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Description de la vie bourgeoise du 19ème siècle par Madame Bovary dans le roman Madame Bovary de Gustave Flaubert

Fiche de lecture : Description de la vie bourgeoise du 19ème siècle par Madame Bovary dans le roman Madame Bovary de Gustave Flaubert. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  15 Février 2015  •  Fiche de lecture  •  744 Mots (3 Pages)  •  1 027 Vues

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Cette scène romanesque tourne essentiellement autour d’un objet, en apparence anodin, qui va souligner le ridicule du « nouveau » : une casquette (le terme est d’ailleurs utilisé cinq fois dans l’extrait). Lorsqu’ils entrent en classe, les enfants de l’école ont tous le même rituel, auquel le nouvel élève ne soumet pas et qui sera l’occasion de sa honte. Sa gestuelle maladroite « il se leva, sa casquette tomba » est rendue par la parataxe ; les moqueries « toute la classe se mit à rire » « il y eut un rire éclatant des écoliers » scandent le récit et mettent le personnage mal à l’aise. Moqué par ses camarades et ridiculisé par son professeur qui, en utilisant le terme « casque » fait ressortir l’aspect incongru de la casquette, le nouveau se retrouve seul en scène, comme en témoigne le pronom personnel « il » en position de sujet dans quasiment toutes les phrases des dernières lignes : il s’oppose au « nous », expression de la collectivité dont il est marginalisé. Ce personnage nous apparaît à la fois risible et stupide dans sa docilité servile et son humiliation « il se baissa pour la reprendre », « il la ramassa une seconde fois » et pitoyable dans sa solitude : le narrateur qui est également l’un des enfants de l’école, comme le montre le pronom personnel « nous », a lui aussi pitié de lui : « le pauvre garçon ». La casquette est donc l’occasion de son ridicule.

Dans cette scène qui met en jeu une casquette, il semble naturel que le narrateur la décrive, d’autant que son aspect est surprenant : celui-là fait donc une pause et consacre plusieurs lignes à la description du couvre-chef du « nouveau » ; l’imparfait « c’était » annonce un arrêt du récit et le lecteur assiste à une présentation très détaillée de cette casquette : le narrateur commence par la caractériser globalement « une de ces coiffures d’ordre composite » en mettant en avant sa « laideur muette » ; puis la description se développe de façon ascendante, depuis « les trois boudins circulaires » jusqu’au « gland » ; cette pause narrative semble donc vouloir présenter l’objet afin que le lecteur se le représente plus aisément et le champ lexical des formes géométriques « ovoïde, circulaire, bande, losange, polygone », des matières « velours, poils de lapin, soutache » et des couleurs « rouge, or » parlent à l’imagination. Cependant, bien que Madame Bovary soit considéré comme un roman réaliste, qui veut décrire au plus près la vie bourgeoise du XIX° siècle, cette description présente une casquette hautement improbable, qui mêle plusieurs couleurs, plusieurs formes et plusieurs matières, la présentant comme une coiffure grotesque ; le narrateur la compare d’ailleurs à un « sac » et son énumération qui présente quasiment tous les couvre-chefs « bonnet à poil, chapska, chapeau rond, la casquette de loutre et bonnet de coton » nous fait sourire.

Cependant, quelle est donc la fonction de cette description dans un roman connu comme « réaliste », si ce n’est l’expression de la réalité ? Une comparaison utilisée par le narrateur est éclairante : « comme le visage d'un imbécile » ; on trouve également l’expression « laideur muette » dont l’adjectif fait à la fois référence à l’immobilité

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