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Rhinocéros D' Eugéne Ionesco

Dissertation : Rhinocéros D' Eugéne Ionesco. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  28 Février 2017  •  Dissertation  •  855 Mots (4 Pages)  •  6 785 Vues

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Dissertation partielle d’environ 600 mots sur la pièce Rhinocéros, d’Eugène Ionesco.

Introduction :

Suites aux répercussions de la Deuxième Guerre mondiale et de la guerre froide, la littérature du début XXe siècle est marquée, par un fort engagement existentialiste. En effet, la montée des régimes totalitaires est accompagnée d’un endoctrinement de l’être humain, qui commet des atrocités sur lui-même et sur les autres. Les horreurs de la guerre ont apporté un questionnement chez plusieurs auteurs, à savoir s’il y avait vraiment une raison valable à toutes ces atrocités. Ainsi, Eugène Ionesco est décrit comme un fervent représentant du théâtre de l’absurde. Il a écrit de nombreuses œuvres dont Rhinocéros, publié en 1959, une célèbre pièce de l’absurde, dans laquelle il traite du dangereux phénomène de massification dans une ville où les habitants se transforment l’un après l’autre en rhinocéros. Nous étudierons d’abord la symbolique du monstre dans la pièce Rhinocéros au travers de personnages endoctrinés ainsi qu’au travers de Bérenger, qui incarne donc un personnage en pleine crise identitaire.

          D’un côté, la symbolique du monstre est visible au travers de personnages endoctrinés. D’abord, l’auteur incarne des notions de conformisme et de dogmatisme à travers Jean dès le premier acte. Lorsque Bérenger parle à propos de Jean : « Il ne supporte pas la contradiction. La moindre objection le fait écumer » (p. 52). Cette illustration montre que Jean est un personnage dangereux. À cause de la force de son caractère et du fait qu’il soit convaincu du bienfondé de ses idées, il risque d’imposer celles-ci aux autres. Jean possède des valeurs, mais les organise dans une idéologie rigide, ce qui fait de lui un être doctrinaire. Ensuite, Ionesco, montre que le tragique prend la place du comique dans la suite de la nouvelle. À cet égard, l’auteur se sert de l’humour pour évoquer la dégénérescence des doctrinaires par une contradiction absurde et comique chez Botard : « Ce n’est pas parce que je méprise les religions qu’on peut dire que je ne les estime pas » (p. 65). Par la suite, Jean rétorque qu’il préfère ses principes à l’amitié : « je ne déteste pas les hommes, ils me sont indifférents, ou bien ils me dégoûtent, mais qu’ils ne se mettent pas en travers de ma route, je les écraserais » (p.100). Autant Botard nous fait sourire, autant Jean nous inspire la peur. La tonalité de la tragique et du comique amène une réflexion sérieuse sur le danger d’adhérer aveuglément à des doctrines en passant du comique au tragique. En bref, la symbolique du monstre est montrée au travers des personnages qui se sont endoctrinés, et qui, une fois transformés en « rhinocéros », adoptent facilement des comportements inhumains.

          D’un autre côté, la symbolique du monstre est décrite au travers de Bérenger qui incarne un personnage en pleine crise d’identité. D’une part, Ionesco montre que Bérenger est frappé de plein fouet par un mal existentiel de sa personne et qui se manifeste par une peur d’être différente des autres. Le fait que la ville entière soit transformée en rhinocéros différencie Bérenger des autres habitants de la ville. Il a l’air d’un monstre puisque les gens normaux sont ceux qui sont transformés en rhinocéros : « Comme j’ai mauvaise conscience, j’aurais dû les suivre à temps. Trop tard maintenant ! Hélas, je suis un monstre, je suis un monstre. Je ne peux plus changer […] Je ne peux plus me voir. J’ai trop honte ! Comme je suis laid ! Malheur à celui qui veut conserver son originalité » . L’auteur utilise une anaphore en répétant le pronom « je » pour montrer à quel point Bérenger se sent anormal.  D’autre part, l’auteur montre que le décor met en relief la crise identitaire de Bérenger. À la fin de l’acte III, Bérenger utilise des objets du décor qui ont un rôle symbolique : « (il se précipite de nouveau vers le placard d’où il sort deux ou trois tableaux […], les jette par terre avec fureur, il va vers la glace. […], il se tourne face au mur au fond où sont fixées les têtes de rhinocéros, tout en criant:) » (p.161-162). Les didascalies indiquent que Bérenger interagit sans cesse avec des objets du décor, notamment les tableaux, le miroir et les têtes de rhinocéros qui renvoient tous à une notion d’identité. La présence de ces objets met en évidence la crise identitaire de Bérenger. En un mot, la symbolique du monstre est décrite au travers de Bérenger qui traverse une crise d’identité.

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