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La Bruyère, Les Caractères XII

Commentaire d'oeuvre : La Bruyère, Les Caractères XII. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  17 Mai 2018  •  Commentaire d'oeuvre  •  1 172 Mots (5 Pages)  •  614 Vues

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Jean de La Bruyère

Extrait de « Des Jugements », Les Caractères XII (1688)

Analyse, commentaire

1) Jean de La Bruyère est un écrivain moraliste du XVIIe siècle né en 1645 et mort en 1696. Grâce à sa position à la cour, il peut observer l’aristocratie de son époque, qu’il décrit et critique dans son ouvrage le plus célèbre, les « Caractères » paru en 1688.

2) C’est l’auteur qui parle, même s’il fait intervenir à sa place un philosophe grec du Vème siècle avant JC qui tournait tout en dérision : Démocrite. Il s’adresse aux hommes, à l’humanité entière, telle qu’il la connaît. Il les interpelle et les apostrophe.

« Petits hommes,… », « … approchez, hommes, répondez un peu à Démocrite. », « …ô hommes… »

3) La Bruyère reproche avant tout aux hommes leur orgueil et leur vanité : « espèce d’animaux glorieux et superbes ». Il leur reproche de mépriser les autres espèces « … qui méprisez toute autre espèces ». Enfin, il leur reproche d’être légers et capricieux (bien que ce ne soit pas l’objet principal du texte) : « Je ne parle point, ô hommes, de vos légèretés, de vos folies et de vos caprices ».

4) Pour La Bruyère, l’homme a tort de se croire supérieur aux animaux.

L’auteur commence par ridiculiser les hommes quand ils se prennent pour des géants, alors qu’ils sont si petits en «… comparaison avec l’éléphant et la baleine ». Puis il critique la légèreté, la folie et les caprices des hommes qui les mettent « au dessous de la taupe et de la tortue … qui suivent, sans varier, l’instinct de la nature ».

Enfin et surtout, l’auteur fait une longue démonstration où il décrit d’une part les animaux qui chassent ou tuent certes, mais par instinct (il prend pour exemple le faucon chassant la perdrix et le lévrier chassant le lièvre), et d’autre part l’absurdité qui consisterait à imaginer des « armées » d’animaux (exemple des chats et des loups dans le texte) qui s’entretueraient sur un champ de bataille. Il fait ainsi le parallèle avec les guerres auxquelles se livrent les hommes. Il souligne ainsi que l’espèce humaine est la seule à s’entretuer, massivement et avec beaucoup d’ingéniosité, pour « la gloire », une motivation ridicule et dérisoire compte tenu des conséquences dramatiques qu’occasionnent les guerres. Avec cette démonstration, l’auteur nous montre que les hommes ont bien tort de se croire supérieurs aux animaux.

5) Quand l’auteur emploie pour la première fois le mot raisonnable « l’homme est un animal raisonnable » dans le texte, on peut penser au sens commun de ce mot : l’homme est la créature la plus intelligente, civilisée, réfléchie, elle se distingue ainsi des autres espèces. Cependant on comprend vite que l’auteur va remettre  en question cette affirmation : « qui vous a passé cette définition ?».

Quand La Bruyère l’emploie pour la deuxième fois, il va se servir de l’ironie et en détourner le sens: « en animaux raisonnables, et pour vous distinguer de ceux qui ne se servent que de leurs dents et de leurs ongles, imaginé les lances, les piques, les dards, les sabres et les cimeterres, et à mon gré fort judicieusement; car avec vos seules mains que vous pouviez-vous vous faire les uns aux autres, que vous arracher les cheveux, vous égratigner au visage, ou tout au plus vous arracher les yeux de la tête ? » puis « Mais comme vous devenez d'année à autre plus raisonnables, vous avez bien enchéri sur cette vieille manière de vous exterminer: vous avez de petits globes qui vous tuent tout d'un coup, s'ils peuvent seulement vous atteindre à la tête ou à la poitrine… »etc.

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