LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Madame Bovary, Critique de la société bourgeoise

Fiche de lecture : Madame Bovary, Critique de la société bourgeoise. Recherche parmi 297 000+ dissertations

Par   •  8 Décembre 2019  •  Fiche de lecture  •  817 Mots (4 Pages)  •  3 266 Vues

Page 1 sur 4

Critique de la société bourgeoise

Flaubert parle de son écriture de Madame Bovary comme d’un « romanesque de la banalité ». Cette société provinciale, toujours tournée vers ses propres intérêts, montre des personnages triviaux, médiocres et insignifiants. Ainsi, l’auteur n’aura de cesse d’y faire la critique de la petite bourgeoisie, tiraillée entre la paysannerie et le matérialisme. Nous verrons comment la suprématie du monde bourgeois se manifeste, les agissements immoraux des personnages et ce qui leur donne leur caractère risible.

La suprématie bourgeoise est caractéristique de la société provinciale, qui fonctionne par le système de l’exploitation des plus faibles. Le portrait de Catherine Nicaise Leroux à la scène des comices, lors de la remise des prix, est emblématique de cette exploitation injuste de la paysannerie. Sa description physique est misérable et donne à voir une « chose » placide, docile par l’animalisation et la réification qu’elle a subies. Elle a travaillé avec tant d’acharnement pour ces bourgeois « oisifs et épanouis », qu’elle ne s’est pas mariée, ce qui est un scandale pour l’époque. Toutes ses années de labeur sont saluées par une maigre médaille, aperçu révélateur de la rapacité bourgeoise, contemplant complaisamment « ce demi-siècle de servitude ». Il y a dans le roman des manifestations plus explicites de cette écrasante domination. Le personnage d’Homais incarne à merveille le despote bourgeois. Il se sert de son assistant Justin, qu’il a recueilli « par charité », comme homme à tout faire et faire-valoir. Ainsi le pauvre Justin du matin au soir est commis à la pharmacie et domestique chez l’apothicaire. Homais, qui a fortement recommandé l’opération à Hippolyte, ne vient que très peu le voir dans sa convalescence, en lui conseillant tout et son contraire. Il ne ressent aucune culpabilité car il n’a que faire de sa guérison et veut seulement plus de notoriété. Enfin, il se vante d’une pommade miraculeuse pouvant soigner la cécité, qu’il donne de force à l’aveugle, mais l’échec de son remède l’incite à l’éviter. Il mène alors une campagne véhémente contre les marginaux par une série d’articles dans le journal. Il réussit finalement à faire enfermer l’aveugle dans un hospice, preuve de sa cruauté.

Flaubert dénonce également la main mise malsaine de plus riches bourgeois sur de petits bourgeois accablés. Avec l’émergence de la société de consommation, de nouveaux notables usuriers apparaissent, parmi lesquels se trouve Lheureux, le marchand d’étoffes. Il comprend parfaitement les insatisfactions d’une petite bourgeoise comme Madame Bovary et fait en sorte de lui créer des envies afin de lui donner l’illusion que le bonheur se trouve dans les objets manufacturés. Il réussit, met rapidement en place la spirale de l’endettement, en lui faisant signer de multiples billets, afin qu’elle ne se rende pas compte de la situation. Alors « elle ne pouvait plus se passer de ses services ». Lheureux s’insinue dans son ménage et réclame un remboursement total quand Emma est en position de faiblesse : A la fin de la deuxième partie, lors de sa convalescence, il s’en prend également à Charles, trop secoué pour se poser de questions et dans la troisième partie au chapitre cinq lorsqu’il découvre l’adultère avec Léon, il ne peut s’empêcher de s’écrier « Ah je te tiens ! ». Elle se retrouve avec 3000 francs de dettes et n’a d’autre choix que le suicide.

...

Télécharger au format  txt (5.3 Kb)   pdf (34.7 Kb)   docx (8.6 Kb)  
Voir 3 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com