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Madame Bovary

Note de Recherches : Madame Bovary. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  5 Juin 2012  •  1 408 Mots (6 Pages)  •  2 073 Vues

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Le texte intitulé « La mort d’Emma » est un extrait du roman Madame Bovary, publié en 1857 par Gustave Faubert. L’extrait se situe dans la troisième et dernière partie du roman, et décrit les derniers instants d’Emma. En quoi cet extrait fait-il apparaître le roman Madame Bovarycomme une « tragédie » réaliste ? Afin de répondre à cette question, nous étudierons tout d’abord le réalisme de la scène de la mort d’Emma, puis nous analyserons le dénouement tragique du roman, et pour finir, nous étudierons la vision critique du narrateur.

Dans cet extrait, le réalisme passe par la précision de la description de l’agonie d’Emma. Toutes les phases sont relatées, et tout d’abord, le stade de rémission, le passage étudié commençant par l’évocation d’une amélioration soudaine de l’état d’Emma « comme si le sacrement l’eut guérie ». Le narrateur fait donc le lecteur assister à cette mort d’Emma de façon assez précise. De plus, les connecteurs mettent en évidence les différentes étapes qui conduisent Emma jusqu’à la mort, chaque connecteur correspondant à une étape importante de l’agonie. Ainsi, dans la phrase initiale de l’extrait, « Cependant elle n’était plus aussi pâle », l’adverbe « Cependant » indique un changement de l’état d’Emma. De même, dans les propositions « jusqu’au moment où de grosses larmes lui découlèrent des yeux », « Alors elle se renversa la tête » et « Aussitôt se mit à haleter rapidement », les trois connecteurs « jusqu’au moment où », « Alors » et « Aussitôt », marquent différents stades de l’aggravation de l’état d’Emma, luttant entre la vie et la mort. Le connecteur « Tout à coup » par lequel commence la phrase qui annonce la proximité de l’Aveugle, indique le coup de grâce : la présence de l’Aveugle est importante, car pourvue d’une charge symbolique. Tout au long de cette scène, Emma évolue donc de « la sérénité » à « l’épouvantement », en passant par différents états signalés à chaque fois par le narrateur. Le réalisme se manifeste également dans la description de cette scène, le narrateur mettant en évidence les symptômes physiques d’Emma, de façon détaillée et expressive : il donne à voir le parcours de la protagoniste vers la mort. Les propositions « Sa poitrine aussitôt se mit haleter », « ses yeux, en roulant, pâlissaient », « L’effrayante accélération de ses côtes », donnent à voir des manifestations très précises du déclin physique d’Emma, le narrateur n’omettant pas les détails les plus crus, ce qui est une des caractéristiques de l’écriture réaliste. Le lecteur assiste donc à la perte de contrôle du corps d’Emma, ce qui provoque chez lui un effet de panique proche de celui que ressentent les spectateurs de cette agonie. De plus, l’emploi du pronom personnel indéfini « on » donne l’impression au lecteur de participer à cet événement. Ainsi, à la lecture de la phrase « on entendit sur le trottoir un bruit de gros sabots », le lecteur a l’impression de faire partie de ce « on » Cette phrase a été déplacée, car tu l’avait mise dans le II, mais c’est un argument mettant en évidence le réalisme du récit de l’agonie. La phrase « elle n’existait plus » marque une ellipse, puisque le narrateur se place au moment suivant immédiatement l’instant où Emma est morte ; il n’y a pas de description à proprement parler du moment précis où Emma passe de la vie à la mort, ce qui provoque un effet de soudaineté, de brutalité de cette mort, qui a eu lieu sans que personne ne s’en aperçoive.

Le réalisme du récit de la mort d’Emma n’empêche pas cependant que cette mort soit perçue comme étant tragique. Emma apparaît en effet une femme maudite : tandis qu’elle agonise, l’Aveugle, personnage qu’elle croisait lorsqu’elle se rendait à Rouen rejoindre Léon, et qui l’a toujours effrayée, revient dans son environnement, sa présence se manifestant par sa chanson. Le choc provoqué par cette présence est traduit par la réaction extrêmement violente d’Emma, qui « se releva comme un cadavre que l’on galvanise, les cheveux dénoués, la prunelle fixe, béante. » La comparaison symbolique avec un cadavre galvanisé, ainsi que la description de l’aspect physique d’Emma et de sa physionomie expriment la terreur extrême ressentie par

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