaire a une grande admiration pour les romantiques, Hugo en particulier. Il y a dans son recueil une certaine volonté de leur ressembler. Il utilise en effet beaucoup d’alexandrins, qui sont les vers typiques du romantisme, ainsi que le sonnet, également très prisé des romantiques. Il se conforme ainsi au mouvement romantique par ces exemples. Sa modernité se trouve surtout dans les thèmes qu’il aborde. En effet, les romantiques parlaient de la Nature, du « moi » ; Baudelaire trouve la beauté, chère au cœur des romantiques, dans la ville industrielle, moderne, dans des sujets très prosaïques, comme le poème « Le Squelette laboureur » ; une section est également entièrement consacrée au vin. De plus, il aborde des thèmes très sombres, comme la mort, la maladie, la vieillesse ou le mal.

Le mal est en effet en centre du recueil. Il est présent dès le titre : « Les Fleurs du Mal », qui est provocateur bien sûr, puisqu’il invoque le mal, la noirceur. Baudelaire avait d’ailleurs envisagé d’autres titres avant de se décider pour celui-ci : « Les Lesbiennes » et « Les Limbes ». Baudelaire dit qu’il aime les « titres pétards », dans un courrier à un ami. Le premier envisagé, « Les Lesbiennes », nous paraît aujourd’hui provocant car il fait référence aux amours homosexuelles féminines, parfaitement choquant à l’époque de Baudelaire. Cependant, ce terme n’a pas alors le sens que nous lui connaissons : le terme pour désigner l’homosexualité féminine est « saphique », qui vient du nom d’une poétesse grecque homosexuelle, Sapho. Or, Sapho était née sur l’île grecque Lesbos. « Lesbien » veut donc dire « habitant de Lesbos ». Le rapprochement est cependant facile à faire, et c’est d’ailleurs dans ces années-là que le terme de « lesbien » prend, dans les milieux artistiques, son sens moderne, et donc homosexuel. Baudelaire abandonne très vite cette idée de titre. Quant au second auquel Baudelaire avait pensé, « Les Limbes », il apparaît dans le journal L’Echo des marchands de vin en 1851 avec un commentaire du futur recueil, qui paraîtra en 1857, où il dit que son livre sera un miroir de la jeunesse moderne. Les deux titres envisagés par Baudelaire sont, sinon empreints de la noirceur caractéristique du recueil, du moins pour « Les Lesbiennes, tous deux provocants. « Les Limbes » est peut-être celui de ces deux titres qui explique le mieux le recueil, puisque le terme de « limbes » désigne, aux enfers, un lieu intermédiaire, ou un état vague, incertain, qui n’est pas sans rappeler le « Spleen ». Dans le recueil, les poèmes traitant de la mort, de la maladie ou de la vieillesse sont nombreux. On peut citer, par exemple « Une Charogne », qui décrit la rencontre entre un couple et le cadavre d’une femme ; le poète est très cru dans sa description du corps, et finit même par établir un parallèle entre le cadavre et la femme aimée. Parmi les poèmes traitant de la mort, on peut également nommer « Le Vampire » ou « Le Mort Joyeux », ainsi que la section entière « La Mort », qui contient six poèmes. La maladie est représentée par des poèmes comme « La Muse Malade », dans lequel Baudelaire décrit une femme, sa Muse, atteinte d’une maladie qui altère sa beauté et la fait déjà ressembler à une morte. Pour la vieillesse, on peut citer des poèmes comme « Les petites vieilles » ou « Les sept vieillards ». Les thèmes abordés par Les Fleurs du Mal paraissent donc très sombres, bien qu’abordés de différentes manières, mais sont dominés par un mal plus grand : le Spleen.

Le Spleen est ce que Baudelaire considère comme le plus grand mal de l’homme de sa génération. On définit le Spleen comme un ennui très profond, un dégoût de ce qui nous entoure, une grande mélancolie. C’est un état d’esprit que Baudelaire connaît bien et qui lui est très personnel. En effet, plus jeune, lorsque son père décide de le faire voyager pour le former, le capitaine d’un bateau, sur lequel Baudelaire voyageait, écrit à propos de lui qu’il ne s’intéresse à aucun des paysages, pourtant superbes, qui l’entourent, que rien ne semble l’intéresser autour de lui. Baudelaire fera même, plus tard, une tentative de suicide, ce qui permet de mesurer la profondeur du Spleen qui l’habite. On trouve le Spleen dans de nombreux poèmes de Baudelaire. Ce sera plus tard le sous-titre d’une de ses œuvres : Le Spleen de Paris, qu’on connaît également sous le titre de Petits Poèmes en prose, qui est donc un recueil de poésie en prose. Dans notre recueil, on peut citer de nombreux poèmes. Parmi les plus connus se trouvent « Le Cygne » et « L’Albatros », décrivant tous deux de magnifiques oiseaux, que l’on admire en vol ou sur l’eau, et qui, une fois sur la terre, sont d’une maladresse qui désole le poète. Ils sont

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